Les Déferlantes, de Claudie Gallay
Mon métier au ministère de la Justice n’était pas particulièrement bien payé. Il ne surprendra personne que les loyers sont élevés et que la vie en général y est plus chère qu’ailleurs sur le territoire métropolitain. Or, quand ma colocation s’est achevée, je me suis retrouvé assez démuni. J’ai eu la chance d’obtenir un poste à Cherbourg, en moins de trois semaines. Lors de mon pot de départ, une collègue m’offrit Les Déferlantes de Claudie Gallay en me disant que ça me mettrait dans le bain. Je n’en avais pas entendu parler à l’époque et malgré le prix des lectrices de Elle, j’avoue avoir un peu tardé à me plonger dedans. Mais dès que j’y ai plongé le nez ensuite, ce fut impossible d’en ressortir. Je vivais les nuits de tempête avec les protagonistes ! Et quelle langue, aussi ! Ce n’était pas un best seller mal fagoté comme je l’avais cru un instant, non, c’est un livre superbement écrit, d’ailleurs dans une langue pas toujours aisée à appréhender, et qui a une force incroyable. Alors même si Cherbourg n’est jamais mentionnée, c’est tout de même Cherbourg qui est là, et La Hague toute entière, que l’on retrouve dans ce roman.
Ce qui m’avait le plus marqué à Cherbourg, lorsque j’y résidais, c’était la présence du brouillard, un brouillard épais, qui pouvait s’installer pendant plusieurs jours, donnant au soleil un jaune grisâtre triste lorsqu’il parvenait à transpercer la brume opaque qui pesait sur la côte. Claudie Gallay insiste surtout sur le vent (omniprésent, il est vrai) et la pluie (omniprésente, j’avoue). Le livre est un véritable coup de coeur que je recommande régulièrement. Il m’évoque maintenant ces années dans le Cotentin, la mer, Aurigny, les ports de Cherbourg, mais aussi l’intérieur des terres de La Hague, cette lande verte aux herbes couchées, qui vallonne l’horizon. J’avais adoré ce territoire, et j’ai adoré ce livre. Conclusion : il faut aller dans le Cotentin.
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