43 - Come back, Baby come back.
J’attendis d’être remise complètement avant de reprendre contact avec mes collègues et l’objet de tous mes désirs, la belle Baby. Simon continuait de m’envoyer des messages enflammés, mais je ne lui répondais pas. Je ne sortais pas non plus, préférant me faire livrer de la nourriture par des sociétés spécialisées.
Après le 11 mai, le jour du déconfinement, je passai en fin d’après-midi à mon entreprise. Même si les mesures de télétravail y restaient en vigueur, il me fallait récupérer néanmoins quelques dossiers avant de reprendre mon activité. J’avais dû fortement insister auprès du DRH et de mon c... de directeur artistique pour y avoir accès. Sur le chemin du retour, je m’arrêtai devant chez Charlotte. Elle ne m’ouvrit pas lorsque je sonnai à l’interphone, me répondant seulement sèchement par un : « Rentre chez toi !». Je me doutais bien que l’accueil ne serait pas chaleureux.
J’attendis longuement que quelqu’un entre ou sorte de l’immeuble avant de me précipiter à l’intérieur. Une vieille dame masquée et chargée de lourds sacs de courses pénétra dans les lieux. J’en profitai pour lui tenir la porte avant de me faufiler derrière elle. Je montai ensuite rapidement les escaliers jusqu’à l’appartement luxueux de l’objet de toutes mes pensées.
Je sonnai. Elle n’ouvrit pas. Je cognai ensuite à la porte. Mais, il n’y eu pas plus de mouvement. Visiblement, elle avait décidé de m’ignorer. Après avoir insisté à plusieurs reprises, je m’installai à même le sol, juste derrière la porte. Après plusieurs heures d’attente, je m’endormis contre la porte.
Ce ne fut qu’au petit matin qu’elle entrebâilla son accès, tenant un téléphone portable à la main. Je fus donc réveillée brusquement en tombant en arrière, ma tête chutant sur le tapis de l’entrée, entre ses jolies jambes immaculées. De là, j’apercevais sa sublime toison rousse sous sa chemise de nuit en satin doré. Elle se recula d’un réflexe, constatant ma présence au sol. Visiblement, l’employée de la société qui effectuait le ménage de la cage d’escalier lui avait signalé ma présence. Je pensais que j’aurais été virée plus tôt. Mais comme l’appartement se situait dans les plus hauts étages, personne ne m’avait vue auparavant.
- Julia ! Tu as passé la nuit là ?
- Oui. J’attendais que tu ouvres et je me suis endormie vers minuit.
- M… Je voulais juste que tu quittes les lieux. Pas que tu…
J’étais maintenant agenouillée, ma tête levée vers elle :
- ...Que je m’humilie pour toi ?
- Ce n’est pas ce que je voulais dire…
Debout, je l’attrapai par la taille, essayant de l’embrasser sur la bouche, mais elle détourna la tête.
- Tu m’offriras bien un café quand même ?
- Oui…
Elle avait l’air gênée devant mon regard fatigué, mais lubrique. Elle était si sexy dans cette nuisette courte qui dévoilait toute son irréelle beauté. Elle fila dans l’immense cuisine aménagée et me prépara un mug de café noir avec sa machine expresso dernier cri. Je m’étais assise sur l’une des chaises et je patientais silencieuse. Elle s’attabla peu après m’apportant mon breuvage.
- Tu ne peux venir comme ça me harceler Julia. Tu sais que c’est fini entre nous.
- Regarde moi dans les yeux et dis moi que c’est VRAIMENT fini et je partirai.
Elle me fixa, ouvrit la bouche comme pour parler, mais détourna peu après le regard en murmurant :
- Tu me rends folle Julia.
- C’est toi qui me rend folle Charlotte. Je n’ai pensé qu’à toi durant tous ces derniers jours. Tu m’as terriblement manquée.
Je lui pris une main qu’elle ne retira pas tout de suite. Puis, elle baissa les yeux et souffla un petit :
- Cela ne peut pas fonctionner entre nous.
- Pourquoi dis-tu cela alors que tu n’as même pas essayé ? Et en es-tu déjà à un âge où les choses sont si sérieuses ? Que tu n’as même pas le droit à l’erreur ou à la folie ?
Elle releva la tête, plongea son regard vert dans le mes yeux las et, après un moment d’hésitation, elle me lança :
- J’ai tellement pensé à toi aussi.
Elle avait prononcé ces mots avec une telle conviction que je me laissai tomber à genoux face à elle. Je reniflais les effluves de son intimité si proche que j’en étais bouleversée. Charlotte émue, les yeux brillants, attrapa ma tête et, se penchant vers moi, m’embrassa à plein bouche. Toujours au sol, j’écartai ensuite doucement ses cuisses pour glisser ma langue dans son antre roux magique. Elle ne put que gémir, s’abandonnant à mes caresses buccales.
