Zéphyr griffonne dans son carnet à dessin. Chaque tracé s'éternise. Son esprit ne se projette pas dans son œuvre, mais dans chaque défaut de ses relations. Celles qui l'empoisonnent, celles qui l'abandonnent, celles qui ne tarderont pas à emprunter le même chemin.

Ah... si seulement il possédait la force de couper tous ces liens qui l'entravent... alors il partirait sans un mot, sans un regret pour qui que ce soit.

Las de ne parvenir à capturer le paysage qui s'offre à lui, le jeune homme se contente de l'observer. Les cavernes souterraines du vieux château en ruines, où il a trouvé refuge, entretiennent ses rêves d'évasion. Ici, la magie subsiste. Des lumières sans feu percent le tapis de fougères qui recouvre les vieilles arches en pierre. Sous celles-ci se dessine l'embranchement d'un cours d'eau. La légende raconte qu'il s'agit d'un passage vers un monde meilleur dont personne ne revient. Autrement dit, un aller simple pour un ailleurs. Il n'en faut pas plus à Zéphyr pour nourrir ses fantasmes.

Il lui suffirait de monter à bord de cette barque qui va et vient toute seule pour laisser ses malheurs derrière lui. Là-bas, il se sentirait libre. Libre de se réinventer.

C'était décidé. Un jour, il ferait taire ses craintes qui l'attachent encore aux siens et s'élancerait vers l'inconnu.

Peut-être...