Tout se passa très vite. Les Morts-Vivants humèrent l’air, les Infectés grognèrent. Henry et Maria, effrayés, s’empressèrent de reculer dans les fourrées, puis détalèrent le plus vite qu’ils le pouvaient, leurs pas quelque peu étouffés par les feuilles.

Le temps changea du tout au tout, le Soleil prit congé, les nuages s’amoncelèrent et la température baissa drastiquement. Ils grelottaient, depuis la Chute, les changements météorologiques étaient monnaie courante. Henry se rappela bon nombre de ses amis qui avaient péris par le gel alors qu’ils étaient sortis chercher quelques vivres.

Ils rabattirent leurs capuches et détalèrent de plus belle en espérant trouver un abri de fortune. Leurs pas crissaient sous le givre, il leur était impossible de passer inaperçus.

• Faut qu’on s’arrête, souffla Maria à bout de souffle, on s’éloigne de plus en plus de la Colonie.
• Que veux-tu qu’on fasse ? T’as vu le groupe d’Infectés qui nous barre la route… Faut qu’on trouve un raccourci.
• Et…

Maria arrêta sa réflexion et se reprit :

• Non, ce serait du suicide, surtout par ce temps.
• Toi aussi tu as pensé à passer sous le pont ? Dans l’eau, on serait silencieux. Va falloir sortir notre meilleure nage et se délester de certaines choses…
• Il fait trop froid, et qui sait quels monstres on va croiser.
• Le bon côté, c’est qu’on aura moins de chemin à faire, il suffit de sortir…

Henry tapota sa carte à un endroit précis.

• Ici. Ca nous fait gagner de sacrés kilomètres.
• Peut-être, mais là on sera sans aucune protection, pas de cabanes ni de maison. C’est…
• La Désolation, oui.