Chapitre 2 : Stupéfaction
Non, cela ne pouvait pas être possible, il y avait une erreur ou alors c'était juste un rêve. Elle n'avait pas pu être endormie pendant autant de temps. Tout ce qu'elle était en train de vivre lui semblait impossible. Elle allait se réveiller dans son lit et se rendre compte que tout cela n'était qu'un cauchemar. Pourtant, elle avait beau se pincer, elle était bel et bien réveillée. Il lui fallait accepter la réalité et avancer.
Blair jeta un dernier coup d'œil vers le salon. Tout était délabré. Même des plantes avaient commencé à pousser à travers le sol. Elle se posa alors une question : qu'étaient devenus ses parents ? C'était bien sûr une question qui allait rester sans réponse pendant un long moment. Son esprit se perdit dans des suppositions : ils avaient eux aussi été endormis, mais ailleurs. Ou alors, ils étaient tout simplement morts. Pour elle, c'était l'hypothèse la plus probable, même si cela lui faisait mal au cœur rien que d'y penser. Elle avait été endormie pendant cent ans, beaucoup de choses avaient dû se passer. Pour Blair, le seul moyen de connaître la vérité était de quitter cette maison.
Elle se dirigea vers la porte d'entrée, criblée de balles. Elle avait peur de ce qu'elle allait trouver dehors. Ce fût le cœur battant à tout rompre qu'elle ouvrit la porte. Elle eut alors la sensation qu'une bombe atomique avait explosé. Tout, absolument tout, était détruit. Il n'y avait plus d'arbres et de plantes. Les maisons, les voitures, la route étaient dans un état avancé de destruction. C'était une scène de désolation qui se présentait aux yeux de la jeune fille.
Elle descendit prudemment les marches du perron, qui craquèrent sous son poids, menaçant de s'effondrer, et se retrouva au milieu du trottoir. Après un coup d'œil vers les maisons voisines à la sienne, elle se dirigea vers l'une d'elles, en faisant bien attention aux endroits où elle posait ses pieds. Arrivée devant la maison, elle vit qu'elle était identique à la sienne et qu'elle était elle aussi partiellement détruite.
Elle pénétra à l'intérieur et aperçut une capsule similaire à celle dans laquelle elle s'était réveillée. En s'approchant, elle vit le corps d'un jeune homme à l'intérieur. Il n'avait pas l'air bien plus âgé qu'elle. Elle observa attentivement l'appareil et vit qu'il était configuré comme le sien. Le même bouton latéral rouge était positionné comme pour elle. Elle avança une main hésitante, appuya dessus et la capsule s'ouvrit. L'adolescent allongé se réveilla brusquement et ses yeux verts scrutèrent les alentours jusqu'à se poser sur Blair. Sa respiration se fit alors plus rapide, il essaya de se redresser mais il se heurta à une paralysie temporaire identique à celle qu'avait subie la jeune fille. Cette dernière se pencha vers lui et le rassura.
- Ne t'inquiète pas, je ne vais pas te faire de mal. Tu vas pouvoir te lever dans quelques minutes.
Elle était soulagée de voir une autre personne vivante, cela signifiait qu'elle n'était pas la seule à avoir survécu à ce chaos. Mais combien de personnes étaient dans le même cas de figure qu'eux ?
Au bout de quelques minutes, le jeune homme put enfin se redresser afin de sortir de la capsule. Il posa un pied hésitant sur le sol, puis sortit complètement. Il observa de nouveau les alentours et tourna de nouveau un regard perplexe vers Blair. Plongeant dans un brusque état de panique, il sursauta et se mit à la harceler de questions.
- Qui es-tu ? Où suis-je ? Que se passe-t-il ? Que s'est-il passé ?Que devons-nous faire ? En quelle année sommes-nous ? Qui suis-je ? Est...
- Calme-toi, le coupa l'adolescente. Je vais répondre à tes questions, du moins à un maximum parce que moi aussi j'ai des questions qui restent sans réponses. Alors, je suis Blair O'Connor,j'ai dix-sept ans et je suis ta voisine, enfin je crois. Je ne sais pas ce qu'il se passe, ni ce qu'il s'est passé. Je sais juste que tout est détruit. Maisons, routes, tout. Tu es....Conan O'Brien, dit-elle en regardant le bracelet du garçon, et tu as dix-huit ans. Et nous sommes en 2188, le 15 juin. Je sais que je viens de tout te dire d'un coup et que la pilule risque d'être assez dure à avaler, mais il faut que tu saches. Nous sommes dans le même bateau, toi et moi. Et il n'y a pas de temps à perdre.
- Euh, oui... Euh... Je ne... Sais pas... Du tout quoi... Euh... te dire, bégaya-t-il.
- Alors, ne dis rien et suis-moi.
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