Nuit

Une minute de lecture

Par une nuit noire, un navire volait bas dans le ciel. Il tentait de se repérer grâce aux méduses-étoile après l'attaque qu'il venait de subir. L'équipage avait bien cru ne pas échapper aux crocs des requins-fantôme qui se cachaient au sein des bancs de poissons-brouillard. La coque était en sale état, mais tenait bon. Le capitaine espérait terminer ce voyage au plus vite et dénicher ce précieux trésor d'un autre âge. Tant que ses pirates et lui ne rencontraient pas de sirènes, ou pire, un mange-lune, ils devraient mettre la main dessus dans la soirée.


Ses prédictions tombèrent justes. Deux heures plus tard, ils atteignirent l'endroit indiqué par la carte. Il ne leur restait plus qu'à plonger dans les profondeurs. Plus facile à dire qu'à faire. Les anguilles géantes grouillaient dans la mer de nuages, électrisantes. Une manœuvre silencieuse s'imposa.


La barrière cotonneuse derrière eux, les pirates s'autorisèrent un soupir. Ils étaient passés !


Sous leur vaisseau, s'étendait un vaste récif – ou forêt, comme en parlait les récits anciens – qui émettait une douce lumière bleutée, sublimée par les ténèbres environnantes. À bonne distance au-dessus des chapeaux de feuilles, les chasseurs de trésors quittèrent le pont du navire pour des barques. Une sorte de ronronnement gagnait en puissance à mesure qu'ils descendaient. Ils naviguèrent avec prudence entre les troncs et les lianes. D'étranges bestioles, incapables de se détacher du sol sablonneux, déguerpissaient à leur passage. Heureusement. Plus silencieuses que la mort, elles étaient difficile à repérer. Les grondements sourds les inquiétaient bien assez.


Le capitaine repéra ce qui les intéressait, de vieilles ruines ensevelies sous une cascade de racines. Il sauta sur une plate-forme en pierre cabossé et, rejoint par ses hommes, s'attaqua à l'obstacle qui se dressait entre lui et son butin. Le tintement métallique des hachettes résonna à peine qu'un claquement surgit. Tous furent fauchés et éjectés vers d'autres cieux.


Bande de voyous ! Comme les humains, les arbres dormaient aussi la nuit !

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