Ils se tenaient tous les sept devant la grande porte principale. Les prisonnier commençaient à s'amasser devant eux, rejoints rapidement par les gardes, le tout dans un grand silence.

Quand tout le monde fut rassemblé et qu'il ne semblait manquer personne, Nail prit la parole.

- Bonjour à tous. Vous allez enfin pouvoir sortir de cet enfer. Vous allez tout de même devoir suivre toutes nos instructions. Je vais d'abord vous expliquer ce qu'il va se passer. J'ai installé de nombreuses bombes dans le bâtiment. Elles pourront être déclenchées à distance, expliqua-t-il. Nous allons tous quitter la prison-laboratoire, et nous rendre à l'entrée de la cité. Les gardiens qui y sont, sont déjà au courant de tout. L'idéal serait de tous vous faire sortir du Controlarium, avant de vous montrer la surprise finale. Les gardes tout autour de vous sont là pour d'assurer que vous obéissez bien. Dans le cas contraire, vous en subirez les conséquences. Me suis-je bien fait comprendre ?

Un « oui » timide s'éleva de la foule à l'unisson. La majorité des prisonniers était extrêmement faible, ce qui ralentirait leur progression vers la cité.

Ils décidèrent donc de former des groupes de quinze. Nail ouvrit la porte avec son badge.

La liberté s'offrait à eux.

A l'extérieur, un soleil artificiel resplendissant s'élevait au sommet du dôme et les aveugla quelques secondes. Un « waouh » collectif se fit entendre. La plupart des prisonniers étaient enfermés depuis plusieurs semaines, mois, voire années. C'était pour tous une libération inespérée.

Sur ordre de Nail, les douze gardes encadrèrent par binôme les six groupes de prisonniers. Les groupes dont les membres étaient les plus faibles partirent en denier, pour ne pas ralentir les autres. Les adolescents ouvrirent la marche.

Leur progression dura de longues heures. Les mieux portants ne firent pas de pause. Aux abords de la cité, les gardiens s'alignèrent en rang devant l'arche d'entrée. Ils semblaient vouer un respect incommensurable à la bande d'amis. Le gardien en chef s'avança d'un pas lorsque ces derniers arrivèrent devant eux.

- Bonjour. Nous sommes à votre service. Quels sont vos ordres ?

Blair et Conan échangèrent un regard amusé. Les mêmes gardiens qui avaient faillit les tuer leur obéissait maintenant au doigt et à l'oeil. Nail adressa un signe de tête à Blair pour qu'elle leur explique le plan mis en place durant leur marche.

- Nous avons quatre-vingt-dix anciens prisonniers ainsi que douze gardes avec nous. Je vous demande de les rassembler dans le parc pour enfants et de les faire patienter. Où se trouve le poste central ? J'ai un message à faire passer aux habitants de la cité.

- Le poste se trouve dans le mur d'enceinte, madame.

- Très bien. Combien sont-ils ?

Le gardien consulta rapidement un boîtier accroché à sa ceinture.

- Actuellement, nous avons cent dix-huit citoyens entre ces murs.

Cela semblait peu. Après un rapide calcul, la jeune fille estima leur nombre total à deux cents tente-huit, en les incluant. Ce n'était vraiment pas beaucoup. Mais cela signifiait que la tâche à accomplir serait plus facile que prévu.

- Très bien. Conduisez-moi au poste de garde. Réunissez les prisonniers dans le parc. Attendez les instructions. Conan, Nail, vous me suivez ?

- Je vais rester avec les autres, dit Nail.

- Je t'accompagne, ajouta Conan, je ne vais quand même pas te laisser seule.

- Allons-y, nous n'avons pas de temps à perdre.

Conan et Blair s'éloignèrent de la foule qui pénétrait dans la cité, le tout dans une discipline et un calme olympien.

- Franchement, tu m'épates, la taquina Conan. Tu as l'étoffe d'une dirigeante.

- Arrête tes bêtises, Conan, répondit-elle, en souriant timidement. Il ne faut pas leur montrer notre peur, nous ne sommes pas encore amis. Il ne faut pas traîner, allez.

Ils se dirigèrent vers le poste de garde, qui se dressait devant eux. Arrivés à l'intérieur, ils se rendirent compte que la pièce ressemblait à la salle de contrôle de la prison-laboratoire. Sans perdre de temps, ils se précipitèrent sur le micro, main préparée au-dessus du bouton ON/OFF.

- Prête ?

- Prête.