Chapitre 7: Horreur
Ils avancèrent en ligne droite, à quatre pattes, depuis une dizaine de minutes. Ils faisaient glisser leurs genoux pour éviter de faire du bruit qui aurait pu attirer l'attention. Après ce qui leur parut être une éternité, ils arrivèrent à un croisement.
- Et maintenant ? demanda Conan.
- Attends, tais-toi, j'écoute.
Ils tendirent l'oreille et perçurent du bruit mêlé à un courant d'air frais venant de leur droite.
- Viens par là, ordonna Blair.
Ils bifurquèrent donc sur leur droite et ralentirent quand des rayons de lumière provenant de la paroi gauche apparurent. Des voix masculines se firent entendre et les deux adolescents arrêtèrent leur progression au niveau de la source lumineuse.
Devant leurs yeux s'étalait une salle médicale. Un siège de dentiste, orné de lanières destinées à immobiliser chevilles, poignets et cou, trônait au centre de la pièce. Une panoplie d'appareils se trouvait à côté, avec, entre autres, une perceuse et une scie à main. D'autres instruments étaient présents, mais aucun des deux adolescents ne les connaissait.
Carters était assis devant un ordinateur sophistiqué, et semblait très concentré.
- Ça ressemble fortement à une salle de torture, c'est vraiment glauque, remarqua Blair en chuchotant.
- Tu crois qu'ils font quoi avec toute ça ?
- Aucune idée, mais certainement pas des massages. Je sens qu'on ne va pas tarder à le savoir, j'entends du bruit.
En effet, à peine eut-elle fini de prononcer ces mots qu'une porte s'ouvrit et que des cris se firent entendre. Ils provenaient d'une jeune fille de l'âge de Blair menottée et tenue solidement par deux gardes, accompagnés de deux médecins vêtus de blouses bleues.
- Lâchez-moi ! Vous n'avez pas le droit ! Non ! Arrêtez !
Elle se débattit de toutes ses forces, tel un animal sauvage, et un garde annonça :
- Eileen Rogers, section T_4.
Un des médecins s'empara de la jeune fille et lui administra une dose de tranquillisant à l'aide d'une aiguille. Elle se calma immédiatement et cessa de se débattre, abandonnant le combat. Les hommes présents dans la pièce purent alors la porter jusqu'au fauteuil et l'attachèrent solidement à l'aide des liens en cuir.
Un autre médecin s'approcha de la table voisine au siège et s'empara d'une perceuse. À l'aide d'un stylo, il traça une ligne sur le front du sujet. Ce dernier commençait à reprendre conscience, s'aperçut de ce qu'il se passait et se mit à gigoter sur l'assise. Le médecin mit en marche la perceuse, se tourna vers la jeune fille, approcha l'appareil de la ligne tracée que son visage et perça. Dès l'instant où la perceuse entra en contact avec elle, elle poussa des hurlements inhumains et insoutenables.
Les adolescents détournèrent le regard et se regardèrent avec horreur. Ils assistaient au spectacle, impuissants, le cœur au bord des lèvres. Après deux minutes passées à essayer de regarder, ils décidèrent de poursuivre leur chemin et de sortir coûte que coûte. Ils se sentaient impuissants face à ce qui venait de se passer. Blair gardait un visage de marbre, marqué d'un traumatisme apparent.
- J'ai l'impression que ce n'est pas un club de cure thermale ici, remarqua-t-elle.
- C'est bien pour ça qu'on doit sortir d'ici au plus vite, si on ne veut pas qu'il nous arrive la même chose. Ces gens sont d'une cruauté inhumaine.
- Mais qu'est-ce qu'ils peuvent bien faire ?
- Je n'en ai aucune idée, et je crois bien que je n'ai pas envie de le savoir.
- En tout cas, ça peut signifier quelque chose : nous ne sommes pas les seuls survivants.
- Première bonne nouvelle. Une idée du chemin à suivre ?
- On va continuer tout droit et au prochain croisement, on prendra à gauche. Allons-y.
Ils reprirent leur progression et les cris se firent plus étouffés à mesure qu'ils s'éloignaient.
Ils avancèrent ainsi durant une longue, très longue heure, prenant tantôt à droite, tantôt à gauche, découvrant de nouvelles salles similaires à la première, entendant les mêmes cris de douleur, d'horreur et de supplication.
Soudain, Blair s'arrêta et Conan la percuta.
- Mais pourquoi tu t'arrêtes ?
- Regarde, là-bas, ce n'est pas la lumière d'une de ces salles, je crois qu'on est arrivés.
- Génial ! Alors allons voir ce qui nous attend dehors.
Ils allèrent jusqu'à la source de lumière et se trouvèrent face à un immense ventilateur.
- Voilà, regarde, on voit l'extérieur. Ce ventilateur permet de faire entrer ou sortir de l'air du bâtiment, en fonction du sens dans lequel il tourne, expliqua la jeune femme. Alors la trappe de sortie n'est pas loin.
Elle tâtonna et poussa un cri de victoire quand sa main rencontra la poignée d'une trappe. Elle l'ouvrit, descendit, Conan sur les talons, et ils se retrouvèrent devant une immense porte, leur porte de sortie. Ils sautèrent de joie et, sans perdre de temps, se précipitèrent vers leur barrière à le liberté. Ils l'avaient presque atteinte quand une voix grave reconnaissable entre mille se fit entendre, les immobilisant.
- Pas si vite. Où comptiez-vous donc aller comme ça ?
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