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La cellule est sombre et crasseuse ! Je suis là déjà depuis quelques heures, quel enfoiré ! Au moins, il m'a retiré les menottes... Je finis par entendre des pas venir dans ma direction. Mais je m'attendais à tout sauf à le voir, lui, ici.
- Qu'est-ce que tu fais là ?
- T'es encore plus sexy ici, dit-il en souriant.
J'ai bien envie d'envoyer mon poing dans sa putain de belle gueule. Je me lève et m'approche des barreaux.
- Tu dois bander à me voir là alors.
- T'imagines pas comment tu me fais plaisir chérie. Ce soir, quand je me branlerai, je penserai à toi, ici.
- Va te faire foutre, dis-je.
Je l'entends rire mais son visage se ferme.
- Qui t'a envoyé ici ?
- Je ne te dirais rien.
- J'ai fait quelques recherches sur toi : les Roses of Hell ? Je m'en serais jamais douté. Ça, je m'en fous, mais qui a mis ma tête à couper ? C'est toi qui étais chargé de me tuer ? Pourquoi ne l'as-tu pas fait ?
- Je ne te dirais rien, dis-je d'un ton froid et ferme.
Je le vois serrer les poings.
- On perd patience Carter, dis-je en souriant.
- Crois-moi bébé, je ne me laisserai pas faire, dit-il en partant.
- Va te faire foutre ! criai-je
.Pour seule réponse, il me lève son majeur. Je ne peux m'empêcher de rire. Je pars me réinstaller contre le mur. Je ne sais pas combien de temps je passe dans la cellule mais je finis par être sortie de celle-ci et emmener dans un bureau. La porte s'ouvre sur le flic de tout à l'heure.
- Mlle Culman, la cellule était à votre goût ?
- Parfait, dis-je le sourire aux lèvres.
- Je suis l'inspecteur Clay, dit-il en s'installant.
- Je peux savoir pourquoi vous m'avez arrêté ?
- J'aimerais simplement vous poser quelques questions.
- Et il a fallu m'arrêter au salon ?!
- Oui. En fait, nous venions faire une perquisition et quelle surprise de vous voir là-bas.
- Je ne suis pas recherchée, lui dis-je.
- Je sais, mais je vous l'ai dit : j'ai tellement entendu parler de vous.
- En bien j'espère ? demandai-je, le sourire aux lèvres.
- Hum... Arrêtons de parler pour ne rien dire : qu'est-ce qu'une Rose of Hell fait ici ? Vous êtes toute seule ?
- Je ne suis pas là pour les affaires du club, dis-je.
- Et pourquoi êtes-vous là alors ? me demande-t-il.
- Raisons personnelles, dis-je. Et la ville est mignonne.
- Avec Logan Carter ? Vous savez qui il est ?
- J'en ai rien à faire de ce Logan Carter. Mais oui, je sais qui il est. Je ne suis pas une imbécile.
- Alors, qu'est-ce que vous faisiez dans son salon ?
- Il est tatoueur, non ? Je n'ai pas le droit d'agrandir ma collection ?
- Si... bien sûr que si.
Je le regarde en souriant.
- Vous n'avez rien contre moi, inspecteur Clay. Et, si je ne m'abuse, vous devez me laisser sortir ?
Je le vois faire la grimace. J'ai un grand sourire aux lèvres. Il se lève et me retire les menottes.
- Je vous ai à l'œil, Mlle Culman, me dit-il.
Il me raccompagne jusqu'à l'accueil où je récupère mes effets personnels. Quand je sors du poste de police, il fait nuit. Super, quelle journée gâchée...Je rentre chez moi, j'ai l'intention de ne pas traîner ici. L'horloge de mon four indique 3h05. Je file dans ma chambre pour finir mon sac.
Mais je finis par sentir une présence dans mon dos.Je me retourne mais c'est trop tard, un homme m'encercle de ses bras et un autre me met un sac sur la tête. Je hurle mais rien ne fait. Je me sens soulever et mis sur une épaule comme un sac. Je sais que nous sommes dehors quand je sens l'air froid sur mes cuisses. J'entends le moteur d'une voiture, on me jette à l'arrière comme un vulgaire sac poubelle.
Je sais très bien qui c'est : il n'a vraiment pas perdu de temps ce salaud ! Je souffle.
- Non mais vous êtes sérieux les mecs ! Un simple SMS pour me dire : ramène ton cul ; et vous auriez pas été obligé de faire tout ça !
Je reconnais le rire d'André.
- Désolé chérie, ordre du patron, dit-il.
- Mais j'en ai rien à foutre de ton patron ! Est-ce qu'au moins tu peux me retirer ce sac ! J'aimerais respirer.
- Arrête de parler et tu respiras mieux.
- Ta gueule, dis-je à la voix que je ne reconnais pas.
J'entends de nouveau rire. La musique augmente mais le trajet n'est pas long. La voiture s'arrête, j'entends la portière s'ouvrir. On m'attrape par les pieds pour me tirer, je suis de nouveau soulevée et remise dans la même position que tout à l'heure. Je sens que nous montons des marches. Nous passons une porte : j'entends de la musique, un verre qu'on pose, je sens ensuite la fumée d'une cigarette.
- Non mais sérieux ! A votre QG ?! Vous avez pas d'autres planques ? demandai-je.
J'entends de nouvelles portes s'ouvrir puis des murmures. On me pose en douceur sur une chaise. Elle est froide. Sérieux, dans quelle merde je me retrouve ? La porte se referme et je n'entends plus aucun bruit. J'ai toujours ce foutu sac sur la tête. J'ai l'impression que le temps s'est arrêté. Je commence à avoir soif et faim... Mes mains sont attachées dans mon dos.J'entends finalement la porte s'ouvrir.
- Ne me dérangez sous aucun prétexte ! entendis-je Logan crier.
La porte se referme, ses pas s'approchent. Il me retire le sac et je cligne plusieurs fois des yeux pour m'habituer à la pièce, elle est mal éclairée. Il n'y a pas grand-chose dans celle-ci : une petite table et rien d'autre. Je souffle et lève mon regard vers lui. Logan Carter pose ses yeux sur moi. Et un sourire naît sur son visage...
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