XXIX - Protecteur - Mauricio
- Papa ?
- Hmm ?
Son père sembla émerger d’une profonde réflexion.
- Ça va, Papa ?
- Oui, Mauro, ça va. Je… réfléchissais.
- Sans déconner !
- Langage, figlio mio.
Mauricio roula des yeux. Son père pouvait jurer comme un charretier, comme tout supporter de football milanais se respectant.
- Je pensais aux frères.
- Aux frè… Ah, eux.
Oh oui, il se souvenait très bien des frères. Surtout de Kris. Apparemment, son père voulait leur offrir des cadeaux pour Noël, ce qu’il n’avait pas fait l'année précédente.
- Pourquoi ? Tu ne l’as pas fait, l’an dernier…
- Je sais. Mais après ce qui est arrivé cet été, je… Je pense qu’ils ont besoin d’un peu de douceur, et… Je veux les couvrir de cadeaux, comme un papa gâteau…
Mauricio sursauta.
- Dio Santo ! J’espère que non ! Je ne peux pas considérer Kris comme mon frère, pas après…
- Ah, oui, j’avais presque oublié ta manière créative de le sortir de la chambre de son frère, pour… se reposer. Eh bien… J’imagine qu’il s’est reposé après que tu t’es occupé de lui.
Mauricio se souvenait du corps vigoureux, musclé et souple, d’un très jeune homme, vraiment, à peine vingt-trois ans, n’ayant pas achevé sa croissance et pourtant si masculin, si affirmé une fois son chagrin mis de côté. Si doux et câlin, aussi. Il se souvint des moments passés ensemble et sentit ses joues rougir. Son père lui envoya un sourire ironique et il haussa les épaules, regardant sur le côté.
- Sofia aussi a été séduite par lui aussi, tu sais.
- Je n’en doute pas un instant, c'est elle qui choisit tes amants, après tout.
Mauricio se souvenait de la petite brune pleine d’énergie qui était venue le voir, lors d'une soirée caritative, et lui avait dit qu'il lui plaisait, qu'elle voulait l’épouser et pouvait-il la faire danser ?
Il n'était pas trop sûr, à l'époque, mais elle dit, tout en le laissant conduire la danse, que sa famille – et il entendit Famiglia dans son ton – avait besoin d'elle et donc, elle l'épouserait. Pourtant, il hésitait, étant plus attiré par les hommes à cette époque, et de préférence un peu plus âgés. Elle le courtisa et, à sa plus grande surprise, ce fut lui qui la demanda en mariage. L'un des arguments qui fit pencher la balance fut qu'elle acceptait qu'il ait des amants masculins, à condition de suivre les règles qu’elle établirait. Il les accepta et le reste, comme on dit, appartient à l'Histoire.
Une fois de plus, un certain corps très vigoureux, aux longs muscles gracieux, sentant le bois de cèdre et les agrumes, s'immisça dans ses pensées, alors il toussa légèrement.
- Qu'y a-t-il, figlio mio ?
- Que veux-tu leur offrir ?
Ils discutèrent d’un cadeau pour Kris, qui parlait couramment l’italien, et se décidèrent pour la Divina Commedia, Matteo disant que ce n’était pas à Mauricio de chercher ce livre.
- Papa, il a été mon amant et, même si ce cadeau vient de toi, j'ai l'impression qu'il sera aussi un peu de moi si c’est moi qui fait la recherche.
Matteo considéra son fils.
- L'aimes-tu toujours?
- Je n’en sais rien, à moins de nous revoir. Mais à Côme, quand nous les avons installés l'été dernier, je n'ai ressenti que de l'horreur. Peut-être parce qu'Erik était…
Mauricio haussa les épaules, impuissant. Il s’était envolé pour Kaboul, dans le jet privé de son père, impatient de revoir son ancien amant, pour, au final, le retrouver tellement concentré sur son frère meurtri que ses efforts pour rallumer la flamme le laissaient indifférents, même lorsque Kris sanglotait doucement, la tête sur l'épaule de son frère. Il se souvenait d'Erik sanglé sur le plus grand des canapés, les yeux vides, et de Kris, agenouillé sur le tapis, refusant de quitter son côté, même pendant le décollage et l'atterrissage. La douleur, le chagrin dans ses sanglots étaient déchirants et Mauricio avait pleuré aussi en voyant son ancien amant si anéanti.
Il avait compris à ce moment-là que cette histoire était vraiment terminée, alors il avait essayé de le réconforter. Aucun argument ne pouvait éloigner Kris de son frère pour rejoindre l'étreinte apaisante – et pleine de désir – de Mauricio. Il s'était agenouillé à côté de Kris, mettant ses bras autour de lui et caressant les cheveux doux comme de la soie, comme il l'avait fait auparavant, juste pour le rassurer.
Quand il les avait laissés, bien installés dans la villa au bord du lac de Côme, ayant donné des instructions au personnel, il avait réussi à prendre Kris dans ses bras, et celui-ci avait fondu en larmes, alors Mauricio s’était dit qu’il aurait été déplacé de vouloir plus. Il avait embrassé Kris sur le front et l’avait laissé se reposer et guérir.
- En parlant de ça, qu'est-ce que tu veux lui offrir ?
- Je n'en ai aucune idée, Mauro, sauf peut-être quelque chose de doux, de sucré. Je sais qu'il aime les liqueurs fines, alors peut-être un peu de grappa…
- Tu sais, si c'est pour Noël, le prosecco serait plus adéquat, tout comme le panettone. Et s'il est bec sucré, je penserai à quelque chose… d'approprié.
- Merci, figlio mio. Pourrais-tu dire à ta mère que j'aimerais dîner dans la cuisine, à huit heures, juste nous six ?
Mauricio acquiesça et le quitta. Il alla dans son propre bureau après avoir transmis la demande de son père à sa mère.
Domenica n’avait pas besoin de cuisiner, il y avait du personnel pour ça mais, une fois par semaine, elle se mettait aux fourneaux, disant que c’était quelque chose de tellement banal que c’était une bonne façon de décompresser et d’oublier ses soucis.
Il s’assit dans son fauteuil, retirant ses chaussures et posant ses pieds sur son bureau. Il donna la commande vocale qui baisserait la lumière jusqu’au niveau idéal pour la méditation.
Il se remémora leur première rencontre.
* *
Leur première interaction consista, pour sa part, à retenir Kris de toutes ses forces, pour l’empêcher de grimper dans l’ambulance. Son père lui avait raconté le fameux soir, et ces deux hommes n’étaient pas des étrangers pour lui, mais ce fut la première fois qu’il les voyait en chair et en os.
Il était arrivé sur les lieux alors que le géant était tendrement bercé dans les bras de sa mère, dont le manteau blanc devenait cramoisi, à cause du sang. Sa chère mère, femme à la poigne de fer et au cœur tendre.
L'ambulance était arrivée, les deux médecins prenant soin du géant, puis le chargeant sur une civière et dans le véhicule, qui était trop petit pour une quatrième personne.
Et il avait dû retenir Kris qui voulait absolument être avec son frère. Il n'arrêtait pas de répéter qu'Erik, ne parlant pas italien, ne serait pas en mesure de répondre. Il était désemparé et avec raison : la peau d'Erik était grise, moite et brûlante. Le géant gémissait de douleur et se débattait faiblement, malgré la piqûre de morphine qu'il avait reçue lors de son installation dans l'ambulance.
Kris avait refusé l’injection, invoquant des allergies, dont les infirmiers s'étaient moqués, et ils avaient injecté au géant une dose complète. Et maintenant, le pauvre Erik transpirait abondamment après avoir vidé son estomac sur les chaussures desdits infirmiers. Sur le moment, Kris avait fait de son mieux pour cacher un sourire narquois. Maintenant, dans la voiture, il tremblait, mi-colère, mi-angoisse, le regard fixé sur l'ambulance devant eux.
Mauricio conduisait, Kris à côté de lui, Sofia à l'arrière, au téléphone, appelant le Dr Lelli pour lui dire de se préparer. Elle avait donné l'adresse au chauffeur de l'ambulance, qui avait failli refuser jusqu'à ce qu'il la reconnaisse. Elle était bien connue, la presse milanaise l'adorait et elle était apparue dans de nombreux magazines.
Lorsqu'ils arrivèrent à la clinique, il dut à nouveau retenir Kris, se retrouvant les bras encombrés du grand et beau jeune homme, dont le pantalon mettait merveilleusement en valeur son physique et dont le tee-shirt à manches longues peinait à contenir son torse musclé de la même façon que l’étreinte de Mauricio peinait à contenir son envie de rejoindre son frère. Il avait également le nez plein de l'odeur enivrante du blond, rendant sa concentration sur la tâche à accomplir plutôt ardue.
La partie médicale et technique de la clinique se trouvait au premier sous-sol, avec l'accès des urgences sous le palais, partagé par les autres véhicules de Matteo, sur environ cinq mètres. Les véhicules de Matteo allaient à droite et en dessous, les ambulances allaient à gauche et faisaient demi-tour pour présenter leurs portes arrière aux urgences. Un trottoir en pente, protégé, permettait aux piétons d'accéder à cette même porte.
Le bâtiment à côté du palais de Matteo abritait les bureaux – en haut – et les chambres des patients, du rez-de-chaussée jusque sous des bureaux.
Il y avait une porte, au rez-de-chaussée, qui donnait accès au palais, après avoir passé un scanner rétinien, un lecteur d’empreintes digitales et une serrure à code, une volée d'escaliers et un sas sous surveillance humaine pouvant être inondé de gaz, létal ou non.
Lorsque l'opération se prolongea, sans information du médecin – et bien sûr, comment aurait-il pu en donner, il était en train de retirer de minuscules éclats de bois d’un trou plein de sang dans l'épaule d'un géant –, Mauricio prit Kris par la main pour l’emmener se reposer dans la chambre Garofani, et fut énervé d'avoir à lutter contre un jeune homme qui refusait de le suivre et dont l’odeur suscitait tant de désir en lui, tout en essayant de faire en sorte que la machine scanne sa rétine, lise sa paume – en mouvement – et tout en tentant d'entrer trois fois le satané code parce qu'il devait tenir ledit jeune homme très fermement juste pour qu’il arrête un peu de bouger. Négocier les escaliers fut plus facile que prévu mais il dut resserrer son étreinte lorsque Kris comprit que ce sas l'éloignait davantage de son frère.
