Le voyage philosophique de Gustave...

Image de couverture de Le voyage philosophique de Gustave...

 En cette époque singulièrement banale, où le vent murmurait ses confidences aux brins d'herbes fatigués et les lumières scintillaient doucement comme un millier de lucioles bourrées dans une ville dont l'existence même était un mystère absolu, Gustave, dont la barbe inexplicablement teintée de bleu, se demandait pourquoi il portait encore ces chaussettes dépareillées lorsqu'il est tombé nez à nez avec un escargot philosophique.

( En espérant avoir atteint les standards du Bulwer-Lytton Fiction Contest ! )

Tous droits réservés
1 chapitre de moins d'une minute
Commencer la lecture

Table des matières

En réponse au défi

Insipide incipit

Lancé par billetcognitif

Pour rire un peu avant la fin du monde, pendant que l'été déborde sur l'automne jusqu'en octobre, je vous propose d'écrire la pire première phrase possible d'un roman.

Pour la petite histoire, la pire première phrase de la littérature anglaise est censée être celle du roman Paul Clifford d'Edward Bulwer-Lytton, paru en 1830 et dont la postérité garde les premiers mots "It was a dark and stormy night". C'est devenu l'objet d'une blague déclinée à l'infini, notamment par Charles Schulz puisque c'est un gag récurrent de Snoopy, toujours en train d'écrire son chef d'œuvre qui commence par les mêmes mots (en français "c'était par une sombre nuit d'orage…").

Si vous vous demandez pourquoi "it was a dark and stormy night" est si mauvais, c'est parce que ce n'est que le début de l'infame phrase dont voici l'intégralité bouffie de synchise, avec sa traduction par moi :

"It was a dark and stormy night; the rain fell in torrents—except at occasional intervals, when it was checked by a violent gust of wind which swept up the streets (for it is in London that our scene lies), rattling along the housetops, and fiercely agitating the scanty flame of the lamps that struggled against the darkness." (C'était par une sombre nuit d'orage ; il pleuvait à torrents – sauf par intervalles lorsqu’une violente rafale de vent suspendait la pluie et balayait les rues (car c’est à Londres que notre scène se passe), secouant les toitures et malmenant férocement les flammes chétives des lampes dans leur lutte contre l’obscurité.)

Edward Bulwer-Lytton était un contemporain de Dickens avec qui il rivalisait en notorité, mais la postérité ne garde que son incipit assassiné. Il existe d'ailleurs depuis les années 1980 un concours annuel de la pire première phrase de roman, the Bulwer-Lytton Fiction Contest, dont la phrase 2023 est la suivante : "She was a beautiful woman; more specifically she was the kind of beautiful woman who had an hourlong skincare routine that made her look either ethereal or like a glazed donut, depending on how attracted to her you were." (Elle était une belle femme ; plus spécifiquement, elle avait le type de beauté qui provenait d'une heure de soins de visage réguliers qui lui conféraient une apparence éthérée ou celle d'un beignet glacé selon ce qui la rendait attirante à vos yeux.)

Bref, pour une fois, plongez dans la nullité sans vergogne ni bouée de sauvetage. Une seule première phrase à la fois (si vous avez plusieurs premières phrases, faites-en un chapitre, ça le mérite).

Commentaires & Discussions

Idiotie...Chapitre7 messages | 1 an

Des milliers d'œuvres vous attendent.

Sur l'Atelier des auteurs, dénichez des pépites littéraires et aidez leurs auteurs à les améliorer grâce à vos commentaires.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0