Qui a parlé de Pénélope Gate ? 

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Germaine

— Dis, Violette, tu as regardé les informations dernièrement ? On ne parle que du « Pénélope Gate », le palmipède enchaîné accuse même son Ulysse de mari, de « Super Menteur ».


Violette

— Tu veux parler du « Canard Enchaîné » j'imagine. C'est vrai que l'on peut s'étonner du degré de corruption de nos élites. En même temps, aucune loi française ne semble interdire le fait d'employer un membre de sa famille comme « assistant ».


Germaine

— Mais cette femme, mère de cinq enfants, a clamé en 2007 qu'elle ne l'avait jamais été ! D'ailleurs, personne ne l'a jamais croisée, ne serait-ce que dans les couloirs de l'Assemblée nationale. Lorsque l'on vit dans un manoir avec dépendances, il y a de quoi s'occuper ! Pourquoi diable, se rajouter un surcroît de travail ?


Violette

— S'il te plaît Germaine, ne te fais pas plus mesquine que tu n'es ! Ils peuvent vivre où ça leur chante, s'ils préfèrent s'entourer de vieilles pierres et vivre à la campagne, c'est leur droit. Madame Fillon a quand même un diplôme de français et quelques qualifications en droit. Peut-être qu'elle n'était tout simplement pas satisfaite de son rôle de mère au foyer. Et si personne ne l'a jamais vue dans ces couloirs, c'est que visiblement elle a su se faire très discrète.


Germaine, remontée

— Mais moi aussi j'ai un diplôme de français, je le parle même couramment ! N'empêche, il ne s'agit pas d'une petite somme. On parle de neuf cent mille euros ! Tu imagines ? Il paraît que lorsqu'il était sénateur, il aurait même employé ses enfants en disant qu'il avait besoin de leurs compétences d'avocats pour des « missions spéciales ». Un peu comme dans « Mission impossible », tu te souviens de leur célèbre phrase « Votre mission si vous l'acceptez... Ce message s'autodétruira dans cinq secondes ». Louis II adorait cette série, qu'il m'obligeait à regarder avec lui tous les mercredis. Sauf qu'il semblerait que ceux-ci n'étaient pas encore avocats ! Il les a quand même rétribués à hauteur de quatre-vingt-dix mille euros ! Mais dans le film, ils étaient plus malins, ils ne laissaient jamais aucune trace. Il aurait dû s'en inspirer, tu ne trouves pas ? À tout bien peser, moi aussi j'aurais bien aimé faire partie de cette famille, je suis sûre qu'il aurait pu me trouver quelque chose.


Violette, haussant les épaules

— Ne dis pas n'importe quoi, tu mélanges tout. N'aie pas de regret néanmoins, à cette époque-là, tu étais déjà trop vieille. En plus, avec ton niveau correspondant au certificat d'études, il aurait fait rapidement le tour de tes connaissances, crois-moi. Tu ne lui aurais pas été d'une grande aide.


Germaine, vexée

— Pourquoi faut-il toujours que tu sois blessante. J'étais malgré tout très forte en orthographe ! De toute façon, on parle d'emploi fictif et vu les montants de rémunération, je t'assure que moi aussi j'aurais fermé les yeux.


Violette, contrariée

— Tu me déçois vraiment beaucoup Germaine, je te croyais plus intègre.


Germaine, toujours sur sa lancée

— Et après, j'aurais même pu toucher une prime de licenciement ! Cela ne m'aurait pas dérangée non plus. Quand je pense que J'y ai participé sans le vouloir !


Violette, cynique

— Nous tous Germaine, tous les contribuables. Heureusement qu'il n'a pas attendu après toi pour rémunérer ses « assistants ». Avec ta petite retraite et ce que tu paies comme impôts... Tu me diras, on n'en serait certainement pas arrivé à de telles sommes et cette histoire n'aurait pas pris de telles proportions.


Germaine, véhémente

— Mais pourquoi faut-il toujours que nos hommes politiques se fassent remarquer ? Tu aurais pu imaginer toi, le général de Gaulle mis en examen ?


Violette

— Non, certainement pas. Mais c'est bien le seul.


Germaine, dans le même état d'esprit

— Mais non ! Il y a aussi notre président, François. Même s'il n'a pas fait grand-chose pendant son mandat, il a encore les mains propres !


Violette

— Côté vie privée on ne peut pas en dire autant... Et puis tu sais, mon père disait toujours : « La critique est facile, l'art est difficile », surtout lorsqu'on est au pouvoir.


Germaine

— Mais qui a demandé à être président, qui a promis de redresser la France et affirmé que son comportement serait exemplaire !


Violette, désabusée

— Mais tu vois bien que notre système politique est malade de toutes ces promesses non tenues !


Germaine, dépitée

— Tu sais, moi je crois plutôt que ce sont les Français qui en sont malades.

Et puis, arrête de t'énerver, tu vas encore faire monter ta tension !

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