La deuxième porte s'ouvrit, il entraîna Kris et lui permit de retrouver un semblant de dignité en le lâchant. Le Français se tourna vers lui immédiatement mais Mauricio, même s'il n'était pas aussi bien entraîné au combat rapproché que le soldat, avait tout de même été formé à l'autodéfense et réussit à éviter sa charge aveugle, la feinte qui s'ensuivit et le poing visant sa mâchoire. Au lieu de cela, il l'esquiva et le frappa sur le côté de sa mâchoire, le faisant chanceler, et avant qu'il puisse se rattraper, il le saisit de nouveau par le cou, posa son pied dans le creux de son genou et le força à mettre un genou à terre.
- Calme-toi, Kris, dit-il quand il finit agenouillé au sol, le jeune homme dans ses bras presque inconscient par manque d'oxygène.
Il relâcha à peine sa gorge, prêt à resserrer sa prise, mais l’envie de se battre semblait avoir quitté Kris. Il était affalé contre Mauricio, respirant difficilement et gémissant presque.
Mauricio lui caressa les cheveux un instant, toujours plus lentement que ses inspirations heurtées jusqu'à ce qu'il respire normalement. Il décida de lui parler, même si le jeune homme ne répondait pas ou ne comprenait pas.
- Kris, on va se lever, maintenant, et je vais t'emmener dans la chambre Garofani, où tu vas t'allonger et te reposer jusqu'à ce qu'on ait des nouvelles de la clinique, d'accord ?
- Erik…
- Il est entre les mains expertes du meilleur chirurgien de Milan. Tu te doutes bien que le parrain de la Mafia n'a que le meilleur des meilleurs pour s'occuper de sa famille, n'est-ce pas ? Eh bien, ton frère a gagné le droit de faire partie de cette famille et son bien-être est de la plus haute importance pour mon père. Allez, debout maintenant.
Il ne fut pas obligé de le bousculer autant qu’avant, mais Kris n’arrêtait pas de se retourner vers la porte qui ouvrait sur l’hôpital. Mauricio s’arrêta, agrippa les bras du jeune homme et serra doucement, essayant d’attirer l’attention de Kris, de le détourner de cette putain de porte. Il dut le secouer pour finalement arriver à son but.
- Kris, écoute-moi. Écoute! dit-il avec force alors que le Français commençait à tourner la tête vers la porte.
Quand il eut enfin son attention, il relâcha sa prise sur ses bras.
- Kris, tu ne peux rien faire pour lui en ce moment, alors tu dois penser à l'avenir. Il aura besoin de te voir reposé, heureux, pour oublier sa douleur et le reste. D'accord ?
Kris hocha la tête, silencieux, calme et triste. Mauricio sentit son cœur se briser en voyant l’expression perdue sur le beau visage. Il lui prit la main et l'entraîna vers la chambre Garofani.
Il y avait deux appartements dans l'ancien palais, avec une chambre principale, des chambres d'enfants, des salles de bains, des bureaux et une cuisine pour chacun d'eux. Ensuite, il y avait quelques chambres supplémentaires, entre les deux appartements, qui étaient rarement utilisées, ou seulement lorsque la Famiglia – et non la famille – recevait. Parmi elles un certain nombre de chambres, avec porte-fenêtre donnant sur le jardin intérieur. L’une d’elle, la chambre Garofani, du nom du tableau accroché bien en vue au-dessus de la cheminée, était proche de son propre appartement, et c'était pour cette raison qu’il l'avait choisie.
Une fois à l'intérieur, il fit asseoir Kris sur le lit et l'aida à se débarrasser de ses bottes et de son blouson, puis tenta de l'allonger mais la trêve avait été de courte durée. Le jeune homme résista, redevenant anxieux, le combattant. Raisonner avec lui ne le mènerait nulle part, alors, tout en essayant - et en réussissant un peu - de le maintenir d'une main, réalisant qu'il avait de la chance, le jeune homme formé au combat n’utilisait pas toutes ses connaissances pour se débarrasser de sa prise, Mauricio chercha dans sa poche le stylo injecteur de morphine qu'il avait subtilisé un peu plus tôt à la clinique et le posa sur l'épaule du blond, frappant du pouce la détente qui injecta la morphine.
Le sentiment de trahison fut très visible sur les traits élégants et Kris fixa Mauricio de ses beaux yeux écarquillés.
- Désolé, Kris, je ne peux pas te laisser te balader dans ma maison comme ça, tu vas faire peur à mes enfants.
- Lâche-moi, putain de traître, dit-il en se levant brusquement, poing en arrière, prêt à le frapper.
Mauricio fit un pas en arrière, effrayé par l'expression de colère sur son visage, puis un pas en avant quand la colère se transforma en peur puis en haut-le-cœur et Kris mit sa main devant sa bouche, le souffle court.
Rapidement, il le prit par le bras et l’emmena dans la salle de bain mais le jeune homme n’atteignit pas la cuvette des toilettes à temps et une partie éclaboussa les chaussures de Mauricio qui s'en fichait, surtout après ce qu'il lui avait fait subir.
Sofia entra dans la pièce à ce moment-là, avec des serviettes propres et ce qui ressemblait étrangement à l'un de ses propres pyjamas. Elle vit le stylo injecteur oublié sur le lit, posa son fardeau et, ramassant l’injecteur, se dirigea vers la grande salle de bain.
- Qu'as-tu fait, Mauro ? demanda-t-elle en l’agitant sous son nez. As-tu oublié qu'il a refusé que son frère reçoive de la morphine, malgré sa douleur atroce ?! Et as-tu aussi oublié que le pauvre Erik a vomi ? Tu es vraiment le roi des crétins!
Mauricio tenait la tête de Kris au-dessus des toilettes, la main sur son front, éloignant ses cheveux de son visage, tandis que le Français continuait à vomir. A l’intervention de Sofia, il y avait eu, de sa part, un bruit qui aurait pu, en d'autres circonstances, passer pour un grognement amusé. Mais non, impossible, Kris était trop occupé à vomir tripes et boyaux pour rire en entendant Sofia se moquer de sa bêtise.
Prenant appui sur les toilettes, il se redressa et Sofia eut pitié de lui. Il était blafard, presque verdâtre, la peau moite, et il tremblait.
- Mauro, file chercher de quoi nettoyer et au boulot ! Pronto !
Il obéit. Elle avait raison, il avait été complètement idiot. Pauvre Kris, comme si avoir son frère blessé à l'hôpital ne suffisait pas.
Avant de partir, cependant, il aida le Français à se relever puis à s'asseoir sur le couvercle des toilettes. Quand il quitta la salle de bains, il vit Sofia mouiller un gant de toilette et soigneusement, tendrement, comme elle le ferait avec Damian ou Sara, nettoyer le visage de Kris, en utilisant la partie propre pour retirer la sueur de son visage.
Quand il revint avec un seau et des chiffons, elle avait réussi à mettre Kris au lit et le bordait. Pendant qu'il nettoyait, elle s'assit sur le lit, caressant le visage du jeune homme jusqu'à ce que ses yeux se ferment et que sa respiration soit calmée.
Mauricio vida et nettoya le seau, le laissant à portée de Kris, s'il en avait besoin, puis, prenant la main de sa femme, le laissa dormir, espérant que son chagrin et la piqûre de morphine malavisée passeraient dans son sommeil.
Dans le couloir, il se tourna vers elle et avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, elle posa son doigt sur sa bouche puis l'embrassa doucement.
- Je comprends pourquoi tu as fait ça, Mauro. C'était très gentil, bien qu'horriblement exécuté.
Piqué, il lui demanda comment elle s’y serait prise. Elle vint dans ses bras, lui offrant un câlin en guise d'excuse.
- Eh bien, tu avais d'autres options, certaines à peine meilleures que la morphine.
- Comme l'alcool.
- Comme l'alcool. Ensuite, certaines tisanes. Domi a un mélange très bon, que j'ai utilisé moi-même. Ce n'est pas un sédatif chimique, il est assez doux pour détendre et permettre le sommeil. Ensuite, un massage à l'huile essentielle d'orange ou de lavande par exemple.
- Oh, je sais maintenant pourquoi certains de tes massages m'endorment si facilement.
Elle eut un petit sourire ironique, puis l'embrassa à nouveau, doucement d'abord, puis avec plus de passion et quand, du bout de la langue, elle demanda à entrer, il ouvrit la bouche. Il aimait quand elle prenait les rênes. Juste au moment où sa queue commençait à manifester son intérêt, elle arrêta le baiser.
- Et puis, il y a ceci…
- Je doute qu'il aurait accepté de faire l'amour pendant que…
- Pas de sexe, mon amour, juste un câlin. Juste être dans les bras de quelqu'un qui s'en soucie, et c’est ton cas, n'est-ce pas ?
- Comme tu connais bien mes goûts, mon amour. Il coche beaucoup de cases, tu sais.
- Hmm, voyons voir si je peux toutes les trouver. Il est beau…
- Facile.
- Chhh, si tu ne cesses de m’interrompre, je ne vais jamais pouvoir toutes les énumérer.
- Il n’y en a pas…
- Oh si, il y en a tant que ça. Alors. Il est beau, grand, blond, aux yeux bleus. Tu as un type, mon chéri. Il est souple et fin, mais musclé.
- Très. Il est dur comme du marbre.
- Athlétique, alors. Je parie qu’il sent très bon.
Elle sourit, il rougit, sa queue se gonfla un peu.
- Selon ‘Teo, il est plein d’esprit, cultivé, avec une vaste connaissance du monde. Et, contrairement à son super beau gosse de frère, il a une vision moins absolue du bien et du mal.
- Son super beau gosse de frère ? Ai-je bien entendu ?
- Mon chéri, Erik est très, très beau. Magnifique. Même avec la peau grisâtre, même shooté à la morphine. Mais, malheureusement pour toi, il n’a pas les mêmes inclinations, contrairement à Kris. Car c’est la dernière case qu’il coche : il est bisexuel, comme toi, mon cher amour.
- Comment le sais-tu ?
