Nessa

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Il était une fois une jeune femme appelée Vanessa. Surnommée Nessa, elle était une enfant du 21ème siècle comme tant d’autres.

Elle avait grandi dans une famille tout ce qu’il y avait de plus normal : son père était directeur de banque. Sa mère était femme au foyer.

Sa sœur aînée avait développé des crises d’angoisse suite à de mauvaises expériences. Elle pouvait en faire n’importe quand, ce qui avait obliger leur mère à stopper son travail d’infirmière afin de s’occuper d’elle à plein temps.

Et il y avait Enid, sa petite sœur âgée d’une dizaine d’années. L’enfant la suivait partout, imitant tous ces gestes avec admiration.

En somme, c’était une famille assez banale si on enlevait de l’équation sa sœur aînée. Si on la comparait à celle de tous les autres jeunes de son âge, elle ne dénotait pas dans le paysage.

Son père était absent et obsédé par son travail. Sa mère était accaparée par sa sœur aînée. Cette dernière ne la remarquait même pas, complètement perdue dans son monde. Et elle avait une petite sœur qui la collait systématiquement dès qu’elle mettait un pied dans la maison.

Même si l’on sortait Nessa de sa famille, elle n’avait rien de particulier. De longs cheveux bruns, de petits yeux noisette, une peau pâle, un visage un peu rond, une taille dans la moyenne. Tout ce qu’il y avait de plus banal et passe-partout. Même ces vêtements ne dénotaient pas.

Son caractère était semblable au reste de sa personne et ne différait pas du reste. Il fallait le dire, elle n’avait vraiment rien de spécial. Ni elle, ni sa famille.

Mais si elle était si « normale », pourquoi est ce que j’en parlerais ? Tout simplement parce qu’elle l’était, du moins jusqu’à ses vingt ans.

Le soir précédent fut lui aussi semblable à bien d’autres. Comme chaque année depuis deux ans, elle était aller fêter sa future entrée dans la vingtaine en compagnie de ses amies dans un bar.

Bande de copines inséparables depuis des années, elles ne s’étaient pas rassemblées depuis quelque temps. Chacune grandissait et commençait à emprunter son propre chemin.

Mais ça n’empêchait pas la bande de rester souder et de se retrouver à la moindre occasion autour d’un bon verre. Et comme ce soir-là elles fêtaient les vingt ans de Nessa, les tournées s’étaient enchaînées.

La jeune femme avait avalé plusieurs verres au milieu des rires, des discussions et des boutades autour de la table. Ses amies se trouvaient d’ailleurs dans la même situation.

Le groupe était ensuite allé finir la soirée dans une boite de nuit quelconque de la ville. Grisées par les sons, l’alcool, la chaleur ambiante et la musique, Nessa avait passer une formidable soirée.

Les amies s’étaient séparé à la sortie de la boîte vers une heure du matin. Nessa était rentrée à pied, marchant dans les rues désertes et étouffantes de la ville en cette chaude soirée d'été. Elle avait pris le temps de pensée, de réfléchir à ses vingt années écoulées.

Vingt années banales. Elle avait eu une enfance heureuse, des notes acceptables en classe, des amies merveilleuses, une famille aimante même si ses parents étaient peu présents, des études qui lui plaisaient.

Oui, une vie tout ce qu’il y avait de plus normale. Identique à des milliers de gens sur la planète.

Nessa était tranquillement rentrée chez ses parents, s’était glissée dans la maison endormie jusqu’à sa chambre à l’étage.

Avait fait un arrêt dans la chambre d’Enid, replaçant tendrement la couette sur la petite fille pour qu'elle ne prenne pas froid. Pareil à tous les soirs depuis la naissance de sa petite sœur si distraite et pleine d'énergie. Elle s’était ensuite démaquillée, changée, puis glissée sous les draps.

Elle avait fermé les yeux, se préparant à être réveillée quelques minuscules heures plus tard par une gamine surexcitée la suppliant de se lever pour venir ouvrir ses cadeaux et des menaces de chatouilles excessives si elle ne descendait pas assez vite.

Oui, il n’y avait rien d’anormal. Une soirée de fête entre amies. Une nuit courte mais tranquille. Et une journée d’anniversaire entourée de sa famille. C’est ainsi que cela se passait depuis de nombreuses années. Une routine établit pour chacune des trois filles de la maison. Et tout le monde s’attendait à ce que celle-ci ne fasse pas exception.

Mais la jeune femme s’était réveillé en sursaut à peine une heure après s’être endormie. Son dos la faisait souffrir, comme si elle s’était cognée contre quelque chose de particulièrement dur.

Pourtant, elle n’était pas tombée. Elle avait beau avoir bu un peu trop d’alcool, elle s’en serait tout de même souvenue. Elle s’était tournée un moment dans son lit, espérant que la douleur s’évanouisse d’elle-même, avant de finalement se décider à prendre un médicament.

Elle s’était ensuite recouchée, escomptant se rendormir pour quelques petites heures, comme à chaque fois que surgissait une douleur impromptue.

Sauf qu'au contraire, cette dernière avait augmenté, comme si le médicament n'avait fait qu'empirer les choses.

Nessa avait allumée, s’était levée, inspectant son dos devant le miroir. Rien, il n’y avait rien.

Prudemment, du bout des doigts, elle avait effleuré le peu de peau qu’elle parvenait à atteindre. Tout son corps avait frissonné brusquement, ses muscles s’étaient tendus dans un parfait ensemble. Avant qu’elle ne se morde les lèvres sous la douleur.

Sous les minutes s’égrenant lentement, cette dernière n’avait fait que progresser, comme si ce simple effleurement avait servi de déclencheur à quelque chose. La jeune femme avait bien pensé à appeler sa mère, après tout, elle avait été infirmière, mais elle n’en avait vite plus eu la force.

Elle était tombée à genoux, incapable de se relever, fermant les yeux et se mordant sous la souffrance. C’était comme si on incendiait ses veines, comme si on déchirait ses muscles, brisait ses os, comme si une langue de feu serpentait dans le haut de son dos inlassablement.

Comme si ce dernier se déchirait littéralement en deux entre ses omoplates.

Sa vision s’était troublée et elle serrait compulsivement les doigts, s’entaillant les mains. Quand soudainement le corps de Nessa s’était brusquement arquer, en proie à une effroyable souffrance. La bouche de la jeune femme s’était ouverte en un cri muet tandis que le haut de son dos se déchirait.

Lorsque son corps était finalement retombé sur le tapis, elle était épuisée. La douleur dans son dos était toujours présente, mais elle semblait atténuer, comme anesthésiée.

Avec des gestes lents, elle avait entrepris de s’agenouiller pour tenter de calmer sa respiration. Avant de se sentir brusquement partir vers l’arrière. Mais au lieu du sol de sa chambre, elle était tombée sur quelque chose de doux, comme du duvet.

Et lorsque Nessa s’était redressée à nouveau, elle avait croisé son reflet dans le miroir. Ce dernier se tenait face à elle, agenouiller, le regard rivé vers l’arrière. Car dans son dos, se dressaient désormais d’immenses ailes noires.

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