CAPTURE
Law se réveille ligotée à une chaise. Elle regarde autour d'elle, affolée. Elle devrait être morte. Son intuition était juste. Ce n'est cependant pas le moment de chercher des réponses aux multiples questions qu'elle se pose.
— MERDE ! crie-t-elle de tout son souffle.
Elle essaie de se libérer en bougeant la chaise.
— ENFOIRÉ !! hurle-t-elle excédée par cette vie de chien qu'elle mène depuis quelques années à cause de son pervers de fan.
La jeune femme s'acharne sur ses liens, souffle un moment, puis reprend ses efforts. La sangle est très serrée et lui coupe la circulation sanguine. Law tente alors de briser la chaise en basculant brutalement sur le côté. Cependant, en tombant, la structure ne cède pas. Gisant sur le sol, l'enquêtrice n'abandonne pas. Épuisée par les vaines tentatives pour se libérer, elle s'arrête un instant pour observer les lieux. C'est une usine désaffectée. L’endroit est immense. Law gît en plein cœur de ce temple, comme si elle était l'attraction principale d'une pièce de théâtre absurde. Le bâtiment a une hauteur de près de quatre étages, les oiseaux y ont élus domicile.
Drôle de public.
L’ex-flic entend soudain des pas se diriger lentement vers elle. L’individu la relève et reste derrière elle, silencieux. Elle sent sa respiration dans son dos. Sinistre situation pour quelqu'un qui devrait être mort. La jeune femme baisse la tête, puis se rend compte qu'elle ne porte plus ses vêtements habituels : il l'a déguisée en poupée de porcelaine. Intérieurement, l’enquêtrice s'effondre, mais ne laisse rien transparaître. Il sort un foulard de sa poche. Law se crispe. Elle appréhende. Il place le foulard sur ses yeux, le nouant à l'arrière de sa tête et lui arrange ses cheveux. Elle ne bouge pas. Elle ne sent plus rien. L'horreur lui a enlevé toutes ses forces. L'horreur de cette existence. L'inéluctabilité de cette situation. Sa vie est inexorablement soumise aux désirs pervers de ce psychopathe. New York lui manque. Il approche ses lèvres du visage de Law.
— Tu veux mourir ? lui demande-t-il sur un ton doucereux.
Law ne répond rien. Il marche autour d'elle, ses pas résonnent dans l'usine. Il s'approche à nouveau, fait glisser un couteau le long de sa nuque, de sa gorge. Il presse la lame. Il continue de faire glisser le tranchant le long de sa peau. La jeune femme reste figée. Il appuie puis, la blesse. Elle serre les dents. Il continue. Le couteau plonge doucement dans le col de sa robe, jusqu'à sa poitrine, d'un geste brusque il arrache le haut. Face à Dean Warren, Law dominait la situation, elle savait comment le pousser à suivre ses intentions et, surtout, elle n'était pas ligotée comme un saucisson ! Mais là, c’est écœurant !
— Tue-moi ! s’écrie-t-elle de désespoir.
L’ex-inspectrice n'a pas peur, elle n'en peut plus.
— Non, ma chérie, lui susurre-t-il dans l'oreille.
Law l'entend tourner autour d'elle. Soudain, il lui assène un coup de poing d'une violence inouïe. Le sang coule à flot de sa bouche, ainsi que de son nez. Sa lèvre est fendue. Elle crache un morceau de dent. Complètement sonnée l’enquêtrice tente de reprendre ses esprits. À ce moment-là, il lui passe les doigts sur le visage pour étaler le sang et lui dessiner un sourire. Puis glissant sa main derrière la nuque de sa victime, il tire violemment sur ses cheveux pour lui rabattre la tête en arrière. Approchant sa bouche des lèvres de sa proie, il s'assoit sur elle et l'embrasse brutalement, comme pour lui arracher le visage. La jeune femme revoit la scène avec Dean Warren : l'enfer, c'est de prendre plaisir à être torturé. Il se lèche la main pleine du sang de son ex-flic adorée, tourne son visage vers elle :
— Te tuer... non, j'ai mieux... puis lui lâche la tête.
Law claque des dents, d’effroi, de frustration, de rage. La douleur n'est pas assez forte pour couvrir la terreur qui l'assaille. Prise de désespoir, elle pousse un hurlement déchirant.
Annotations
Versions