Le son du canon (5 octobre 1795)
Dans les rues de la capitale, un jour funeste,
Le 13 vendémiaire, l'insurrection proteste,
Les Tuileries sont cernées par une foule hostiles,
Où siègent Convention et Comité, fragiles.
Deux colonnes s'avancent, sombres et larges,
De Saint-Roch, du Pont-Neuf, débarquent,
Barras, vicomte redouté, commande, ardent,
L'armée de l'intérieur, puissante, pleine de serments.
Le 5 octobre, un vent murmure Napoléon,
Accompagné de Murat, il leur fallut son nom.
Depuis Toulon, sa renommée brillait,
Et l'Alcibiade, sage, le convoqua.
On lui tendit l'épée, l'ordre de rétablir,
Perdu dans le chaos, la justice à saisir.
« Général, j'accepte », mots doux-amers,
« L'épée hors du fourreau, je la brandirai, puissante, fier ».
Des canons grondent, des flammes dévorent le ciel,
Les insurgés frémissent, leur révolte fût cruelle.
Sur les marches de Saint-Roch, fut la tragédie,
Dans l'écho des canons, la mort, la révolution l'admit.
Trois cents âmes tombèrent, silencieuses, dans l'oubli,
Le prix de la rébellion, le coût de la liberté, fini.
À travers les larmes, les ruines, Paris se relève,
le grand homme, enfin, put baisser le glaive.
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