21. L'espoir est dangereux

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"Une prière silencieuse accompagné d’une mise en action."

Avec force.

Ce sourire, bien que teinté de tristesse, persistait avec force.

Malgré sa chute. Il avait pu sauver réellement quelqu’un.

A présent, le poids qu’il avait porté tout au long de ses années, cette charge douloureuse, se dissipait peu à peu.

A présent, il était indifférent au chaos. Il acceptait sa situation alors que toutes ces années, il avait tout accompli pour essayer de fuir.

Quelle ironie !

Sa force ne se trouvait pas dans l’évitement mais plutôt l’acceptation du chaos de la vie.

- Docteur Wiljauke, restez avec moi…encore quelques mètres.

Tiens une voix douce et persévérante d’outre-tombe l’interpellait ?

Il sentait son corps lourd bouger, et s’était du moins inconfortable, lui qui était fatigué. Si fatigué. Il méritait bien une éternité de torpeur, non ?

Soudain, il crut la voir. Cette belle personne qui avait été sa femme pendant trente bonnes années de son existence. Son visage doux et délicat se dessinait dans sa mémoire, avec ses traits gracieux et son sourire apaisant. Les inflexions merveilleuses de sa voix lorsqu'elle était concentrée ou qu'elle partageait un moment de tendresse.

Il soupira dans son état de léthargie. "J'aimerais moi aussi devenir poussière pour te revoir," murmura-t-il, espérant que son ultime voyage l'amènerait là où il pourrait la retrouver.

Etais-t-il en train de baisser les bras ? Et cette jeune femme tout apeurée, têtue, trop curieuse et incroyablement insensée, mais dotée de la plus grande bravoure qu’il n’avait jamais vu face à l’adversité ? Que lui arriverais-t-il ? Elle était blessée qui plus est.

- Docteur Wiljauke, tenez bon nous y sommes presque ! Vous êtes bien fort une blessure quelconque ne risque pas de vous tuer !

Il ne put s’empêcher de sourire intérieurement. Rajoutons à ses attributs incroyablement exaspérante ou plutôt irritante, c’est le mot ! Mais c’était cette ténacité qui l’avait poussé à l’action.

Des hurlements stridents se firent entendre à nouveau perturbant la paix qu’il avait brièvement retrouvé. Ces derniers étaient sans aucune objection bien plus exaspérants que la jeune femme, alors il se devait de lui venir en aide en se réveillant. Sa propre volonté de survie était encore plus forte que la douce tentation de rejoindre sa bien-aimée…

Avec un effort surhumain, le docteur Wiljauke força ses paupières à se soulever. Sa vision était encore floue, mais il discerna la silhouette de la jeune femme, comme il l’avait prédit déterminée à s’en sortir. Elle tentait de pousser son vieux corps le plus rapidement possible vers la seconde pièce vers la trame qu’il avait érigé. Elle était blessée, mais debout à jouer l’héroïne. Une lueur d’admiration et de gratitude brilla dans ses yeux fatigués.

- Vous avez raison, jeune dame, murmura-t-il faiblement, nous devons être insensés et téméraires ou désirer la mort…

Une prière silencieuse accompagné d’une mise en action.

Siya était parvenue à agripper et tirer les bras du docteur inconscient, pas après pas jusqu’à arriver à entrer dans la seconde pièce.

Elle savait que l’écoulement du temps n’étaient pas en leurs faveur, et qu’à tout moment d’autres créatures de la nuit franchiront la bâtisse à la recherche de l’assouvissement de leurs besoins en sang. Ils se déchaineraient de manière incontrôlable.

Ainsi, leur seul refuge et chance de survie était à présent la trame en acier.

Elle s’en voulait terriblement de ne pas avoir écouté le docteur plus tôt. A présent il était blessé par sa faute, s’il succombait …non il fallait se remettre et avancer !

Entre deux sueurs, elle distingua des hurlements lugubres de plus en plus proches accompagnée par une petite lueur d’espoir sous la forme d’une voix faible, à peine audible.

- Vous avez raison, jeune dame, murmura-t-il faiblement, nous devons être insensés et téméraires ou désirer la mort…

Des larmes refirent surface, la boule à la gorge elle était incapable de prononcer une parole mais son regard parlait pour elle.

Le docteur Wiljauke se redressa alors malgré sa blessure ironiquement au niveau de l’abdomen reçue après son affrontation avec le socole, et ils purent enfin se réfugier à l’intérieur de la trame en acier in extremis.

Car des socoles s’étaient bel et bien introduit à nouveau dans la bâtisse.

Une soif avide et une voracité époustouflante dans l’air…

L’adaptation à l’obscurité était impérative et vitale, dans cette situation.

En ouvrant la trappe, des escaliers humides s’enfonçaient profondément dans le sol. Le docteur Wiljauke avait expliqué à la jeune femme la procédure pour sécuriser l’entrée avec plusieurs verrous avant de descendre ensemble, éclairés seulement par une minuscule bougie.

Après tout s’était bien lui qui avait mis en place cet issue de secours, un préparatif à ce qui devait arriver.

Malgré leurs enfoncements dans une galerie souterraine qui ressemblait davantage à des égouts, les hurlements atroces retentissaient propageant leurs vibrations jusqu’au murs du sous-sol.

Siya fit une pause dans sa descente en les entendant. Son cœur n’était toujours pas remis de l’atrocité de la situation.

- Ils sont attirés par le sang, docteur Wiljauke. Il faut désinfecter et traiter votre blessure sur le champ.

La lueur vacillante de la bougie jetait des ombres sur les rides de son visage fatigué, tandis qu’il compressait fermement avec une main son abdomen. Le docteur Wiljauke finis par répondre succinctement en désignant plus bas :

- Nous trouverons une trousse de soins et d’autres fournitures plus loin. Je me souviens les avoir placés plus en avant. Continuons.

La jeune femme n’insista pas, et ils poursuivirent leur chemin diligemment dans l’obscurité, chaque minute et chaque seconde leur rappelant l’horreur qui sévissait en surface.

Après une quinzaine de minutes qui semblaient des heures, avançant à travers le cliquetis d’une eau stagnante, ils atteignirent enfin un espace plus vaste sous forme de conduit, imprégné de moisissures, ou ils découvrirent les biens dont le docteur avait mentionné.

Entreposée dans une petite malle en bois verni se trouvait une trousse de soins, des aliments soigneusement scellés pour éviter toute contamination, une dizaine d'autres petites bougies, ainsi que deux poignards et deux flacons d'une solution inconnue.

Le docteur Wiljauke fut le premier cette fois-ci à se glisser sur le sol derrière deux longues inspirations.

- Bien, il est temps de mettre vos compétences médicinales à l'épreuve.

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