La jeune femme était proche de succomber au plaisir procuré par mes gestes habiles lorsque la porte de la maison s’ouvrit et que quelqu’un entra. Charlotte se figea brusquement et je me repoussa. Je me relevai avec peine. Elle se dirigea vers l’entrée. Je la suivis plutôt inquiète. Là, je reconnus immédiatement la trentenaire d’Instagram. Elle était là devant moi, les bras chargés d’une baguette de pain et d’un sac de croissants. A son sourire satisfait, je me rembrunis aussitôt. Comment pouvait-elle encore avoir la clé de mon adorée ? Mille questions se pressaient dans ma tête. Je sentais la colère monter en moi et je quittai précipitamment l’appartement sans même me présenter à l’intruse.
Je dévalai l’escalier quatre à quatre, filant vers l’entrée. Les larmes m’étaient montées aux yeux et j’avais peine à les retenir alors que je courais en direction de la porte cochère. Charlotte m’avait suivie et elle me rejoignit sur le trottoir de la petite rue qui longeait son immeuble. Elle avait crié mon prénom tellement fort que j’avais stoppé nette ma course.
- Julia ! Je t’aime ! M’avait-elle hurlé.
Me retournant vers elle, je l’observai en souriant. Elle était en petite tenue dans la rue dans ce matin frisquet de mai. Je revins alors vers elle et retirant ma veste, je la lui passai autour de ses frêles épaules dénudées avant de l’embrasser avec fougue.
- Je t’aime aussi. Je t’aime tellement sale gamine ! Lui murmurai-je à l’oreille.
La femme brune apparut à son tour dans la rue. Elle fit signe de loin à Charlotte et s’éloigna de l’autre côté de l’entrée.
- Tu m’expliques ? L'interrogeai-je désignant de la tête la trentenaire qui se hâtait sur le trottoir. Nous rentrâmes à l’intérieur avant qu’elle ne réponde.
- Je lui avais demandé de venir chercher des affaires et de me rendre mes clés. Elle a sans doute voulu me faire une surprise en passant à l’improviste. Je pense qu’elle aura compris que j’ai quelqu’un d’autre maintenant.
Passée le seuil, je la collai contre la porte cochère et l’embrassai de nouveau avec passion. Une de mes mains fouillait son entrecuisse encore humide. Elle me repoussa doucement et courut dans les escaliers d’un pas alerte. J’avais peine à la suivre et elle se moqua un peu de moi. Mais, elle m’attendit sur le palier en riant. Un peu essoufflée, je t’attrapai par un bras, lui tirant les cheveux en arrière et lui dévorant le décolleté de mes baisers brûlants. Puis, je la poussai contre le mur du fond et me baissai. Je me retrouvai de nouveau accroupie entre ses jambes et la langue encore plus fouineuse. Dans ce lieu insolite, elle ne tarda pas à jouir d'un soupir étouffé qui sortit à peine de gorge. Je la rattrapai avant qu’elle ne tombe sous l’effet du plaisir. La tenant dans mes bras, je lui souris plutôt contente de moi.
Nous entrâmes ensuite dans l’appartement et je l’accompagnai dans l’imposante salle de bain en marbre. Là, elle fit couler un bain moussant et nous nous y installâmes toutes les deux. C’était un des doux rituels que nous avions lors de mon précédent séjour. Lovée dans mes bras, elle sommeilla un peu, épuisée par ses émotions matinales.
Après avoir ainsi trempé une quinzaine de minutes, nous nous séchâmes l’une l’autre et elle m’attira ensuite par la main jusqu’à sa chambre. En ce lieu, elle souleva divers cartons dans son placard et en retira un gode ceinture qu’elle ajusta sur ses hanches. Puis, d’un ton ferme elle me lança :
- Tu es à moi, corps et âme. Et je vais te donner ce que tu mérites petite traînée !
Je m’allongeai alors sur le dos sur le lit, les cuisses écartées et un air de défi dans le regard. Elle m’observa longuement, puis après avoir positionné un préservatif sur la hampe de silicone, elle s’introduisit doucement dans mon vagin plutôt bien trempé. Elle s’agita ensuite d’avant en arrière tout en titillant mon clitoris, me pinçant les seins et m’embrassant avec fougue. Je n’étais plus que sa chose et, curieusement, cette sensation ne me déplaisait pas. Avec elle, rien ne m’était impossible. J’étais prête à toutes les folies.
Glissant, tournoyant, pénétrant toujours plus profond, elle faisait tout pour que je perde toute retenue et ne cherche uniquement qu’à m’abandonner. Et, effectivement, bientôt j’oubliai tout contrôle sous ses gestes amoureux et précis. Je poussai un cri lorsqu’un plaisir divin m’emporta au paradis.
Elle se retira peu après, ôta rapidement son gode et vint s’allonger à mes côtés. Son sourire éclatant de vainqueur illuminait son beau visage de madone. Nous étions maintenant totalement l’une à l’autre. Et, à cet instant, peut-être pour la première fois de ma vie, je me sentis vraiment heureuse.
Fin.
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