« Qu’est-ce qu’on fout là, tu peux me le dire ? » grelotait Alix, enroulée dans sa couverture sous le porche du chalet.

« Je croyais qu’on était censés atterrir dans un pays du Tiers-Monde… Un pays du Tiers-Monde, c’est pas ça. Un pays du Tiers-Monde, il fait super chaud, la bouffe est super bonne et ça coûte pas un rond… » ajoutai-je dans le même état de pré-congélation.

« Bah, t’aimes pas le saumon ? » s'étonne Toulouse.

Alix et moi, on lui jette un regard excédé. Il se sent obligé de s’expliquer.

« C’était trop cramé si on allait dans un bled stylé, du genre Bali ou Santiago du Chili. Tandis qu’ici, ils ne penseront jamais à nous chercher. »

« Je te préviens, Toulouse, ici, c’est juste une escale, au pire, un sas de décompression. Mais, moi, il me faut de la vitamine D. » dis-je sur un ton catégorique.

« Et puis on pas les moyens. On est quatre à vivre dans un pays développé pour l’instant, je te rappelle. » relança Alix.

« Faîtes chier. Moi j’aime bien cet endroit. Et puis vous avez pensé aux études ? »

« Tu dis ça parce que ta Mamie s’y sent heureuse. » Je mis ma main sur son épaule.

« Ouais », renifla Alix, « j’ai bien l’impression qu’elle est prête à refaire sa vie ici. »

La vieille dame se prélassait au bord du fjord entourée de deux géants Islandais particulièrement bien bâtis.

« En tout cas, inutile de se mentir, on va pas tenir assez longtemps pour faire nos études de pilote de chasse, de commerce ou de chirurgien dans un pays développé. Faire un prêt étudiant sans garant, n'y pensons même pas. On peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. » explique-t-il sur un ton qu’il veut philosophique.

Un silence s’installe, bercé par le vent glacé, pourtant estival, dévalant la contrée.

Pico, le bulldog d’Alix se met tout à coup à grogner.

« Qu’est-ce qu’il se passe, Pico, t’as senti quelque chose ? » Sa maîtresse s’affole.

Le chien se met à grogner de plus en plus fort, comme s’il était énervé par quelque chose. Au bout d’un moment on voit presque les veines sortir de son crâne, ce qui commence à nous inquiéter également, Toulouse et moi.

Soudain, Alix pose les mains sur ses tempes.

« Putain de merde ! » Elle se relève et nous montre l’énorme diamant qui vient de sortir du rectum de l’animal. « Ça faisait deux semaines qu’il grognait sans raison, maintenant je sais pourquoi ! » dit-elle en riant.

Je pose mes mains sur les épaules de mes deux potes désormais millionnaires.

« Les gars, vous pensez à ce que je pense ? »

Toulouse et Alix hésitèrent un instant. « A la taille actuelle du trou du cul de Pico ? »

Générique !

(oui, vas-y Marcel, c’est à toi maintenant) : https://www.youtube.com/watch?v=KiaSHg6BsXg