Avec Blear
La poudre colorée semblable à des grains de sable me glisse entre les doigts, comme le temps qui file à toute allure.
Ce n’est pas possible.
Si.
- Je regrette.
C’est passé trop vite. Je me presse.
La fermeture de ses lourdes paupières, approuvant, souffle un vent malgré elle.
Sans le savoir, elle à ce pouvoir.
Lequel ?
Je tremble, prise d’une crise de larmes. Vite, je fouille l’écoulement doré en y plongeant une main après l’autre. Je n’arrive pas à le rattraper.
Quoi donc ?
- Le temps… perdu… Tout ce temps perdu ! Je…
Chronophobe.
J’essaye. Je persiste à aller plus loin. C’est un puits sans fond.
Le sable vole dans tous les sens.
Arrête.
La main de Blear sur mon épaule m’empêche de tout mouvement supplémentaire.
En me retournant, je vois.
Elle est meurtrie.
- Arrête, répète-t-elle, plaintive.
- Je…
- Ça n'en vaut pas la peine…
Ces mots-là, je ne peux les entendre.
J’hurle :
- Comment ça, ça n’en vaut pas la peine ?! Bien sûr que si ! Ca en voudra toujours la peine ! Il faut continuer de…
- C’est trop tard, continue-t-elle.
- Mais non…
- Tu ne peux pas revenir en arrière.
Elle me fait paniquer. Si même Blear Makes le dit…
- Florette.
Entendre mon prénom à toujours été une sensation étrange.
Je ne suis pas qu’un nom. Son regard tombe sur le trou géant que j’ai creusé. Au fond, le papillon, il est en piteux état. Il meurt.
Je pleure, tandis qu’elle le dépose dans sa paume. Délicatement, elle le rend plus beau, du bout des doigts. Elle a l’air soulagée.
Il bouge encore.
- Non, il bouge à nouveau, réctifie-t-elle.
Ce n’est pas fini.
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