Lavette
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Moribonde, une lavette abandonnée sur la paillasse blanche et froide de l’évier pleure toutes ses larmes d’eau de vaisselle crasseuse. Le ventre flasque et baveux, imprégné de liquide spumeux, jus adipeux débordant de ses pores graisseux, elle dégorge. Sa salive savonneuse s’écoule en un silencieux suintement. Lugubre complainte, lente et sinistre agonie.
Destin tragique, elle aura vécu sans amour et d’eau tiédasse. Sentez comme elle empeste l’oubli. Qui voudrait d’elle désormais ? Même la poubelle redoute de l’accueillir.
Allez zou ! Hâte-toi de crever. Dans le placard, une éponge toute neuve attend son tour.
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