Epilogue
Dumont ouvrit péniblement les yeux. Ils avaient passés l'après-midi au lit, à faire l'amour jusqu'à ce qu'il crie grâce. Mais pouvait-on appeler ça faire l'amour ? Bobette s'était avérée insatiable, arguant du fait que les émotions des derniers jours avaient réveillé sa soif de vivre et son appétit. Ils avaient du redoubler d'ingéniosité pour s'accomoder de sa clavicule brisée. Dumont s'était d'abord montré attentif, veillant à ménager le corps mutilé de la jeune femme, mais elle ne l'avait pas entendu de cette oreille.
Elle en tous cas, ne l'avait pas ménagé, le menant de surprise en surprise, inventant à chaque nouvelle étreinte une nouvelle manière d'aimer. Elle s'était offerte sans retenue, parfois d'une façon dont il n'imaginait même pas que ce fut possible. Il s'était abandonné dans sa bouche, dans son sexe et même dans un endroit que sa morale à lui aurait du réprimer. Mais la coquine savait y faire, et elle avait su le guider à la découverte de son corps, de leurs corps. Groggy, il contemplait celui de son amante d'une nuit, s'arrêtant sur les stygmates de son calvaire, maintenant en bonne voie de guérison. Comment avait-il pu douter d'elle ? Elle avait vécu l'enfer et n'avait survécu que grâce à sa détermination farouche et à un instinct de survie peu commun. Pas étonnant qu'elle se soit débattue comme une diablesse, et que von Herpzmel en ait fait les frais. Il se pencha pour poser un baiser sur la courbe de son sein, juste à côté de ce qui avait été un téton. Elle gémit et entrouvrit les yeux.
— Pardon, je t'ai fait mal, s'excusa-t-il.
— Non... c'est bon. Encore, le supplia-t-elle.
Il sourit et de ses lèvres, caressa sa poitrine..
— Ce salaud ne t'a pas raté.
Il contemplait ce qui restait de l'aréole, dépité.
— Bah, chez moi ils font des miracles, ils vont me reconstruire ça en deux temps trois mouvements ?
— À Bruxelles ?
— Oui.
— Je ne savais pas qu'ils étaient autant à la pointe.
Il ponctua sa phrase d'une chiquenaude sur l'autre téton, intact. Elle rit.
— Reste ici, avec moi, proposa-t-il.
— C'est impossible et tu le sais.
— Dans ce cas, je t'accompagne.
— Mauvaise idée. Je suis une vilaine fille. Tu ne me supporterais pas.
— Très vilaine. Et très gourmande, confirma-t-il.
— Exactement. J'ai besoin d'espace.
— Bon et bien, il ne me reste plus qu'à tenter de me rendre utile. Que dirais-tu d'un bon café ? Toi tu restes au lit et tu ne bouges pas.
Il mit deux bouilloire sur le feu, la première pour le café, la seconde pour sa toilette, qu'il aimait faire à l'eau chaude. Après s'être brossé les dents, il entreprit de se raser. Il sursauta quand elle surgit derrière lui.
— Aîe ! jura-t-il.
— Oh pardon. Je t'ai fait peur ?
Elle vint se blottir contre son dos, l'entourant de ses bras, posant sa joue sur son omoplate. Le seul contact de sa peau douce et tiède le fit à nouveau durcir. Elle s'en réjouit et de sa main, entoura son sexe.
— Non, ne t'en fais pas. Tu m'as surpris, et je me suis coupé. Et pas qu'un peu.
— Désolée, fit-elle avec un grand sourire. Montre...
Il croisa son regard dans le miroir. Ses yeux pétillants inspectaient la coupure qui effectivement, saignait abondament. L'espace d'une seconde, il crut voir ses narines frémir. Mais elle posa un léger baiser sur sa joue blessée. Ferma les yeux. Elle posa sa langue sur sa joue et entreprit de la lécher en un seul geste, de la mâchoire à la pomette, ne perdant pas une goutte du filet carmin. Après s'en être repue, elle ferma les yeux et se mordit les lèvres.
FIN ?
Et non, peut être pas :-)
Un défi lancé cette semaine par Philippe Meyer, intitulé "Le Voyageur Imprudent", m'a inspiré une fin alternative. Elle me turlipine depuis trois jours,je l'ai développée dans ledit défi, dont vous trouverez le lien ci-dessous en commentaire. Merci à mes gentils lecteurs de m'avoir accompagnée jusqu'ici, merci pour vos encouragements, vos corrections et annotations très souvent opportunes et judicieuses.
Du coup, je vais abuser :-(
Si vous avez le temps et le courage d'aller jeter un oeil à ma contribution au défi, je serais super intéressée de connaitre votre opinion et votre impression quant à cette fin alternative.
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