- Après avoir choisi tant de tes amants ?
Il eut un sourire tordu. Elle avait raison, bien sûr, comme toujours.
- Donc tu es d’accord pour… tu vois ?
- Espèce de crétin.
Le mot fit mal, mais son sourire était plein de tendresse.
- Aurais-je proposé un câlin, si je n’approuvais pas ?
Il la prit dans ses bras et posa un baiser insistant dans son cou, la faisant glousser.
- Mauricio, serait-ce ton téléphone, dans ta poche, ou es-tu content de me voir ?
- Sofia ! C’est d’un ringard… Comment oses-tu l’utiliser en ma présence ? Comment oses-tu, tout court ?
- Eh bien, les cases qu’il coche chez toi sont les mêmes que chez moi et le simple fait de penser aux possibilités… m’excite terriblement.
- Eh bien, eh bien, on dirait qu’une bonne éducation catholique ne couvre pas le contrôle absolu de ses émotions. Ou aurais-tu manqué les cours de Sœur Marie des Douleurs ?
Elle rit doucement, une main sur la bouche. Il caressa le creux derrière son oreille du bout de son nez, léchant la peau juste en dessous et elle prit une inspiration brusque. Puis, alors qu’il essayait de voir s’il pouvait l’exciter encore un peu, elle ouvrit sa fermeture éclair, glissa sa main à l’intérieur et posa sa paume sur lui, à travers la soie de son boxer. Ce fut son tour d’inspirer brusquement et de fermer les yeux. Elle commença à le caresser et il la reposa.
- Tu penses qu’on peut rejoindre notre chambre ?
- Sans choquer le personnel ? Je ne crois pas, répondit-elle, le caressant toujours.
- Combien de temps avant le retour des enfants ?
- Une heure, plus ou moins, dit-elle en exerçant juste ce qu'il fallait de pression sur son gland.
- Bien, réussit-il à dire malgré le plaisir qui montait en flèche. Viens ici, espèce de petite...
Il lui prit la main et, la fermeture éclair toujours défaite, la bosse de son boxer ouvrant le passage, il se dirigea vers la chambre Toscana, sa femme en remorque.
Fermant et verrouillant la porte d'une seule main, il se tourna vers elle, ses pupilles dilatées de désir, sa queue raide comme un tisonnier tendant la soie de son boxer. Elle sourit et le caressa à nouveau. Il lui prit l'autre main.
- Ça suffit, sorcière !
- Oui, je t'ai jeté un sort, pour que tu me désires éternel-mmpf…
L'embrasser était un bon moyen de la faire taire. Il la jeta sur le lit, lui enleva ses chaussures et lui écarta les jambes. Il glissa ses mains le long de ses jambes, sous sa jupe, pour atteindre la peau au-dessus de ses bas, suivre les jarretelles jusqu'à son porte-jarretelles. C'était l'un de ses petits plaisirs pour elle, les porte-jarretelles et les bas. Et la petite coquine avait mis sa culotte par dessus la ceinture, ce qui lui permettait de l'en débarrasser d'autant plus facilement.
Le morceau de soie rouge foncé et de dentelle noire – si sexy ! – vola dans les airs et là où il atterrit n’avait aucune importance.
Il s'agenouilla entre ses jambes, admirant son corps, et le petit triangle de poils châtain clair qui cachait la Terre Promise. Il sourit, elle frissonna un peu d'anticipation. S'appuyant sur ses coudes, il glissa ses bras sous ses cuisses et elle soupira, laissant retomber sa tête sur le couvre-lit.
Il commença par embrasser puis lécher et mordiller doucement – mais sans jamais marquer – la chair blanche et douce de l'intérieur de ses cuisses, provoquant chez elle nombre de petits halètements et gémissements. Il monta, monta et atteignit le Paradis. Il embrassa son pubis, glissa sa langue entre ses lèvres, cherchant son clitoris, le trouvant et le titillant, le léchant, le suçant, doucement, et elle poussa un petit cri. Il glissa ensuite deux doigts en elle, faisant de lents allers-retours, touchant son point G et pliant les doigts pour la faire tressaillir, et elle le fit, une, deux, trois fois et il se redressa, les doigts mouillés.
Pendant qu'elle récupérait, il utilisa sa main propre pour abaisser son boxer sous ses testicules et l'autre pour lubrifier sa queue. Puis, la prenant par les hanches, il la retourna sur le ventre, la tira jusqu’à ce qu'elle soit au bord du lit surélevé, retroussa sa jupe sur son dos, sur sa tête, écarta ses jambes et la pénétra d'une seule longue poussée. Ce n'était pas quelque chose qu'il pouvait faire souvent, mais cette fois-ci elle était tellement mouillée et prête pour lui qu'il pouvait s’offrir ce petit plaisir supplémentaire.
Ils gémirent à l'unisson, il se retira presque complètement et la pénétra de nouveau, et encore, et encore, la faisant alterner entre gémissements et halètements.
- Oh oui, Mauro, oui, baise-moi, mon amour, baise-moi fort !
Comment refuser ? Il accéléra ses coups de rein, et pendant un moment, le claquement de la chair contre la chair, ses halètements à lui et ses gémissements à elle furent les seuls bruits dans la pièce.
Il pouvait sentir la pression monter dans son bas-ventre et se força à changer d'angle pour pouvoir tenir plus longtemps. Il posa une main sur les beaux cheveux de sa femme, poussant sa tête vers le bas, soulevant ses hanches et la labourant de longues poussées lentes. Elle se tortilla un peu, s'adaptant au nouvel angle.
- Je suis proche, mon amour, baise-moi plus fort ! Vas-y, donne-moi ta belle queue ! Je veux te sentir en moi jusqu'à dimanche prochain !
Il aimait quand elle disait des cochonneries, sa petite catholique chérie, mais il garda ses coups de rein lents, longs et profonds et elle gémit plus fort.
Il avait presque trouvé son second souffle quand elle tressaillit et il put sentir ses parois se resserrer sur lui. Il lâcha sa tête, attrapa ses hanches à deux mains et donna de courtes poussées rapides. Maintenant, la seule chose qui comptait était son orgasme.
Elle se souleva sur ses avant-bras, cambrant son dos pour répondre à ses poussées et cela s'avéra être de trop, il s’arqua, jouissant en elle pendant qu'elle criait son plaisir.
Il essaya de ne pas s'effondrer sur elle mais échoua partiellement, alors qu'elle attrapait ses hanches pour le garder en elle.
- Hmm, dit-elle au bout d'un moment, quand leur respiration se fut ralentie, c'était très, très bon…
Il gloussa. Oui, c'était très bon. Il se glissa hors d'elle, remonta son boxer sale, ferma la fermeture éclair et l'aida à se relever.
- On devrait faire ça plus souvent, mon amour.
- Quoi donc, Sofia, souiller tes robes de cocktail ? Faire l'amour, non, baiser sauvagement dans les chambres d'amis ?
- Pourquoi pas?
Il l'embrassa longuement et fougueusement. Oh, il l'aimait tellement !
* *
- En plein dans quoi ? dit une voix rauque. Où est mon frère ?
Quand Kris entra dans le salon, décoiffé, pieds nus, tee-shirt froissé, à moitié endormi, le sexe de Mauricio se contracta. Il avait l'air absolument délicieux. Puis la prudence s'imposa et il obéit à la demande de sa mère.
Quand il revint avec une assiette de pâtes arrabiata et un grand verre de citronnade maison, il ressentit une pointe de jalousie à la vue de sa mère la main dans les cheveux blonds et une expression toute douce sur son visage.
Au moment précis où il réprima l'émotion injustifiée, sa mère remarqua sa présence et il posa l'assiette devant le jeune homme. Kris but et mangea tout en écoutant Matteo et Enzo expliquer la guerre de territoire entre la mafia lombarde et une pseudo-mafia russe essayant de modifier l’équilibre du marché de la drogue en introduisant des drogues plus dures, peut-être des armes, peut-être même, si rien n'était fait, de la prostitution incontrôlée et de la traite humaine.
Kris semblait presque regretter d'avoir sauvé la vie de Matteo, mais il n'alla pas très loin car des larmes se mirent à couler et il les essuya avec colère, se frottant les yeux et Mauricio ne put supporter qu'il se fasse mal plus longtemps.
Il alla le prendre dans ses bras, s'agenouillant devant lui, tentant l'angle de l'humour, et quand des sanglots le secouèrent, quand le jeune homme glissa du fauteuil dans son étreinte, il était là pour lui, lui caressant le dos et s'enivrant de son odeur.
Lorsque Sofia lui donna le signal, il obéit, se levant et tirant Kris derrière lui, le conduisant hors du salon et dans leur appartement. La chambre Garofani n’était pas aussi chaleureuse que leur chambre. De plus, leur lit était plus grand et Kris s'accrochait si fort à lui qu'il ne pensait pas pouvoir le détacher.
Sofia avait l'air inquiet, mais Mauricio réussit à emmener Kris, alors elle retourna dans le salon en disant qu'elle reviendrait bientôt.
Il fit asseoir Kris sur leur lit mais le jeune homme s’accrocha à lui de plus belle. D'une seule main, Mauricio réussit à le dépouiller de son pantalon, ce qui était sacrément gênant, car il dut défaire la ceinture, baisser la fermeture éclair et sa main était beaucoup trop proche d'une partie fort intéressante du corps du jeune homme. Son propre sexe manifesta un certain intérêt, malgré le plaisir qu'il avait eu cet après-midi. Eh bien, il était encore jeune et Kris avait l'air, encore une fois, absolument délicieux. En ce moment, il devait plutôt avoir le goût du sel, avec les larmes sur son beau visage, mais Mauricio était prêt à parier que sa queue aurait un goût délectable.
Il avait réussi à enlever ses chaussures et ses chaussettes, à défaire sa propre fermeture éclair, à dégrafer sa chemise, tout en gardant au moins un bras autour du dos de Kris. Le Français sanglotait toujours, un peu moins fort maintenant et, chaque fois que Mauro essayait de s'éloigner de lui pour se débarrasser d'un vêtement, il gémissait presque et s'accrochait à lui encore plus fort.
