XXIII - Céleste
Henry se noyait dans une mer visqueuse, il suffoquait alors que son corps entier le grattait et l’oppressait. Tous ses souvenirs fracassaient la porte de son esprit dans le désordre, avec une violence extrême. Il pleurait, riait, se remettait à pleurer, le tout sous le regard désespéré de Maria.
Elle avait réussi à l’amener dans la petite bicoque et l’avait allongé sur un lit de fortune. Il avait énormément de fièvre. Elle avait vu des gens infectés, des gens qui hallucinaient, qui combattaient la maladie… mais pas un n’avait survécu.
Henry se mit à gémir, du sang commençait à perler de sa bouche tordue et de ses yeux vitreux. Affolée, Maria farfouilla dans les armoires et trouva de nombreux médicaments dont la date de péremption n’était pas encore dépassée. Avec force, elle ouvrit la bouche d’Henry et lui fit avaler quelques comprimés puis, avec dextérité, elle lui posa un bandage imbibé sur la main. Lui continuait à déblatérer des phrases sans queue ni tête.
Maria savait ce qu’il fallait faire, mais elle ne s’en sentait pas capable. Pourtant, elle prit une des haches accrochées au mur et s’approcha, tremblant de tous ses membres.
Soudain, la porte s’ouvrit à la volée.
- Que se passe-t-il ? demanda une femme aux cheveux courts, armée jusqu’aux dents.
- Il… Il… Je dois… mais je n’y arrive pas, pleura Maria en lâchant la hache.
- Calmez-vous. Comment vous appelez-vous ? Ca fait combien de temps qu’il est comme ça ?
- Maria… Lui, c’est… Henry. Quelques minutes, il a… combattu quelques Infectés avant qu’on… Qui êtes-vous ?
- Je m’appelle Céleste, répondit la nouvelle arrivante en coupant immédiatement la main d’Henry.
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