XXVIII - Briller
La Désolation se dessinait devant leurs yeux effarés. Le sol était recouvert de charognes animale et humaine, d’organes lacérés. Une odeur de mort emplissait l’air, une odeur si prégnante qu’ils durent se retenir de vomir. Même Céleste, habituée à l’endroit, retint un haut-le-cœur, puis mit son écharpe devant son visage, geste très rapidement répété par Maria et Henry.
Des immeubles éventrés un peu partout, des carcasses de véhicules, et le silence, pesant, assourdissant. Même le vent ne faisait aucun bruit. Les sens aux aguets, le trio serrèrent leurs armes et n’arrêtaient pas de regarder à droite et à gauche.
- J’ai pas confiance, souffla Maria. On est sur leur territoire, on se jette dans leur gueule là…
- Ca va aller, rassura Henry d’une voix qui se voulait forte. Faisons lui confiance. Et c’est pas bête, si les monstres sont à la Colonie, il n’y a aucun danger.
- Et une fois qu’on sera là-bas ?
- Je suppose qu’on combattra et on aura enfin un peu de tranquilité.
Un brouillard opaque fit son apparition, un linceul grisâtre qui leur piqua instantanément la peau. Ils remontèrent leurs manches et se dépêchèrent de longer les vestiges d’un immense centre commercial. Chaque pas devenait plus difficile, la brume était semblable à une purée de poix qui alourdissait leurs membres, quand ceux-ci ne s’enfonçaient pas dans des sables mouvants brûlants.
Ils faillirent glisser sur des liquides visqueux dont ils ne voulaient aucunement connaitre l’origine. Henry rattrapa Maria de justesse, grimaçant sous l’effort. Céleste marchait déjà quelques mètres en avant, pataugeant dans la boue méphitique sans la moindre appréhension.
Alors qu’Henry allait demander une pause, quelque chose brilla à l’horizon.
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