Chapitre 1 - La Garde des ombres
J'étais avec Thomas, il me dévisageait en arborant son sourire enjôleur, il était assis au bout d'une table chargeaient de victuailles. Il portait un magnifique costume et me regardait de ses yeux gris intenses, au centre de la table trônait un plat recouvert d'une cloche en argent. Thomas se leva tout sourire et s'approcha du plat, il me fit une révérence en soulevant la cloche et je découvrais avec horreur la tête de mon oncle Gustav.
Je me réveillais en sursaut et je me cognais la tête, j'ouvrais les yeux pour découvrir un sommier au-dessus de moi. J'explorais les alentours du regard pour découvrir une petite pièce dotée d'une armoire, d'un bureau et d'une chaise en acier. J'étais couchée dans un lit superposé. Je penchais la tête pour sortir du lit. Je me sentais fébrile et vaseuse. Lorsque je me levais la tête me tourna, j’attrapais la chaise avant de m'étaler au sol et je m'assis dessus. J'avais la nausée au bord des lèvres comme un lendemain alcoolisé. Mais alors que je tentais de rassembler mes idées une voix fluette sortit de nul part et me parla.
« Tient t'es réveillée ? Salut moi c'est Ingrid. »
Encore groggy je cherchais du regard mon interlocutrice.
« Je suis là-haut. »
Je levais les yeux pour découvrir sur le lit du haut une jolie jeune femme au teint pâle et à la chevelure d'or. Elle avait de magnifique yeux azur et ses petites lèvres rose me souriaient. Elle était simplement vêtue d'une culotte et d'un débardeur blancs, elle avait un livre dans les mains et me regardait droit dans les yeux. Tout en elle respirait l'innocence et la bienveillance.
« Bon.. Bonjour, je suis où ? Qu'est ce qui se passe ? Et vous êtes qui ? »
« On est sur le Shadow Of the Seas, on fait une petite croisière et je suis Ingrid. Je suis t'as… comment dire… ton chaperon si tu veux. »
Je clignais des yeux et j'essayais de m’éclaircir les idées, je fût récompensé par une violente migraine. Je fermais les yeux et je baissais la tête pour la prendre entre mes mains.
« Ah ! Oui, j'ai des médocs pour ça si tu veux, regarde derrière toi sur le bureau. »
Je me tournais pour découvrir une boite d'antalgiques accompagné d'une bouteille d'eau et de deux verres. J'attrapais les médicaments et je prenais une pilule avec une rasade d'eau. Ma compagne de... cellule ? Ou ma chaperonne, comme elle m'avait dit, posa son livre et s'assit sur le rebord du lit. Elle me dévisageait intensément et elle commençait même à me mettre mal à l'aise à me regarder ainsi. Elle sembla percevoir mon malaise et fit balancer ses jambes avant de parler à nouveau.
« Tu vas voir ça va aller, tu n'es pas seule ici et puis je suis de ta famille tu sais... »
C'était à mon tour de la dévisager, et effectivement son apparence me frappa, elle avait les même cheveux blond platine, les même yeux bleus cristallins ces traits fins que je voyais tous les matins dans le miroir. C'est simple on aurait pu nous croire sœur ! Les mots se bousculèrent alors dans ma bouche et je balbutiais quelques paroles incompréhensibles avant de pouvoir assembler mes pensées et former une phrase correcte.
« De ma famille mais comment ? Je ne te connais pas… tu es une cousine peut-être ? »
Elle sauta au pied du lit et atterrit tous proche de moi, elle attrapa un pantalon bleu foncé suspendu au lit et commença à l'enfiler en me répondant.
« mmm, une cousine... oui peut-être. » me dit-elle d'un air espiègle.
« Tu es qui alors ? »
« En fait, c'est compliqué, et je ne peux pas te répondre précisément... Mais bon tu as vu nos têtes ! » me dit-elle d’un air enjoué.
« Ok et on fait quoi ici ? »
« Et bien je dois t'expliquer pas mal de choses, tu ne veux pas que l'on en parle au réfectoire ? Tu pourras manger quelque chose. »
Je hochais la tête avant de la suivre résignée. Nous avancions dans des couloirs étroits aux murs métalliques et pourvue de portes aux coins biseautées et pourvu de volants. Par moment le sol semblait bouger, mais bon dans mon état difficile de juger. Mais oui ! Elle m'avait parlée d'une croisière nous étions donc dans un bateau, mais qu'est-ce que je faisais dans ce foutu rafiot ?!