Quand Sofia revint, il était à moitié assis sur leur lit, les bras encombrés de Kris, son pantalon autour des cuisses. Elle se retint de rire mais il put voir l'étincelle dans ses yeux. Travaillant autour de son érection, l’effleurant parfois légèrement, la coquine, elle l’aida à se débarrasser de son deuxième pantalon de la journée, celui de ce matin ayant, bizarrement, recueilli un certain nombre de tâches bien étranges.
Elle ouvrit leur lit, poussant la couette et, avec beaucoup de douceur, il réussit à persuader Kris de s’allonger sous les couvertures, ce qu’il fit, restant accroché à lui. Pendant qu'elle se préparait pour les rejoindre, il s'installa confortablement au milieu du large lit, les bras autour du corps très dense – dur comme du marbre –, très bien défini. Son érection n'avait pas diminué d'un iota mais, heureusement, n'avait pas encore atteint ce point où c’était douloureux.
Il frottait doucement le dos du jeune homme, lui caressant la tête, déposant de légers baisers sur ces cheveux doux comme la soie ou sur les tempes toutes chaudes, tout en s’enivrant de l'odeur d’agrumes et de bois de cèdre. Et de musc si masculin.
Quand Sofia les rejoignit, Kris s'était installé la tête sur l'épaule de Mauricio, un bras en travers de son torse, enroulé autour de son corps, toujours accroché mais moins tendu. Elle s'installa de l'autre côté de son mari, sa main posée sur son ventre, la glissa à l'intérieur de la ceinture de son boxer, effleurant la base de sa queue engorgée. La main de Kris, autour de son torse, était, par accident – vraiment, Mauro, c'est ce que tu penses ? Quelle naïveté… – à un souffle de lui effleurer les seins.
Petite coquine.
- Je suis désolé, dit une voix rendue rauque par les larmes.
- Ne le sois pas, Kris, dit-il en caressant toujours sa tête. Comment te sens-tu, maintenant ?
- Mieux. Et fatigué. Et toujours inquiet.
- Je comprends.
La main de Mauricio glissa des cheveux blonds à la nuque chaude et légèrement humide, faisant glisser ses doigts tout du long et il sentit le jeune homme frissonner. Il sourit et laissa ses doigts descendre, entre les omoplates, puis remonter jusqu'à la nuque, très lentement, légers comme une plume.
Kris soupira, se détendant davantage. Il était allongé le long des jambes de Mauro, et avec ce soupir, sa jambe à peine pliée se déplaça doucement pour se poser sur l'une des jambes de Mauro. Il eut l'impression que le jeune homme tâtait le terrain, alors il embrassa sa tête avec un peu de pression cette fois, pour lui dire que ça allait, que c'était bienvenu.
Contre sa hanche, il commençait à sentir une ligne chaude et dure. Il glissa sa main sous le col du tee-shirt à manches longues que portait Kris, caressant la peau douce et lisse, et le jeune homme frissonna. Il leva le visage, fixant les yeux de Mauricio. Les yeux gris rencontrèrent les yeux bleus.
Mauro sourit et baissa la tête juste ce qu’il fallait pour que ses lèvres touchent celles de Kris. La main de Kris sur son côté se crispa et sa bouche s'ouvrit sous sa langue exploratrice. De l'autre côté, Sofia se souleva, le libérant, et il roula pour se placer sur Kris, un bras sous lui, l'autre tenant son visage. Le baiser était doux, tendre et plein de promesses.
Quand ils se séparèrent, Kris avait les yeux fermés et un doux sourire sur ses lèvres pleines. Mauro leur donna un rapide bécot, caressant le côté du visage du jeune homme.
- Ça va, Kris ? demanda-t-il doucement.
Kris murmura son assentiment.
- Veux-tu continuer avec moi?
- Oui. S'il te plaît.
- Avec Sofia aussi ?
C'était la partie délicate. Ce beau jeune homme si sexy accepterait-il de partager ?
Les yeux bleus s'ouvrirent, glissèrent sur le côté et rencontrèrent les doux yeux bruns de sa femme. Elle sourit doucement.
- Oui. S'il te plaît?
Mauricio eut un rire ravi. Quelle réponse parfaite !
Il embrassa à nouveau Kris, heureux. Cette fois, le baiser n'était pas chaste du tout et il commença à se frotter contre lui, à petits coups de rein, pour s'assurer que ses intentions étaient claires. Elles l'étaient, apparemment, puisque Kris répondit de même.
Il s'arrêta, s’agenouillant au-dessus de Kris, la couette glissant derrière lui. Sofia en profita pour embrasser Kris et gloussa, ravie, quand il lui rendit le baiser, ses mains glissant sous son déshabillé de soie pour caresser son dos et ses fesses. Le toucher avait l'air propriétaire, mais il s’en fichait, s’il pouvait baiser – ou être baisé par, il n’avait pas de préférence – ce délicieux jeune homme.
Il se leva, enleva son tee-shirt, son boxer et vérifia le tiroir de la table de chevet à la recherche de lubrifiant et de préservatifs. Satisfait, il se mit de l'autre côté de Kris, glissant sa main sous son tee-shirt, le soulevant et embrassant la peau douce et satinée en dessous.
Sofia compris le message et répéta son action du côté gauche de Kris. De sa taille, en tandem, ils déposèrent des baisers jusqu'à ses tétons et les sucèrent, se regardant, souriant parfois quand les sons émis par Kris prouvaient que leur attaque sur deux fronts– ou sur deux tétons ? – était plus que réussie.
Leurs bouches s'installèrent sur les tétons durcis et leurs mains glissèrent le long de l'abdomen sculpté, leurs pouces se touchant, glissant vers le bas, s’insinuant sous la ceinture du boxer en coton, atteignant son pubis, allant plus au sud et effleurant sa queue qui accueillit les touches délicates en se contractant brusquement tandis que son propriétaire sursautait et prenait une brusque inspiration de surprise.
Les mains ne s'arrêtèrent pas là, elles glissèrent plus bas, chacune palpant délicatement un testicule, le pouce caressant en lents cercles la peau douce et fine.
Le gémissement qui s'échappa de la bouche de Kris était carrément pornographique et les fit sourire. Ils abandonnèrent les pauvres mamelons trop sensibles et s'embrassèrent par-dessus sa poitrine, leurs mains jouant toujours, doucement, délicatement, avec ses testicules.
Les deux mains remontèrent alors, à peine là, et la quasi-pression était, si ses gémissements en étaient une indication, aussi bonne que les caresses précédentes. Leurs mains atteignirent la ceinture et, avec une douceur née d'un certain nombre de rencontres similaires, le débarrassèrent de son boxer. Libérée de sa prison de tissu, sa queue jaillit, engorgée, une perle de liquide séminal à son extrémité. Ils la détaillèrent puis se tournèrent l’un vers l'autre. C’était une belle queue. Large mais pas trop épaisse, longue mais pas trop. Presque droite. Parfaite.
Sofia le regarda en se léchant les lèvres. Il sourit en retour. Ce soir, ce serait elle qui le goûterait. Chanceuse!
- Tu es dans la mouise, mon amour, dit-elle.
- Comment ça ?
- Il est plus gros que toi. Heureusement que tu n'es pas jaloux...
Elle souriait, il lui fit une grimace et la laissa là. Elle déposait des baisers sur la peau douce de son sexe, grimpant très lentement de la racine à la couronne, le taquinant de petits coups de langue rapides de temps en temps. Il fit glisser ses lèvres sur la peau du ventre de Kris, embrassant chaque muscle quand ses spasmes les contractaient, remontant jusqu'à sa gorge. Il savait que Sofia les regardait et lorsqu'il atteignit la bouche du jeune homme, elle plongea sur sa queue, l'engloutissant à moitié, et le halètement qui lui échappa fut étouffé par le baiser de Mauricio.
Il arrêta le baiser par besoin de respirer et, avec l'assaut combiné et implacable de la bouche et de la langue de Sofia, Kris avait besoin de toute l'aide disponible juste pour respirer. Mauricio tendit la main et toucha doucement la tête de sa femme, deux fois, et elle s'arrêta, glissant sur Kris, suçant fort sa queue en remontant et le faisant haleter et gémir.
Mauricio repoussa lentement le tee-shirt de Kris vers le haut, pour finir de l’enlever, s'arrêtant lorsque ses bras furent retenus au-dessus de sa tête, coincés dans le vêtement, et que seule sa bouche fut visible. Il embrassa les lèvres offertes, doucement mais avec insistance, demandant l’accès et Kris était plus que disposé à le laisser entrer. Mauricio donna un coup de reins involontaire, se frottant contre Kris. Il retira complètement le tee-shirt et le jeta sur le côté, quelque part sur le tapis.
Le jeune Islandais, Français pour avoir servi dans la Légion Etrangère, respirait fortement, une légère pellicule de sueur sur sa peau le faisant luire dans la douce lumière de leur chambre.
Dio Santo, qu’il était beau ! Maintenant qu'il était nu, Mauricio laissait ses yeux affamés errer sur lui. Pas une once de graisse sur ce corps remarquable, mais toujours une douceur adolescente, une rondeur ici ou là… Qu'est-ce qu'il ne donnerait pas pour le voir dans cinq ans, enfin dans son corps d'adulte, raffiné et sculpté et… beau à en mourir.
Il se pencha, déposa un rapide bécot sur le bout du nez de Kris, le faisant rire.
- Kris, qu'est-ce que tu veux, maintenant ?
- Je…
Le jeune homme s'arrêta, son regard passant de l'extase à quelque chose de plus sombre. Merde.
- Je… je veux que tu m’utilises.
Ce mot. C'était tellement… mauvais. Ce devait être à cause de la blessure de son frère.
- Que je t’utilise ? Pourquoi ? Penses-tu que tu dois être puni parce que tu n’es pas à l'hôpital ? Parce que tu t'amuses pendant qu'Erik est quelque part dans la clinique, bourré de morphine jusqu'aux sourcils, inconscient, loin du monde et de sa douleur, faisant de beaux rêves shootés ?
Le glissement sur le côté des yeux bleus fut une réponse suffisante.
- Kris, ce que je t'ai dit plus tôt est vrai : ton frère a besoin que tu sois heureux et détendu. D'après ce que mon père m'a dit, d'après ce que j'ai vu, je peux presque prédire qu'il se sentira coupable de t’empêcher de vivre si tu restes tout le temps à ses côtés, sans t’amuser un peu. N’est-ce pas ?
