XXXI - Feu
A bout de souffle, Maria et Henry sautèrent dans un ravin et se cachèrent derrière de vieux troncs d’arbres.
- On est sauvés, ils sont repartis vers la Colonie, souffla Henry en regardant les monstres s’éloigner.
- Comment on va faire pour aller là-bas ? Céleste…
- J’ai vu une sorte de complexe pas loin, ça semblait bien à l’écart. Il suffira de le longer et on y sera.
- Et si… il y a aussi des monstres par là-bas ?
Il ne répondit pas. Maria se laissa relever et ils reprirent la route. Une odeur de brûlé attira leur attention : la Colonie était en feu. Partout les flammes léchaient le ciel brisé d’où s’écoulait une pluie sombre, et pourtant le brasier s’élevait de plus en plus haut. La Nuit venait de tomber.
Maria s’arrêta à quelques mètres du complexe, interdite, pleurant toutes les larmes de son corps. Henry, lui, essayait de faire bonne figure, mais il tremblait et son moignon lui faisait de plus en plus mal.
- C’est terminé, s’entendit-il dire.
- Je suis sûr qu’il ont un endroit où se replier ! Ca ne peut pas se terminer comme ça ! fit-elle, sa voix entrecoupée de sanglots.
Du mouvement à leur droite, à leur gauche. Des dizaines d’Infectés s’approchèrent, autant de Morts-Vivants les bras ballants et la bave aux lèvres. Des monstres difformes sortirent de nulle part. Ils étaient encerclés.
- Il te reste combien de balles ? demanda Henry..
- Pas… pas assez.
La nuit venait de tomber, le vent de la déréliction caressait leur visage. D’un même geste, le revolver sur leurs tempes, ils appuyèrent sur la gâchette.
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