Je m’appelle Hind
Je m’appelle Hind, petite, j’ai six ans,
Mon monde, tout à coup, est devenu grand et effrayant.
Les gens qui voulaient m’aider, je les ai vus tomber,
Et moi, toute petite, je ne savais que pleurer.
Dans le noir, j’ai cherché les étoiles,
Mais elles se sont cachées, laissant place aux éclats métalliques.
“Pourquoi le ciel pleure-t-il des larmes qui font mal ?”
Je murmure, une poupée serrée contre mon cœur en panique.
Mes doigts, frêles, cherchent dans le vide, une présence,
Tandis que résonne, autour, la danse macabre de l’absence.
“Aidez-moi,” un murmure porté par le vent,
Dans l’indifférence des étoiles, vainement.
Autour de moi, c’est tout cassé,
Des bruits forts me font très peur, je suis cachée.
J’ai faim, j’ai soif, mais le plus dur, c’est d’être la seule en vie,
Avec mes pensées, mes peurs, dans le noir, je me recroqueville.
“Est-ce que maman m’entend, si je parle tout bas ?”
Dans mon coin, cachée, j’attendais une caresse,
Mais tout ce que j’ai trouvé, c’est le froid,
Et des ombres qui passent, sans promesse.
L’ambulance, espoir éphémère, sous les flammes s’effondre,
Comme mes rêves, sous les coups du monde qui gronde.
Voici, lecteur, mon récit, par les larmes écrit,
Une invitation à ressentir, ce que signifie être maudit.
“Pourquoi moi ?” je me demande tout bas,
Dans mon cœur d’enfant, je ne comprends pas.
Les voix de ma famille, je les entends plus,
Ils sont partis sans moi, c’est injuste, je ne les verrai plus.
C’était ma dernière nuit, longue et froide,
J’espérais un miracle, une étoile, quelque chose de moins maussade.
Mais au matin, le silence était tout ce qui restait,
Mon histoire finit ici, dans un souffle qui s’éteint, discret.
Je ne demande pas de larmes, ni de pitié,
Juste que vous vous souveniez, que vous agissiez.
Laissez ces vers, tels des éclats de verre,
S’insinuer dans votre âme, déchirer votre sphère.
À vous qui lisez, que ressentez-vous ?
De la honte, du regret, ou rien du tout ?
Ma vie, une étincelle, éphémère, éteinte,
Dans l’indifférence de votre monde, peinte.
Je m’appelle Hind, l’innocence en lambeaux,
Par les cieux abandonnée, aux ténèbres exposée.
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