Kris hocha la tête, ses yeux bleus revenant vers lui. Bien.
- Alors, qu'est-ce que tu veux, maintenant ? Es-tu un passif ? Un actif ?
- Les deux.
Il rougit, et c'était adorable.
- Les deux ? Je n'ai jamais eu d'amant qui aimait les deux... Merci, Kris.
Il y avait un sourire hésitant sur les lèvres charnues juste à un baiser des siennes.
- Donc ?
- Je voudrais que tu me pénètres… Ça fait si longtemps…
- Bien. Je te prends ce soir, et la prochaine fois, peut-être que tu me prendras, hmm ?
Kris hocha la tête, ses pupilles s'élargissant à nouveau d'anticipation.
- D'accord, à genoux alors, jeune homme, et viens là-bas, dit Mauricio en se dirigeant au pied du lit, pour laisser Sofia mettre en place les oreillers et les coussins qu'elle avait ramassés pendant leur petite conversation. Elle lui tendit la bouteille de lubrifiant et se mit au travail avec les oreillers.
Mauricio contempla le dos musclé, les fesses fermes, les longues cuisses musclées. Kris avait très peu de poils sur le corps et Mauro découvrit qu'il aimait ça. Ses amants précédents avaient tous eu des poils, du moins sur la poitrine, et cela faisait un joli contraste avec Sofia, mais il découvrait que leur absence était tout aussi attirante.
Il posa les deux mains sur les globes fermes du beau cul que Kris lui montrait, serra un peu, riant du léger hoquet de surprise du jeune homme. Il se pencha, embrassant le bas de son dos, puis chaque fesse, avant de les séparer et de flairer entre les deux, sentant l'odeur masculine musquée. Il déposa un baiser juste au-dessus de l’orifice et Kris bondit en avant, surpris. Mauricio s'arrêta, haussa un sourcil inquisiteur et Kris secoua la tête. Mauro haussa les épaules. Tout le monde ne pouvait aimer ça. Il aimait donner et recevoir ça, personnellement.
Il mit du lubrifiant sur ses doigts, les frottant l'un contre l'autre pour le réchauffer. Posant son doigt sur le muscle serré de Kris, il s'appuya contre lui pour embrasser ses épaules tout en massant son orifice. Kris se détendit très vite et Mauricio put enfoncer un puis deux doigts en lui et pomper doucement pour l'ouvrir, n’ayant quasiment pas besoin de cisailler avec ses doigts.
- Hmm, quelle impatience.
Kris gémit lorsqu'il cessa de bouger, mais comme c'était pour ajouter un troisième doigt, le geignement se transforma en un gémissement de pur plaisir et Kris frissonna, faisant tomber sur le drap la goutte de liquide qui frémissait au bout de sa queue. Encore quelques va-et-vient, les doigts pliés pour caresser sa prostate et Kris haletait, les yeux fermés, prêt.
Mauricio alla s'asseoir contre le monticule d'oreillers que Sofia avait installé. Elle lui donna un préservatif, ils s’embrassèrent. Il lui enleva son déshabillé de soie et essuya ses doigts dessus. Elle fronça les sourcils, alors leur baiser devint encore plus érotique et elle oublia ses mauvaises manières, surtout avec sa langue dans sa gorge et ses doigts en elle.
- Laisse-en à Kris, glouton ! grogna-t-elle en le quittant pour aller prendre la main de Kris et le guider vers son époux.
Toujours sous le coup des sensations engendrées par la préparation si sensuelle, Kris obéit et elle le fit chevaucher Mauro à reculons, puis, lui tenant les mains, elle l'aida à s'empaler, centimètre par centimètre, sur la verge lubrifiée et recouverte de latex de son mari. Le jeune homme rejeta la tête en arrière, le visage relâché de plaisir, gémissant à chaque centimètre qui le pénétrait.
Lorsque Mauricio fut entièrement en lui, il enroula ses bras autour du torse de Kris, le rapprochant de lui et, le nez sur sa nuque, se perdit dans l'odeur capiteuse du blond, sentant ses parois palpiter autour de sa queue, combattant l'intrusion.
Pendant qu'ils s'ajustaient l'un à l'autre, Sofia les examina, vérifiant la position des deux hommes. Mauricio était assis contre la tête de lit, soutenu par le tas d'oreillers, les jambes allongées devant lui. Kris était empalé sur le membre de son époux, appuyé contre son torse, les bras ballants à ses côtés, ses jambes écartées de chaque côté de celles de Mauro. Elle sourit. Son cher mari avait l'air si heureux. Sa main se dirigea vers le sexe légèrement penché vers la gauche, rouge du sang qui palpitait sous la peau fine et pleurant son liquide sur le ventre du jeune homme. Elle claqua la langue, désapprouvant, et la main revint aux mamelons. C'était leur place, là, et pas sur la verge de Kris.
Elle n'avait pas besoin de préparation, sucer Kris avait suffi à l’exciter et à la faire mouiller. Elle marcha à quatre pattes comme une panthère jusqu'aux deux hommes. Mauricio écarta ses jambes pour lui donner accès, écartant davantage celles de Kris, le faisant haleter alors qu'il utilisait ce mouvement pour donner un petit coup de rein. Mauro gloussa, l'angle était parfait, et il donna une autre poussée peu profonde, récoltant un autre halètement, juste au moment où Sofia, à califourchon sur Kris, s’abaissa sur lui, le faisant gémir.
Quand il fut complètement en elle, elle se pencha en avant pour l'embrasser et ses mains, jusque-là ballantes, vinrent prendre sa poitrine en coupe et jouer avec ses mamelons dressés. Il embrassait bien et cela lui fit de nouveau bouillir les sangs, la rendant plus mouillée qu'elle ne l'était déjà.
Elle sentit le coup de rein hésitant qu'il donna et abandonna parce que Mauricio glissant en lui en même temps s'avérait de trop. Elle le repoussa doucement contre son mari, se pencha en arrière, s'appuyant contre les genoux de Mauro, et commença à aller et venir sur la belle queue chaude, épaisse et magnifique, la tête en arrière, la pression s'accumulant dans son bas ventre. Il posa ses mains sur ses hanches, la soulevant et la laissant retomber avec une certaine force, poussant la queue de Mauricio plus profondément en lui à chaque fois.
Bientôt, Kris ferma les yeux, ses mains se serrant et desserrant sur ses hanches, puis, quand cela devint trop dur, il agrippa le drap à la place. Quelle prévenance, pensa Mauricio, donnant de légères poussées – juste une inclinaison de ses hanches, vraiment –, au rythme des mouvements de Sofia.
Pourtant, ce n'était pas suffisant et il voulait que sa femme atteigne son orgasme pour qu'il puisse vraiment baiser Kris. Sa main se coula vers son clitoris, voulant accélérer les choses, mais à ce moment, Kris fut secoué par un énorme frisson, s'enfonçant en Sofia, glissant à mi-hauteur sur la verge de Mauricio, la tête rejetée en arrière sur l'épaule de celui-ci, la bouche ouverte, les yeux fermés.
Il était rigide, tendu vers Sofia, la soulevant, toujours empalé sur la queue de son mari. Un autre frisson le secoua, sa posture s'adoucit alors, et il se détendit lentement, glissant le long de la verge brûlante qui le transperçait.
Mauricio regarda sa femme, une interrogation dans les yeux. Elle secoua la tête. Il n’avait pas joui. Et avant qu'elle ne pense à bouger à nouveau, les mains de Kris attrapèrent ses hanches et l'encouragèrent à bouger à nouveau sur sa queue.
Il semblait mieux se contrôler maintenant, alors qu'il se penchait en avant pour attraper sa bouche et l'embrasser à lui couper le souffle, la soulevant et la laissant retomber sur sa queue, de plus en plus vite, son pouce passant sur son clitoris à chaque fois, et elle jouit, criant son plaisir.
Il la tint contre lui pendant que des ondes de plaisir la parcouraient. Mauricio avait ressenti les coups de rein mais n'avait pas pu suivre le rythme inexorable de Kris. Voir sa femme se faire baiser par le jeune homme dans lequel il était enfoncé jusqu’à la garde l'avait distrait de son propre plaisir et même si son érection n'avait pas faibli, elle n'était pas aussi exigeante que lorsqu'il était entré dans le petit cul serré de Kris.
- C'était quoi, ça ? demanda-t-elle. Ce frisson.
- Tantrisme, dit-il d’une voix était encore chargée de désir. Enfin, en quelque sorte. Ça a plutôt bien marché, ce soir. Ce n'est pas toujours le cas.
- Tu pourrais expliquer ? dit-elle.
- Tout de suite ? Alors que je suis encore empalé sur ton cher mari ?
- S'il te plaît ? demanda-t-elle, cajoleuse.
Même s’il n’avait pas joui alors que les parois de Kris s'étaient resserrées autour de lui, Mauricio était curieux de savoir ce qui s'était passé.
- C'est juste une question de… Je ne suis pas sûr. Je peux parfois retarder mes orgasmes, en relâchant une partie de la pression avant qu'elle ne devienne trop forte. Alors je peux… C'est comme escalader une montagne, lâcher prise et glisser à mi-chemin et recommencer l'ascension.
- Comment as-tu découvert ça, la première fois ? demanda Mauricio, curieux.
- J'avais une maîtresse très exigeante, une femme plus âgée, qui aimait ses hommes avec beaucoup d'endurance et de retenue, pour lui donner du plaisir avant qu'ils ne prennent le leur. J'ai appris de nombreuses techniques, et celle-ci est la plus douce, car les autres impliquent généralement des cockrings ou de pincer la base du pénis ou d’attacher les testicules pour qu'ils ne puissent pas remonter. Pas agréable.
Mauricio grimaça légèrement. Il préférait de loin la technique de Kris.
- Eh bien, dit-il, la voix rauque de désir, puisque c'est une technique que je ne maîtriserai pas ce soir, si tu t'en allais, ma douce, pour que je puisse baiser ce charmant jeune homme à lui faire perdre la tête ?
