Chapitre 11
Ses mains sur ma peau sont douces, mais l'air entre nous est chargé d'une tension électrique. Le contact de ses lèvres sur les miennes est doux au début, mais ça s'intensifie vite, et c'est comme si un feu s'allumait au fond de moi.
Je ferme les yeux, me laissant emporter par ce baiser. C'est étrange, presque comme si chaque mouvement de ses lèvres sur les miennes effaçait la douleur de mes blessures.
Je me sens léger, comme si je perdais pied, mais en même temps, je ressens cette douleur persistante qui fait gronder mes muscles, un rappel constant que je suis loin d'être entier.
Et puis, comme toujours, cette voix dans ma tête se fait entendre, sarcastique, comme une vieille connaissance qui ne peut s'empêcher de me donner des leçons.
— Tu vois ça ? T'aimerais bien que ça dure, non? T'as enfin l'occasion de te laisser aller.
La voix du double est comme une piqûre de rappel. Elle me guide, m'oriente, me pousse à mabandonner, mais elle me rappelle aussi ce que je fuis : cette incapacité à vraiment lâcher prise. La douleur m'accompagne toujours, mais maintenant, elle s'entrelace avec la chaleur qui monte.
Anna continue de m'embrasser, ses mains glissant doucement sur mon torse, caressant la peau encore marquée par les pansements. Un frisson me parcourt, et je grogne sans pouvoir le contrôler. Chaque mouvement de ses mains sur mon corps semble me réchauffer et me rendre plus vulnérable à la fois. Mais plus je ressens la douceur de ses gestes, plus cette douleur devient... délicieuse.
— T'as mal, hein ? C'est ce que tu cherches, pas vrai ? Mélanger la douleur à tout ça. Sinon, pourquoi tu te laisses faire ?
Je ferme les yeux encore plus fort, comme pour étouffer la voix du double, mais elle est trop forte, trop claire. Je veux l'ignorer, mais ça me semble impossible. C'est comme une partie de moi qui prend le dessus, un part de moi qui me pousse à me laisser guider par Anna et ses gestes, tout en me tirant vers la souffrance et la confusion.
Je sens la chaleur de ses mains sur mon corps, puis sa peau qui frôle la mienne alors qu'elle descend. La douleur de mes blessures s'intensifie à chaque mouvement, et pourtant, je ne veux pas qu'elle arrête. Je n'arrive pas à la repousser, même si une petite voix dans ma tête me le hurle. Au contraire, je m'abandonne davantage à elle, chaque geste amplifiant cette sensation étrange de besoin et de perte de contrôle.
— T'as vu comment elle te touche ? T'as mal ? Ça te plaît, hein ? C'est ça ! T'es un putain de masochiste, Hank.
Je gémis à peine, la douleur et le plaisir se mélangent dans une danse étrange. Anna, elle, semble lire mes pensées. Ou peut-être que c'est moi qui suis en train de lui offrir ce qu'elle veut, sans même m'en rendre compte. Je veux me retirer, je sais que je pourrais m'arrêter, mais la douleur, la chaleur, tout ça se mêle dans ma tête et c'est trop. C'est plus fort que moi.
Elle se penche, effleure ma peau, et je la laisse faire, même si je sais que je suis à la merci de chaque mouvement qu'elle fait. Je n'ai plus de contrôle. Elle me domine, et je me perds dans cet instant où la souffrance et le plaisir se mélangent.
— Tu vois, tu veux souffrir. Tu veux qu'elle te brise un peu plus. Peut-être que tu es le genre de type qui aime ça ? Comme quand tu t'es fait casser la gueule. Coquin va.
Et c'est là que ça se passe. La douleur monte, mes blessures me font souffrir, mais chaque baiser qu'elle m'offre me rapproche de l'extase.
Je sais qu'une partie de moi se rebelle, mais une autre veut encore plus. Chaque geste d'Anna me fait perdre pied, chaque caresse me brûle et me détruit un peu plus, mais c'est ça que je veux. C'est ça qui me fait vibrer.
La voix de mon double, encore plus acerbe, me guide à travers ce tourbillon. Je ne sais plus où je commence et où elle finit. Je suis plus vulnérable que jamais, et ça me fait mal... mais ça me plaît.
— T'as vraiment oublié ces sensations la, hein ? Elle te rend fou, et tu aimes. Tu veux qu'elle te laisse plus de place pour la douleur ? Elle va sans doute te le donner, Hank.
Et là, dans ce flot de sensations contradictoires, je me laisse totalement emporter. La douleur devient secondaire, la chaleur de son corps contre le mien occupe chaque recoin de mon esprit. Je suis pris dans ce moment où tout devient flou, où le plaisir et la souffrance se confondent, et où je n'ai plus aucun contrôle sur ce qui m'arrive.
Je la sens s'emporter, se laisser aller. Elle gémit de plaisir tendit que je grogne de douleur. Mais je n'arrive pas à arréter l'étreinte de mon corps dans le sien. C'est comme si l'endorphine m'empêchait véritablement d'avoir mal.
Elle se perd dans ses cris, et moi dans le parfum de sa peau mélangé à l'odeur de l'anticeptique. Ce n'est plus érotique, c'est pornographique.
Désolé pour le lecteur, mais ma queue va partout, parce qu'Anna me demande d'aller partout. Je m'exécute.
Son salon devient plus qu'une chambre, les vêtements que nous avons retiré tous les deux se mélangent parfois entre nous. Ça sent le sex. Ça goûte même le sex. J'en transpire sous mes bandages.
— T'es doué pour quelqu'un qui ne se souvient plus de rien. L'instinct animal mon pote.
Je ne l'écoute plus tellement.
Je l'écoute elle, j'écoute les autres sensations de mon corps.
Ca dure longtemps.
— Yeepee Kay Yeah !
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