Claire
Assise dans le salon de sa petite villa Claire fixait son téléphone, décidée à mettre un terme à son amitié avec Alex. Elle savait très bien que celle-ci pourrait devenir dangereuse – c’était le mot - pour son mariage. Elle n’avait pas fermé l’œil de la nuit en songeant à tout ceci. Elle avait toujours aimé et n’aimait que David, son mari, plus que jamais. Elle fit le point étant honnête avec elle-même, admettant qu’Alex l’attirait plus qu’elle ne voulait le montrer. Elle n’avait jamais trompé son mari mais il valait mieux tout arrêter maintenant avant qu’il ne soit trop tard. David était si bizarre en ce moment, se serait-il douté de quelque chose ? Non impossible, il n’avait jamais rencontré Alex ou entendu parler de lui. Ces étranges appels téléphoniques avaient fait douter Claire.
— Est-ce que par hasard tu aurais téléphoné chez moi hier soir ? avait-elle demandé à Alex le jour suivant le premier appel, qui finit en dispute avec David. Alex parut étonné.
— Moi ? Mais je n’ai pas ton numéro ! A propos tu ne voudrais pas me le donner par hasard ?
— Hors de question, lui avait-elle répondu sèchement.
Si c’était encore pour aller fêter la bonne humeur d’Alex non merci, elle n’avait rien à fêter, l’humeur de David devenant exécrable. Claire ignorait que la cause de la mauvaise humeur de son mari était Alex, elle ignorait également que celui-ci avait pris sa place dans la compagnie et par la suite l’avait fait licencier. Il fallait qu'elle appelle Alex pour mettre les choses au clair. Finis les cafés et les promenades après le travail et dorénavant ils ne devaient plus se voir. Elle ignorait, ou du moins ne pouvait s’en douter, que depuis quelques temps David épiait ses moindres faits et gestes à la recherche d’une erreur de sa part, convaincu que sa femme le trompait. Il cherchait la preuve qu’elle avait un autre homme. Ses journées étaient libres n’ayant pas annoncé à Claire qu’il ne travaillait plus désormais. Comment pouvait-elle se douter qu’il la suivait ? L’erreur qu’elle fit fut d’appeler Alex un dimanche après-midi, alors qu'elle était en congé, de chez elle. Ce jour-là, feignant une excuse, David était sorti.
— Je ne rentrerai pas avant ce soir, avait-il dit inventant une histoire abracadabrante de pot de départ d'un collègue, uniquement pour pouvoir la guetter.
Claire n’y prêta pas vraiment attention étant à mille lieux de penser que son mari l’avait inventée de toute pièce pour l’espionner. Le cœur battant elle hésita plusieurs fois avant de prendre son téléphone et composer le numéro d’Alex qu’il avait griffonné sur un petit morceau de papier. Elle soupira en prenant l'appareil. Une voix d’homme, la voix chaleureuse et tant redoutée d’Alex se fit entendre.
— Allô ?
Elle réunit tout son courage pour lui répondre.
— Claire ! Quelle bonne surprise. Justement je pensai…
Elle l’interrompit aussitôt d’un ton sec.
— On pourrait se voir aujourd’hui ?
Alex fut surpris, jamais elle ne l’avait appelé. Peut-être cédait-elle ?
— Tout va bien Claire ?
Le ton de voix de Claire était décidé. Ils décidèrent de se rencontrer dans un bar loin du centre ville, vers seize heures. Elle se tourna vers la pendule accrochée au mur du salon qui affichait quinze heure, plus tôt la question serait résolue, mieux ce serait pour tout le monde. Elle raccrocha en soupirant, bientôt tout serait fini. Elle se rendit dans sa chambre se préparer pour se rendre au rendez-vous à l’heure fixée. Alex avait été un refuge en ce moment, mais elle se devait d’être aux côtés de David. « Tu ne peux pas ou tu ne veux pas ? » La question que lui avait posée Alex quelques jours auparavant n’avait de cesse de la tourmenter. Que voulait-elle à la fin ?
— J’ai pris la bonne décision.
Une ombre la suivit quand elle sortit rejoindre sa voiture, il l’avait aperçu au téléphone et espérait le surprendre en galante compagnie ayant ainsi la preuve de son infidélité.
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