Elle souffla par jeu, embrassa Kris et alla dans la salle de bain. Ils entendirent la douche et Kris se tourna légèrement vers Mauricio, le regardant par-dessus sa propre épaule couverte de sueur. Ils échangèrent un regard et Kris se souleva un peu pour que Mauricio puisse les faire glisser sur le lit jusqu'à ce qu'ils soient allongés sur le dos. C'était un peu gênant, et fit pouffer Kris, et Mauro se mit à glousser comme une adolescente. Heureusement pour leur humeur, une caresse de l’Italien sur la queue de Kris le fit se crisper autour de celle qui le pénétrait et ils haletèrent tous les deux lorsque Mauro donna un coup de rein involontaire en réaction.
Lorsqu'ils furent à plat sur le lit, Mauricio les retourna, toujours en Kris, et se souleva un peu pour que Kris puisse s'arranger, les mains de chaque côté de la tête, les jambes écartées et les fesses légèrement relevées.
Mauro attrapa deux coussins et les glissa sous Kris qui le regarda d'un air interrogateur.
- Je veux te baiser à te faire traverser le matelas, Kris.
- Oh oui…
Mauricio commença par de longs et lents va-et-vient et Kris se laissa porter par le mouvement, sentant chaque centimètre qui se glissait en lui. Bientôt, la pression monta, Mauricio raccourcissant ses coups de rein, les accélérant, et Kris se mit à gémir en rythme chaque fois que son amant le pénétrait complètement.
Mauro se souleva un peu, et l’angle lui permit de frapper la prostate du jeune homme à chaque poussée avant de glisser en lui jusqu’au fond et Kris poussa un petit cri qu'il étouffa avec sa main. Mauricio glissa une main sous son amant, voulant le caresser pour l’amener à l’orgasme, mais Kris refusa, voulant jouir grâce à sa queue et non sa main, alors il posa ses deux mains de chaque côté de Kris et accéléra encore son rythme.
La pression monta délicieusement dans son bas ventre, alors qu’il se glissait, en de puissants allers-retours, dans ce cul chaud et étroit, aussi chaud et doux que la chatte de sa femme mais tellement plus serré.
Kris haletait, Mauricio haletait et depuis la porte de la salle de bain, Sofia regardait son amour profondément plongé dans un jeune homme qui avait été un étranger la veille et qu’il tringlait, le pilonnant et le rapprochant de l'orgasme. Elle pouvait voir ses coups de reins devenir inégaux, saccadés, elle pouvait entendre les halètements heurtés de Kris et soudain, comme il l'avait fait avec elle cet après-midi, Mauricio s'arqua, la bouche ouverte dans un cri silencieux tandis que Kris se raidissait sous lui, arquant le dos aussi.
L'image se grava dans son cerveau et elle la trouva presque artistique, avec la lumière tamisée qui dessinait les muscles du dos et des fesses de Kris, les faisant ressortir.
Mauricio s’écroula sur Kris, réussissant à peine à freiner sa chute, et elle les laissa flotter sur les vagues de leur orgasme pendant un moment, marchant silencieusement jusqu’à la commode pour sortir un pyjama propre pour les hommes, un déshabillé propre pour elle et, du tiroir du bas, un drap de dessous propre.
Quand elle s'approcha du lit, les paupières de Kris se fermaient et celles de Mauricio ne faisaient pas mieux. Elle pinça les fesses de son cher mari, le faisant tressaillir et s’enfoncer en Kris, le faisant haleter à son tour.
- Allez, Mauro, sous la douche avec Kris, que je fasse le lit.
Mauricio se glissa hors de Kris, se leva et aida son amant à faire de même. Ils se dirigèrent vers la salle de bain où l’Italien ouvrit la douche, poussant Kris sous le jet chaud pendant qu'il retirait le préservatif et le jetait. Il rejoignit Kris sous l'eau, le secouant pour le réveiller. Cela avait été une dure et longue journée stressante pour le jeune homme et leurs ébats l'avaient tellement détendu qu'il s'était presque endormi debout. Comme il était soldat, se dit Mauricio, c'était peut-être une technique – une autre – qu'il avait apprise.
Quand ils revinrent, propres et secs, Kris gardant à peine ses beaux yeux bleus ouverts, Sofia avait changé le drap de dessous, remit les oreillers en place et était allongée sur le côté, les attendant. Elle bâillait discrètement.
Ils placèrent Kris au milieu, tirèrent les couvertures sur eux et s'endormirent.
* *
Au cours de la semaine suivante, alors qu'Erik se remettait, aidé par la Guérisseuse Isabella, Mauricio et Kris firent à nouveau l'amour, lui tenant sa promesse de prendre Mauricio.
Sofia était absente ce jour-là, partie chez sa couturière se faire faire une autre robe de cocktail, pour remplacer celle qu'ils avaient souillée une certaine après-midi, puis elle irait chez le tailleur pour récupérer les vêtements sur-mesure que Mauricio avait fait confectionner pour les frères. Il avait voulu emmener Kris, après avoir pris les mesures d'Erik, chez son propre tailleur, pour un costume. Mais Kris avait refusé, disant qu'aucun des frères n'aurait l'occasion de mettre un beau costume.
- Sûrement à vos mariages ?
- Nous sommes des soldats. Nous finirons au cimetière plutôt qu'à l'autel.
- Alors tu auras quelque chose de sympa à mettre avant de te présenter devant Saint Pierre.
- Eh bien, belle technique de vente, Mauro. Mais non, merci.
- Hmm, voyons voir, Kris. Si je me souviens bien, le Perfecto de ton frère est fichu, non ?
- Oui…
Les yeux bleus de Kris étaient soupçonneux.
- Eh bien, nous allons l'emmener dans un magasin que je connais où ils peuvent lui en fabriquer un nouveau, mais avec plus de classe. Tu sais, ton frère n'a aucune notion de style.
- Je sais. Il met la première chose qui est propre ou disponible. Confortable de préférence. C'est une bonne chose que l'uniforme ou les treillis lui aillent si bien. Mais ne lui fais pas faire un nouveau blouson, demande simplement à ton couturier de réparer le sien. Il l’aime beaucoup, celui-là. Et c'est l'un des rares vêtements qui lui aille aussi bien.
- Qu'est-ce que tu veux dire par là ?
- Eh bien, ce blouson s'arrête à sa taille et met en valeur ses longues jambes musclées. Et son cul.
Ce dernier mot avait été dit très bas mais Mauricio l'avait quand même compris. Il prétendit n’avoir rien entendu mais son esprit commença à penser aux ramifications de cette simple déclaration.
- C'est vrai, mais son pantalon est trop ample pour ça.
Mauro fit semblant de contempler le plafond, fredonnant en réfléchissant. Essayer de trouver un style qui mettrait en valeur la beauté et le physique incroyable du géant était mieux que de penser que la réaction de Kris à la blessure d'Erik était un peu plus que de l'amour fraternel. Deux ans plus tard, dans la maison du lac de Côme, Mauricio aurait sa réponse, dans des circonstances pour le moins dramatiques.
- Les jambes de ton frère ont besoin de quelque chose d'ajusté, pour montrer leur musculature, leur puissance, leur force… et ce qu'il y a au-dessus, aussi. Quoi ? dit-il quand Kris haussa un sourcil. Je parie qu'il a un beau cul.
Kris rougit, il sourit.
- Alors, je pense à un pantalon moulant en cuir souple, noir, boutonné de la cheville à la taille, avec les boutons sur le côté des jambes, juste au milieu. Cela mettra en valeur la courbe de ses jambes. Ce pourrait être un pantalon lacé, mais c'est un peu trop pour quelqu'un d'aussi hétéro que ton frère. Non, les boutons sont mieux. De petits boutons en argent un peu ternis, des trucs anciens de préférence. Puis une chemise en soie noire, lacée façon pirate, fluide mais pas trop, pour montrer ses épaules. Non, mieux vaut un henley en soie, qui épouserait son torse. Et son blouson, car il est déjà noir et argent.
- Tu veux déguiser mon frère en Hell's Angel ?
- Personne ne le prendra pour un Hell's Angel, ses cheveux et son bouc sont bien trop soignés. Mais non, pas vraiment un motard, plutôt un guerrier des temps modernes, une sorte de chevalier.
- C'est un peu léger côté protection, pour une armure de chevalier.
- Chevalier moderne. Le cuir le protégerait assez bien dans un combat au couteau. Ou dans une bagarre de bar.
- Oui en effet. Tu as l'air amoureux de lui mais...
Mauricio l'embrassa en silence.
- Ton frère n’est vraiment pas à ma portée. Trop beau, trop grand. Trop hétéro.
Ils partagèrent un sourire plein de sous-entendus.
- Mais il ferait un mannequin magnifique et, eh bien, j'aime mettre en valeur la beauté. Et cela m'amène à toi.
- Je ne suis pas beau.
- Eh bien, tu vois, c'est là que tu te trompes. Ta beauté est plus classique mais elle est là. Tu dois encore grandir dans ta masculinité, tu es encore un peu adolescent, malgré les beaux muscles sur lesquels j'ai mis la main, mais je peux dire que dans quelques années tu seras plus que savoureux, mon chéri. Maintenant, viens, on va t'équiper.
- Si tu me mets du cuir, je ressemblerai à un Village People !
- Pas de cuir pour toi, mon chéri, de la soie et du cachemire. Allez.
Ils étaient allés chez le tailleur, apportant la veste d'Erik, et Mauricio avait joué les Pygmalion avec Kris, l'exhortant à essayer des pantalons, des chemises et des vestes. Il avait dû croiser les jambes à un moment donné pour cacher son érection lorsqu'un pantalon en particulier, en soie et cachemire, avait si bien mis en valeur les atouts de Kris que sa queue s'était immédiatement dressée. Un geste de la main au tailleur et ce pantalon avait été mis de côté, ainsi qu'un autre qui lui allait très bien mais n'était pas aussi moulant.
Une chemise habillée, en soie à nouveau, et une version plus courte d'un Perfecto en cuir, s'arrêtant à la taille de Kris, comme celui de son frère, avaient complété la tenue.
- Hmm, avec ce pantalon, tu ne peux pas porter de caleçon.
- Je ne porte pas ce pantalon, il est… trop révélateur. Pornographique.
