promenade
Mes pas me porteront au familier canal
Où j'ai vu tant de fois déjà le jour sombrer ;
Où j'ai porté mes joies au halo rose pâle
Du grand ciel estival de soleil éclairé.
J'y ai lissé ma peine en ces jours de détresse
Où le genou fléchit sous le plomb gris des heures ;
Où le rire s'éteint, où les larmes déversent
En leur intime pluie le fardeau des rancœurs.
J'y ai trompé l'ennui de jeune solitude
Au bras d'une nature assoiffée de printemps ;
J'y ai secoué mes soirs de tristes hébétudes,
Baigné ma tempe grise au souffle frais du vent.
J'irai trouver la paix le long des berges calmes
Où les herbes se penchent, où se niche l'oiseau.
J'irai me ressourcer là où de blancs nuages
Aspirent sans parler au miroir bleu des eaux.
Et j'y marcherai seule, en quête d'une voix,
D'un signe, quelque chose, et même d'un murmure...
De quelque douce image à tuer les "pourquoi"
Du bouton prometteur de quelque fleur future.
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