Nous ouvrions une écoutille pour découvrir le réfectoire du navire, une grande salle pourvue de tables en acier fixée au sol, comme tous les meubles du bateau d'ailleurs. La pièce était quasiment vide mais les quelques personnes présentent me dévisagèrent alors que je m'avançais vers la cambuse. Au comptoir un cuisinier semblait désœuvré. Lorsqu'il aperçut Ingrid il se redressa et se mit à s'affairer frénétiquement. Il regardait du coin de l’œil Ingrid s’avancer avec moi sur les talons. Lorsqu'il était manifeste qu'Ingrid venait vers lui il s'avança au comptoir et gratifia Ingrid d'un salut martial.
« Mon lieutenant »
« Bonjour, tu as quelque chose pour la nouvelle. » dit-elle d'une voix assurée. Le cuisinier me regarda d'un air autant intriguée que stupide. Ingrid repris d'un ton ferme.
« et bien alors? »
Le cuisinier se dépêcha alors de répondre.
« oui oui, bien sûr, un instant je sors de quoi… »
Le cuisinier me prépara une assiette pourvu de deux tranches de pain de mie, deux tranches de fromages, une tranche de jambon et une pomme. Je remerciais le cuisinier et nous allions nous installer à une table vide. Ingrid attendit que je commence à manger pour me parler et je failli m'étouffer tant ses propos me parures alors absurdes.
Elle me parla de Vampires, comme ce taré de Thomas, elle me fit a peu près le même topo sur les lois et devoirs de la société vampirique. Malgré ma réaction hostile elle continua à me parler de ses fadaises, je tentais de me lever mais elle m'attrapa le bras avant que je ni parvienne. Sa poigne me cloua à ma chaise et je repensais à la vitesse surhumaine de Thomas. Je tremblais, contrainte d'écouter cette folie.
Ingrid m'expliqua les choses ainsi :
« Les vampires sont apparus en Scandinavie entre 750 et 850, ils sont issus d'un roi légendaire du nom de Ragnar Lodbrok. A l'époque les vampires vivaient en harmonies parmi les vikings et participèrent aux raids et invasions de ces guerriers à travers toutes l’Europe. Cependant la progression de la chrétienté mis un terme à la vie harmonieuse des vampires dans la société viking. Les vampires furent pourchassés et finirent par se diviser en de nombreux clans vivant dans le secret pour survivre. Lorsque ces clans prospérèrent à nouveau des guerres éclatèrent entre seigneurs vampires concurrent. Au terme de cette période, que l'on appelle la guerre des clans, les vampires furent regroupés en trois grande lignée : la lignée scandinave, la lignée slave et la lignée anglo-normande chacune dirigé par un ancien vampire. Cette division subsista jusqu'au début du 19e siècle car à cette époque un puissant seigneur vampire de la lignée anglo-normande imposa son autorité à tous. Ce seigneur est Charles d'Harcourt, tu dois bien retenir ce nom, c'est celui de ton Maître. »
Je regardais Ingrid d'un air hagard, je cherchais sur son visage des signes de mensonge ou d'humour, mais rien, elle avait l'air sérieuse ou bien elle croyait vraiment à ces foutaises.
« Maintenant tu dois connaître les principales règles de la société vampirique :
Le devoir de Protection : toutes les familles vampiriques doivent garder le secret de leur existence et ses membres doivent se porter assistance lorsque le besoin s'en fait sentir.
Le devoir de reproduction : toutes les familles doivent contracter des unions entre elle pour assurer l'avenir des vampires. Ces unions doivent se faire entre membres non-mortels et mortels pour éviter les tares.
Le devoir d'obéissance : les vampires doivent obéissance à leurs parents, les parents à leurs parents et ainsi de suite et jusqu'aux plus anciens qui décident de la tournée de tous les Vampires. En toutes circonstances les vampires doivent obéissance au seigneur Charles d'Harcourt.
Le devoir à la Garde des Ombres : toutes les familles vampiriques doivent donner un vampire nouveau-né pour remplacer un membre disparu de la garde des ombres provenant de leur famille. »
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