- Pas assez, mon chéri. Tu as besoin d'un string en dessous, qui soutiendra correctement ton service trois pièces et alors, oui, il sera trop révélateur.
Kris rougit si fort que ça en avait l’air douloureux.
- Je ne vais pas porter ce genre de trucs ! Merci Mauricio, mais c'est trop. Je ne peux pas me promener en me pavanant comme ça ! Ce n'est pas... je ne suis pas...
Mauro se leva, ne se souciant pas que Kris voie la bosse de son pantalon. Il posa ses mains sur le visage de son amant, l'embrassant doucement.
- Je suis désolé Kris. J'aurais dû comprendre. Mais te voir dans ce pantalon, c'était… trop.
Il se pencha pour murmurer à son oreille.
- Et si tu mettais ce pantalon rien que pour moi, pour que je puisse te montrer à quel point il m'affecte ? Je veux te sucer, et je veux que tu me baises en le portant.
Kris déglutit et acquiesça et Mauricio eut du mal à attendre la bonne occasion.
Le pantalon pornographique avait été parfait dès le début, alors ils rentrèrent chez Mauricio et, comme Sofia n'était pas vraiment d'humeur, attendirent qu'elle soit partie pour enfin l’utiliser. Elle savait qu'ils allaient baiser, et elle avait dit d'accord à son mari, mais elle préférait ne pas être là et prétendre qu'elle ne savait pas. Cela faisait également partie de leur accord.
Kris avait passé du temps avec Erik en attendant l'occasion. Le géant avait été installé dans la chambre Garofani et semblait s'y plaire. Au début, il avait une infirmière qui venait – par la rue, la porte spéciale était réservée à la famille – deux fois par jour pour le surveiller, panser sa blessure et s'assurer qu'il prenait ses médicaments, qui étaient des analgésiques à base de plantes, pas aussi efficaces que les produits chimiques mais qui devraient suffire, en raison de ses allergies. Il avait une troisième visite quotidienne, celle d'Isabella, la Guérisseuse, qui travaillait sur son épaule. Elle était mariée, à son grand dam. Les déjeuners étaient pris avec Kris, les dîners en famille.
Puis, un soir, alors qu'Erik souhaitait une bonne nuit à Kris, avec un sourire complice sur son beau visage – et Bon Dieu qu'il était beau ! –, Kris avait rougi et Mauricio avait su que le géant savait où son frère passait ses nuits. Mais malgré le sourire, il n'y avait aucun jugement dans les yeux bleus. Les souhaits de bonne nuit étaient sincères.
Kris avait été un peu secoué par l'acceptation de sa sexualité par son frère et Mauricio se contenta de lui faire un câlin ce soir-là, Kris n'étant pas d'humeur.
Cependant, le lendemain matin, alors que Sofia les laissait seuls dans le grand lit, Mauro eut une idée très précise de ce qu'il voulait. Il réveilla Kris avec des baisers, mais arrêta toute autre interaction jusqu'à ce qu'ils aient pris le petit-déjeuner dans la cuisine, tous les deux s’envoyant des regards si chargés qu’un hypothétique spectateur aurait pu croire qu’ils faisaient l’amour du regard.
Puis ils se retirèrent dans la chambre et Kris alla dans la salle de bain.
- Non, viens ici, mon chéri.
- Mais… j'ai… j'ai besoin de… je pue…
- Non, Kris, j'aime ton odeur telle qu'elle est.
- Ah. Alors tu adores le parfum « Sueur de Soldat», de Charnel…
- En fait, il y a une chanson… Tu es dans la Légion Etrangère française, c'est ça ?
- Oui.
- Il y a une très vieille chanson, d'une chanteuse française, Edith Piaf, qui dit : « Il était grand, il était beau, il sentait bon le sable chaud, mon légionnaire… » Alors, tu vois, tu ne peux avoir comme odeur que de bonnes odeurs, comme le sable chaud. Et pour moi, tu sens le cèdre et les agrumes. Alors viens ici et laisse-moi te prouver que je n'aime pas seulement ton beau petit cul bien serré...
Ils s'embrassèrent, Mauricio dépouillant Kris de son pyjama emprunté, caressant sa peau chaude et douce jusqu'à ce que Kris doive s'appuyer sur la commode juste pour pouvoir tenir debout.
- Je dois m'arrêter là si je veux que cette partie de toi rentre dans le string et le pantalon.
- Tu as raison, plus et j'aurai besoin d'un chausse-pied pour l’enfiler.
- J'espère juste que je n'aurai pas besoin d'un tire-bouchon pour t'en sortir.
Kris frissonna à cette idée. Il prit les vêtements offerts et les enfila. Le string s’avéra un peu juste à cause de son érection, et le parut encore plus quand Mauricio voulut l'aider à entrer dedans.
- Mauricio, si tu veux que je te baise à t’en faire perdre la tête, arrête de m’allumer, de me toucher, ou je ne durerai pas assez longtemps. Va t'asseoir sur le lit et attends mes instructions.
- Mais je veux te sucer ! Ne peux-tu faire ton… truc de frisson pour contrôler ton orgasme ?
- Ça ne marche pas toujours. Mais ma période réfractaire est très courte, alors…
Il sourit et le sourire de Mauricio ressemblait à celui d'un enfant dans un magasin de jouets avec la carte de crédit illimitée de son père.
Et quand Kris vint vers lui en "se pavanant" rien que pour lui, son sourire s’élargit encore. Puis se flétrit car le visage de Kris fut soudainement très masculin, très autoritaire.
Mauro était assis sur le lit surélevé, toujours en pyjama, son érection tendant la soie de son pantalon, admirant son jeune amant qui, jusqu'à ce moment-là, avait été assez soumis. Maintenant, il avait un mâle alpha devant lui et il n'était pas sûr d'aimer le changement. Mais c'était trop tard. Il avait lâché la bête.
Le genou de Kris écarta les siens et le jeune homme glissa ses deux jambes entre les siennes, les écartant largement, tirant sur la soie. Le tissu tendu comprimait sa queue d'une manière très inconfortable. La main du jeune homme se posa sur sa joue, la caressant, puis glissa vers l'arrière de sa tête, saisissant les cheveux courts et lui basculant la tête en arrière.
Mauricio s'attendait à un baiser, mais tout ce qu'il eut fut l’entrejambe de Kris contre son visage. Il inspira profondément, inhalant le musc capiteux du jeune homme au-dessus de lui, les yeux mi-clos de plaisir. Il déplaça son nez le long de la belle queue, cherchant l’odeur délicieuse, embrassant le renflement à travers le tissu, perdu dans l'instant.
L'autre main de Kris toucha également sa tête, peignant doucement ses cheveux, en contraste complet avec celle qui tenait sa tête près de l'objet de son désir. Mauro réalisa qu'il aimait ça. Il aimait la perte de contrôle et la douceur de la caresse.
La main dure de Kris l’approchant de sa queue, il a attrapa la languette de la fermeture éclair entre ses dents et tira vers le bas. Il dût utiliser une main pour tenir le haut et pouvoir tirer vers le bas en douceur. Il avança son nez encore plus près de la queue qui tendait la soie du string.
Utilisant son nez, sa langue, ses dents, il écarta le tissu, léchant la verge brûlante chaque fois qu'il le pouvait et Kris avait aussi bon goût qu'il l'avait imaginé. Mais ce maudit tissu revenait sans cesse pour cacher l’objet de son désir et même s'il pouvait le mordiller à travers le tissu, il préférait de loin le lécher, l'embrasser et le goûter. Alors il leva un peu la tête, attrapa le haut du triangle de soie avec ses dents et tira de haut en bas jusqu'à ce que le sexe de Kris soit enfin libéré et pende, gorgé de sang, devant sa bouche gourmande.
Mauricio lécha, embrassa toute la longueur de la verge et les deux mains de Kris le laissèrent faire ce qu'il voulait. Une crispation de la main dure lui apprit que c'était aussi ce que voulait Kris. La main libre de Mauricio glissa sur ses genoux, vers sa propre queue engorgée.
- Ne te touche pas.
Il tressaillit, posa la main fautive sur l'arrière de la cuisse musclée de son amant, et rétablit l’équilibre en y posant la deuxième. Il pétrit les deux cuisses, se délectant de la sensation des muscles denses. Kris le laissa faire un petit moment, puis poussa son visage pour que le bout de sa queue touche maintenant les lèvres de Mauro. Mauro voulait le goûter et l'avaler, mais abandonner tout contrôle au jeune mâle alpha au-dessus de lui était difficile, alors il garda la bouche fermée.
Kris sourit et poussa, franchissant ses lèvres et Mauricio ne put résister. Il ouvrit la bouche, laissant glisser le membre de Kris, lourd, sur sa langue. Il gémit de plaisir autour de la verge épaisse, chaude et soyeuse. La main dure de Kris à l'arrière de sa tête le poussa en avant et il avala plus de cette délicieuse queue. Puis la main le laissa établir son propre rythme et il suça, se dirigeant vers le buisson de poils chauds, dont l'odeur entêtante devenait presque insupportable.
Ses mains glissèrent vers le haut sur les cuisses musclées, et lorsqu'elles atteignirent les fesses fermes, il écarta ses mains sur chaque fesse et serra.
La main dure le tira en arrière, retirant la queue de Kris de sa bouche et il regretta la perte de son poids sur sa langue.
- Ne touche pas mon cul.
Mauricio se révolta contre l'ordre et se pencha en avant, les mains toujours sur les fesses fermes, les yeux gris transperçant les yeux bleus. Mais le jeune homme ne cèderait pas à l’intimidation. C'était un mâle alpha et il serait obéi.
Millimètre par millimètre, l'Italien plia devant la forte volonté de l'Islandais et ses mains glissèrent jusqu'aux cuisses. La main dure lui permit alors de se rapprocher de son but, la douce lui caressant les cheveux en guise de récompense.
Il avala de nouveau la lourde queue, glissant sa langue vers la base, poussant jusqu'à ce que le gland touche le fond de sa gorge. Les mains de Kris, qu'elles soient dures ou douces, ne s’en mêlèrent pas car il faisait ce qu'on attendait de lui. Il appréciait aussi que le jeune homme ne force pas. Il aurait aimé le prendre en gorge profonde, mais l'angle était mauvais, alors il n’essaya pas.
