Puisque demain ma vie
Se joue à pile ou face
Puisque mon corps meurtri
Subitement trépasse.
Avant que les insectes
Se créent un amusoire
De mes restes infectes,
D’un ventre pourrissoir
Mais pour eux rigolade !
Avant qu’ils ne transpercent
Mon souterrain riad.
Avant que se disperse
Ma poussière partout,
Au vent des camions,
Près des bancs publics où
S’écrit notre union.
Avant que ton facteur,
Au chômage sans être
Au courant de tes pleurs
N’ait plus pour toi de lettres,
De mes larmes couvertes,
De bagatelle emplies,
Puisque ma vie déserte…
Reçois ce dernier plis.
Tu fus mon Everest
Tout au long de mes jours
Et aussi de mes nuits.
Tu as guéri Alceste
De sa peur chaque jour,
D’adorer qui ne puit
Le payer de son geste
Par un autre en retour.
Non jamais tu n’as fuit.
Si je n’en reviens pas
Sois-en bien assurée
Je veillerai sur toi
Comme un astre obstiné.
Oui j’enverrai des sorts
Chasser ce qui te nuit,
Guiderai par le mors
Ceux qui sont tes amis.
Je forcerai la mort
À te faire crédit.
Toi muse imaginaire,
Diffuse comme l’air,
Reçois mon dernier cri...
Tout à toi, pour la vie.