LE 19 JUIN 2017 : AU COUCHER DE SOLEIL

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J'étais affolé, ahuri, fatigué, dépressé.. J'avais faim et j'étais assoifé... Si j'étais écrivain, j'aurais rédigé des milliers d'oeuvres pour décrir ma situation. J'avais abandonné, oui, c'est ce que j'avais fait. Je savais que rien ne pourrait m'aider à fuir. Il ne me restait qu'une dizaine d'heures pour pouvoir rejoindre mes examens, d'ailleurs aucune évasion ne me parut possible.

Allongé sur mon dos, les larmes coulant sur mes joues, je me souvenais des temps passés avec Emile. Sa gaieté, sa gentillesse et son indulgence dissimulait un coeur meurtri, affligé et blessé. je n'oublierais jamais notre première rencontre, celle qui avait donnait à ma vie un goût particulier. Ayant bien réfléchi, je décidai de corriger ma faute. Il ne méritait pas ça, je devais faire quelque chose en sa faveur.

* * * *

Après avoir fini, je restais un long moment aux aguets. J'étais sûr de moi même. Ça marcherait, ne t'en fais pas, Guillaume. J'aspirai une bouffée d'air puis s'écriai à tue-tête :

— Julie, je sais que tu es là. Je voudrais te dire que je suis désolé, vraiment navré. Donc j'ai décidé de panser cette blessure. Et je pense que je pourrais évidemment !

A ce moment-là, sa voix me vint aïgu et affaibli :

— Tu ne pourrais jamais, non. C'est fini pour lui. Tu dois comprendre, c'est fini !!!

J'étais satisfait, voilà mon premier but atteint, je continuais avec le même ton :

— Ecoute. Tu as tort. On peut régler ces problèmes. Je te promets que je vous aiderai. S'il te plaît, tu es la seule à m'aider. Sinon, je me tuerais, ça sera au moins la fin du chagrin et du regret pour moi. Je ne peux pas vivre sachant que j'ai bouleversé des vies. S'il te plaît, ouvre la porte !!!

Comme aucun son ne répondit à mes implorations, la dernière phase de mon plan commencerait. Enfin, je prononçai avec indifférence : "Adieu, Julie." J'enfonce mon couteau dans le mur, causant un bruit aigu. Je fis semblant de crier de douleur. Tombé par terre, j'entendais la porte s'ouvrir et elle courut vers moi, tremblant comme une feuille. "Oh mon dieu ! Il s'est suicidé ! Que dirai-je à mon frère ? Il m'enterra vivante ! Guillaume ! Guillaume !!"

Une fois sa lampe de poche allumée, je me jetai sur elle et lui immobilisai les mains. "HAHA ! Tu croyais que je mourrais comme ça ? Non, ma petite. Je t'avais vaincu ! Je suis plus malin que toi !!" Elle me dévisageait silencieusement, honteuse de son geste impardonnable.

* * * *

— Alors, es-tu prêt ? me lança Julie pour la huitième fois.

— Vas-y, dit-je, en fixant mes yeux sur le caméscope.

— UN, DEUX, TROIS. ACTION !

Bonjour, monsieur Fredon. Aujourd'hui j'ai quelque chose d'important à vous dire. Si vous ne me connaissez pas, je m'appelle Guillaume, un jeune lycéen issu d'une famille bourgeoise. Modeste, aimable et bienveillant. Je n'ai qu'un seul et fidèle ami, Emile, votre fils aîné. Notre relation avait débuté il ya 10 ans. Et depuis, tandis qu'elle embellissait ma vie, elle détruisait celle de mon chère camarade.. Vous êtes au courant de ce qui a changé pour lui. Beaucoup de choses graves se sont passées entre vous et votre fils. A cause d'elles, votre parenté s'effondrait jour après jour.

Je me tus, et fermit mes yeux pendant quelques secondes, afin de pouvoir retrouver les bonnes paroles, puis reprit :

Si vous voulez mon avis, Emile est un fils dont vous devez être fier. Toutes les vertus du monde se sont regroupées dans son coeur. Il était pour moi un frère, un père, un médecin, un ami, il était tout pour moi. Et je suis sûr qu'il en est autant pour vous. Croyez-moi, lorsque je demandais à Emile ce qu'il souhaitait le plus dans sa vie, il me répondait, les yeux brillants d'une lueur magnifique :"Mon rêve est de voir mes parents vivre dans le bonheur éternel. Je veux qu'ils deviennent les plus heureux parents du monde. C'est pour cela que je ferai l'impossible pour eux."

Mon long discours se termina avec un sourire tendre. Julie se rapprocha de moi, elle approuva son admiration en disant :

— Tu était touchant. Bravo ! Mais je ne sais pas si ça va changer l'attitude de mon père.

Je haussai mes épaules ; j'ai accompli mes missions, c'était ce qui m'intéressait.

Lorsque je me préparai pour quitter cet endroit, je sentis une main s'accrocher à ma veste. Je me retournai et la trouvai derrière, s'apprêtant à dire quelque chose, ensuite elle articula : — Pardonne-moi, Guillaume. Je ne voulais pas te faire du mal. Je suis désolée. Je voulais juste te ...

Je remarquai qu'elle était sur le point de fondre en larme. Je mis ma main sur son épaule en s'exclamant :

— Ne t'en fais pas. Je n'en parlerai à personne. C'est promis. En effet, c'était une BELLE expérience. Etre emprisonné par une fille de 12 ans. Vraiment chouette !"

Je m'éclatai en rire alors que Julie esquissait un petit sourire.

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