Il remonta doucement, suçant fort la queue de Kris et fut récompensé par un long gémissement, puis un halètement lorsque ses lèvres atteignirent le gland. Il enfonça la pointe durcie de sa langue dans la fente et les hanches de Kris bondirent en avant.
Hmm, quelle merveilleuse réaction. Il le fit de nouveau et obtint le même résultat. La main dure de Kris se resserra dans ses cheveux, l'éloignant de lui. Ses yeux n'étaient plus bleus. Le petit cercle d’iris visible autour des pupilles dilatées était gris acier. Le jeune homme se pencha en avant, sa main douce se serrant autour de la gorge de Mauricio pour montrer sa force et les possibilités.
- Déshabille-toi.
La voix de Kris était descendue d'une octave complète et elle vibrait dans sa poitrine, dans son bas-ventre, et il obtempéra, abasourdi d'obéir si facilement.
Queue érigée toujours dehors, pantalon toujours boutonné en haut, le string sous les testicules, Kris se dirigea vers la salle de bain tandis que Mauro commençait à se déshabiller, se levant pour se débarrasser de son pantalon de pyjama.
Lorsqu'il vit Kris sortir de la salle de bain avec la ceinture de sa robe de chambre en soie dans les mains, il ressentit quelque chose qui ressemblait à un mélange d’anticipation et de peur.
Kris s'avança lentement vers lui, la ceinture à la main. L'autre vint prendre sa mâchoire en coupe et Kris l'embrassa doucement, délicatement, demandant l'entrée et Mauricio le laissa faire.
- Tu as été si bon pour moi, Mauricio. Continue à l’être et je te donnerai ce dont tu as besoin.
Il était trop difficile de résister à la promesse contenue dans cette voix plus profonde. Mauricio frissonna et Kris le récompensa avec un autre baiser profond. Il passa son bras autour des épaules de l'autre homme et, glissant un genou entre ses jambes, le repoussa lentement sur le lit, le tenant jusqu'à ce que son dos touche le couvre-lit et le tira jusqu'au milieu du lit.
Toujours en train de l'embrasser, Kris prit ses mains et les plaça au-dessus de sa tête, lui caressant les bras. Puis il les attacha ensemble avec la ceinture de soie. D’anticipation, Mauricio sentit des papillons dans son estomac.
La bouche de Kris commença son voyage vers le sud, posant une trainée de baisers brûlants sur tout son torse, son ventre, mordillant, titillant, léchant et Mauro se soumit à l'assaut, se perdant dans les sensations.
La main de Kris sur son membre, fournissant une friction bien nécessaire, était presque un soulagement, caressant, appliquant une pression sur le frein, sur la fente et Mauricio sentit son orgasme se rapprocher.
Et soudait Kris arrêta tout et Mauricio, haletant, ouvrit les yeux pour voir son amant le regarder avec les pupilles dilatées et un sourire narquois.
- Ce n'est peut-être pas ce que tu veux, Mauricio, mais c'est ce dont tu as besoin.
Alors que son cœur ralentissait, Mauro se demandait comment ce si jeune homme pouvait savoir ce dont lui, Mauricio Rizzi, avait besoin. Et puis il s’aperçut que ce jeune homme pouvait bien avoir raison. Ses anciens amants étaient milanais, savaient qui il était. Et parce qu'ils étaient de Milan, Sofia avait toujours choisi des hommes qui ne le prendraient pas, et qui donc ne diraient pas au reste du monde (ou presque) que le fils de Don Rizzi aimait en prendre une dans le cul, aimait se faire dominer.
Mais ce jeune homme en particulier n'était pas de Milan, quitterait complètement l'Italie et était assez discret pour ne jamais parler de ses rencontres sexuelles. Mauricio réalisa que, comme il aimait que sa femme soit dominatrice, il appréciait de pouvoir abandonner le contrôle à son amant. Il regarda Kris qui, lisant correctement son regard, sourit doucement.
- Alors ?
- Oui. S'il te plaît.
Il gloussa, embrassant son amant, sa main glissant jusqu'aux mamelons dressés s'offrant à lui. Sa bouche suivit, laissant une trace brûlante d'excitation dans son sillage.
Pendant un moment, Mauricio se perdit complètement dans les sensations que les mains et la bouche de Kris créaient sur tout son corps, le rapprochant à chaque fois de son orgasme puis le lui refusant. Des mains errant partout, promettant friction et s’arrêtant. Bouche chaude léchant, mordillant, suçant et s'arrêtant. Jusqu'à ce qu'il supplie Kris de le libérer, de le baiser.
Kris l'embrassa et glissa un doigt entre ses deux fesses, effleurant son orifice, le massant pour le détendre et quand Mauricio se détendit, le doigt glissa en lui et le plaisir augmenta. Toujours en train de l'embrasser, Kris ajouta un autre doigt, cisaillant doucement, allant et venant en lui et Mauro soupira, se perdant dans les sensations qu'il avait cherchées toute la matinée.
Kris ajouta un troisième doigt, l'étirant délicieusement et Mauricio écarta complètement les jambes, abandonnant les derniers lambeaux de sa dignité aux trois doigts ravageant son orifice.
Puis il fut vide. Vide de doigts rapaces, vide de langue gourmande.
Il entendit le bouchon de la bouteille de lubrifiant et son anticipation monta d'un cran. Puis Kris fut de retour au-dessus de lui. Et il se tendit vers ces lèvres charnues qui avaient embrassé chaque centimètre de son corps. Kris accepta et le baiser qu'ils partagèrent fut si chaste qu'il en était surréaliste, alors que juste avant, son cul avait été le terrain de jeu de trois doigts gourmands.
Kris, agenouillé entre ses jambes écartées, glissa ses bras sous les genoux de son amant, s'alignant pour la pénétration. Appuyé sur ses mains, il posa son gland contre l’orifice de Mauro et poussa jusqu'à ce qu’il entre. Mauro haleta, la douleur était exquise et implacable alors que Kris continuait à pousser jusqu'à ce qu'il soit entièrement enveloppé dans la chaleur de son amant. Il donna une dernière poussée pour le pénétrer à fond et Mauricio sentit la fermeture éclair du pantalon pornographique mordre la chair tendre autour de son anus. Il aimait ce sentiment d'être à la merci de l'homme en lui, il aimait cette morsure de métal autour de son orifice et il avait hâte d'en ressentir plus.
Kris se pencha en avant pour l'embrasser à nouveau, levant ses jambes si haut que ses genoux atteignirent presque ses épaules. Le baiser était très possessif, cette fois-ci, allumant un feu qui fit rage dans son ventre.
Puis Kris commença à bouger. Et Mauricio perdit tous ses sens sauf celui niché autour de la verge brûlante de Kris qui le transperçait, glissant dedans et hors de lui et l'amenant à…
Kris tressaillit soudain, se recroquevillant sur lui-même, donnant une poussée puissante et Mauricio sentit une chaleur liquide inonder son ventre. Son amant laissa tomber son front contre son torse, haletant lourdement et frissonnant.
- Bon Dieu, dit Kris quand il a pu parler à nouveau, tu es si étroit que je n'ai pas pu me retenir…
Il commença à gémir et Kris l'embrassa en silence.
- Ne t'inquiète pas, je vais te faire jouir avec ma queue. J'ai juste besoin d'une minute ou deux...
Et Kris, toujours enfoncé en lui, l'embrassa, goulu, brutal, exigeant, sa langue explorant la bouche de Mauro, ses dents mordillant sa langue et c'était bon, mais pas autant que...
Kris recommença ses va-et-vient, écartant ses propres jambes, soulevant le cul de Mauricio du lit et donnant des coups de rein à un rythme très régulier pendant un moment, puis, alors que la respiration de son amant s'accélérait encore et encore, les poussées de Kris faisaient de même pendant qu'il se penchait en arrière, attrapant les hanches de son amant et le soulevant du lit chaque fois qu'il était complètement en lui.
Etre soulevé comme ça, la force brute que ça demandait, la brutalité des coups de rein c’était si bon qu'il s'y perdit. Il sentit le rythme de Kris changer, il le sentit se pencher à nouveau vers l'avant, se sentit glisser légèrement sur le couvre-lit alors que Kris cherchait à s'y accrocher avec ses orteils et commençait à le tringler comme si sa vie en dépendait.
C'était dur, c'était violent, c'était plein d'amour. C'était ce dont il avait besoin.
Le rythme de Kris augmenta, ses poussées devinrent saccadées et Mauricio jouit, puissamment. Le premier spasme fut si violent qu'il en fut presque douloureux et il faillit s’évanouir, puis sa vision se brouilla et s'estompa et…
Il sentit les dernières poussées saccadées de Kris, son deuxième orgasme le remplissant de son sperme brûlant et il perdit conscience.
Il revint à lui en sentant des mains douces qui déliaient les siennes, qui le déplaçaient pour le nettoyer, qui mettaient un gel froid – qui s’avéra être de l'aloe vera - sur les morsures de fermeture éclair, qui le glissaient sous les couvertures et il se contenta de rester allongé et de laisser quelqu'un d'autre bouger pour lui, heureux, épuisé et comblé.
Quelques instants plus tard, un corps chaud vint le câliner, le prenant dans ses bras, et une main caressant ses cheveux.
- Tu as été si bon, Mauro, si bon.
Il s'endormit, bercé dans les bras puissants de l'un des meilleurs amants qu'il n’ait jamais eu.
* *
De retour dans le présent, dans la pénombre de son bureau, il découvrit qu'il avait écarté ses jambes, sur le bureau, et qu'il avait une putain d’érection, le simple fait de penser à ce jeune homme avait suffi à la déclencher.
Il libéra sa verge qui pleurait de sa prison de tissu et se caressa en pensant à un corps souple, fort et musclé qui sentait les agrumes et le bois de cèdre, à une paire d'yeux bleus devenus gris de désir, à une queue qui lui avait fait oublier qui il était.
Il jouit rapidement, ses souvenirs l’ayant bien excité. Contemplant sa main couverte de sperme, il soupira et pensa : "Ah, Kris... J'espère que tu as enfin trouvé ton amour."
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