Roxy

Je me réveille en sursaut, je suis perdue. Je sens un corps chaud contre le mien et me rapproche de celui-ci. Des bras m'encerclent et je m'endors en sentant un cœur battre contre mon oreille. J'ouvre de nouveau les yeux quand mon portable sonne. J'éteins l'alarme et me retourne : mon lit est vide... Je me lève, me dirige vers la salle de bain, me prépare et une fois prête, je rejoins la cuisine. J'attrape une tasse et me serre un café. Tara arrive toute souriante et s'installe à mes côtés.

- On ne t'a pas vu hier soir...

- J'étais épuisée, lui dis-je.

- Ah oui ? Pourtant, j'ai entendu discuter toute la soirée. Tu n'étais pas seule ?

- Non, Logan était avec moi.

- Alors, tu as goûté à sa bite ?

- Sérieux Tara, je bois mon café là ! lui réponds-je en riant.

Elle me regarde.

- Alors ? me demande-t-elle de nouveau.

- Non, on a juste discuté...

- Pff, vous êtes nuls... souffle-t-elle en posant sa tasse vide dans l'évier. J'ai un truc à faire avant d'aller au salon.

- Ok, pas de soucis. De toute façon, on mange ensemble ce midi ?

- Bien sûr ! Allez, je t'aime ma pétasse !

- Je t'aime aussi petite salope, lui réponds-je en souriant.

Je l'entends rire du couloir et la regarde partir quitter la maison. Une fois prête, je quitte à mon tour la maison et me dirige vers le salon. Je n'ai pas vu Logan du tout... Je sais qu'il a partagé mon lit, son parfum est resté sur l'oreiller. Je vais le tuer... Mais, au fond de moi, j'ai apprécié partager ma nuit avec lui, simplement parler c'était bien.

Je ne nie pas que plusieurs fois, j'ai voulu lui sauter dessus... Il est interdit d'être aussi beau. Je sais ce qu'il cache dans son pantalon et je sais qu'il me fera plaisir... Mais, je m'interdis d'être avec lui, de baiser avec lui. C'est un président ! Les Weapon Brother vont bientôt repartir et notre vie retrouvera son calme comme avant. Je reprendrai mon taffe comme avant et recommencerai à tuer sans me soucier de rien d'autre. Une fois au salon, je fais comme d'habitude. Je regarde que tout est prêt : je passe un petit coup de balais, range, rajoute quelques produits, reçois des colis avec de nouveaux produits pour les tester, sens, touche. Certains clients vont être ravis. Je regarde ensuite le carnet de rendez-vous : celui-ci est plein, encore une bonne journée. Je ne suis pas accro à l'argent mais ça veut dire que notre affaire marche.

Les filles arrivent puis les clients. Je les accueille en souriant. Le temps passe et Tara n'est toujours pas là. J'ai l'habitude qu'elle ne prévienne pas toujours de ce qu'elle fait. A l'heure de midi, je me rends au resto. Quelques filles sont là. Cette fois-ci, j'essaie de joindre Tara mais tombe directement sur sa messagerie.

- Tu la connais, me dit Sali, elle a sans doute rencontré un mec, tu la verras ce soir.

- Oui, tu as peut-être raison.

- Mais oui chérie, allez, mange.

Je la remercie et finis mon assiette. L'après-midi, je retourne au salon et commence à compter la recette de la journée. Cheryl arrive vers moi.

- Je peux te poser une question ?

- Bien sûr, lui dis-je.

- Il lui y est arrivé quoi au type ?

Je souffle et pose les comptes que j'avais dans les mains.

- Cheryl, je ne suis pas sûre que tu ais besoin de savoir. Comment elle va ?

- Secouée mais elle va bien. Elle a passé la nuit chez moi.

- D'accord. On s'est occupé du problème, qu'elle ne s'inquiète plus et toi non plus. Il ne vous arrivera rien.

- Merci Roxy, sans toi, je ne saurai pas ce que j'aurai fait.

Je la regarde aussi en souriant. Cheryl retourne travaille et la porte s'ouvre sur l'homme qui a partagé ma nuit.

- Salut, sourit-il.

- Salut, tu veux un massage ? demande-je en souriant.

- Non, pas cette fois-ci chérie. Tu serais libre pour me faire visiter la ville ?

- Il n'y a pas grand-chose à voir, lui remarque-je.

- En fait, je voulais qu'on aille boire un café.

- Tu ne peux pas le dire plus clairement ?

- Viens, m'ordonne-t-il en ouvrant la porte.

Je range l'argent dans le coffre, confie le salon à une de mes sœurs, prends mes affaires et le suis.

- Tu as bien dormi ? me demande-t-il.

- Oui et toi ?

- Très bien, sourit-il.

Nous marchons quelques instants sans rien nous dire et croisons plusieurs personnes qui nous regardent de la tête aux pieds.

- Tu sais que tu ronfles, un petit ronflement tout mignon ! me fait-il remarquer.

- Je ne ronfle pas ! m'exclame-je. Et je ne suis pas mignonne !

- Si je t'assure, c'est tout mignon, rit-il.

- Oh la ferme ! rie-je avec lui.

Nous entrons dans un café et commandons à emporter pour ensuite retourner marcher.

- Quand est-ce que vous partez ? demande-je.

- Dans quelques jours je pense, me répondit-il, on a plus rien à faire ici.

- Oui, c'est vrai...

- Méchante va ! Tu viendras me rendre visite ?

- Pourquoi faire ?

- Juste prendre de mes nouvelles.

- Un simple coup de téléphone suffira ! lui dis-je.

Je l'entends rire.

- Pourquoi tu me repousses comme ça ? me demande-t-il tout d'un coup sérieux.

- Je ne te repousse pas, je n'ai pas besoin d'homme dans ma vie.

- Je pourrais peut-être te faire changer d'avis, sourit-il.

- Impossible !

Je l'entends de nouveau rire. Nos cafés terminés, nous les mettons à la poubelle et retournons vers le salon. Je prends mon casque et nous rentrons à la maison. Je me gare et retire mon casque. Je remarque que la voiture du shérif est garée devant la maison. J'entre dans celle-ci, tout est calme : aucune musique, aucuns rires, les Weapon Brother et les Roses sont réunis dans le salon. Ma tante est debout, à côté du shérif. L'air grave, je commence à m'inquiéter.

- Shérif Culman, qu'est-ce que vous faites là ? demande-je.

Je regarde tout le monde : ils ont l'air triste et certaines de mes sœurs pleurent.

- Roxy, nous avons retrouvé le corps de Tara à la sortie de la ville. Je suis désolé, m'annonce-t-il.

Quoi ?! Non, ce n'est pas possible, pas ma meilleure amie ! Pas ma Tara... Je fais demi-tour et sors de la maison.

- Ne me lâche pas, entends-je dans mon dos.

Je mets mon casque et monte sur ma moto. Je quitte cette maison et roule, roule, ne respectant aucunes règles de conduite, dépassant des voitures, grillant des feux rouges : j'ai besoin de prendre l'air...