— Tu es sûr que ton homme fera l’affaire ?

Georges était sceptique quant au choix de son frère. Henri, lui, paraissait pleinement satisfait.

— Ne t’en fais pas, j’en suis certain. Je t’assure que c’est la personne idéale pour s’en occuper.

— Si tu le dis, répondit Georges sans grande conviction. Et on peut savoir où tu l’as trouvé ?

Henri sourit en regardant défiler le paysage à travers la fenêtre de la voiture, dans laquelle ils étaient assis sur les sièges arrières.

— Secret professionnel.

Georges était depuis toujours fasciné par l’ingéniosité de son frère et chacune de ses nouvelles idées le surprenait à chaque fois. Celle-ci était particulière, elle impliquait d’autres personnes inconnues d'eux. Sans le révéler, Georges hésitait à la mener à bout. En renonçant de continuer, il se dit que sans aucun doute Henri penserait qu’il avait peur de perdre, et ainsi il démontrerait également que le frère aîné ne se trompait jamais. Il fut pris d’un certain remord mais s’enquit tout de même :

— Alors on continue ?

— Comme on dit, la machine est lancée petit frère, on ne peut plus l’arrêter maintenant. Il nous suffit d’être patients.

Sur ce point il avait raison. Georges se résigna en soupirant et en pensant : « J’espère ne pas me tromper cette fois, ce serait terrible. » Puis s’adressa à Henri.

— Tu as l’air vraiment sûr de toi.

— C’est vrai, je le suis. Et tu verras, je vais (encore) gagner.

Ce qui ne rassura pas Georges du tout.