Torturé
Je les entends souvent ruer dans les tréfonds de ma mémoire,
Ces souvenirs de vieilles et douloureuses histoires,
Qui aujourd’hui devraient être dérisoires.
Ne s’arrêteront-elles donc jamais de me tourmenter ?
Ces pénibles pensées en nuées assemblées ?
Qui ce soir encore me gardent éveillé ?
J’aimerais tant fermer les yeux, faire aux soucis mes adieux,
Briser enfin de mes angoisses le cercle vicieux,
Et tranquille, m’endormir sous les cieux.
Combien de fois devrais-je payer le prix de mes passions ?
Combien de fois devrais-je me faire une raison ?
Au fond… mon esprit est une prison.
Il ne me reste qu’à égrainer ces longues secondes apitoyées,
À me torturer encore et encore jusqu’à savoir déterrer,
La clé de cette cage dont je suis le prisonnier.
Parce qu’après ces longues années à ne savoir tarir,
Le flot de ces pensées qui ne sauraient mourir,
Plus que jamais il faut que je respire.
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