EPILOGUE

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  Cinq ans passèrent, et le garçon grandit. Paul l'emmenait très peu voir des grands-parents, jusqu'au jour où il l'y abandonna. Et pour cause, une passante perspicace.

Tout le village avait bien évidemment entendu parler de ce fait divers : deux amants morts côte à côte, dont une mère abandonnant son fils. Tout le monde les connaissait.

Lorsque Paul faisait ses patrouilles, il emmenait souvent le garçon avec lui. En ce jour de marché, il fut réquisitionné, et ne fit pas exception à la règle.

Soudain, une vieille femme s'approcha d'eux : la mère Cocherelle, poissonnière aux alentours, qui venait rarement dans ce village, et donc qui voyait rarement le garçon et l'homme de loi. Mais ce jour-là, quand elle le vit, elle avoua à ce dernier :

-Il me fait penser à quelqu'un ce petit.

Paul sourit en attendant la réponse, jetant un coup d’œil au garçon pour tenter de l'aider.

-Ah oui ! À ce fermier, comment s'appelait-il déjà... Oui, il est mort tragiquement assassiné. Un homme robuste aux yeux verts et avec une bosse sur le nez, comme le sien. Il avait aussi une oreille déformée. Ah ! Ça me revient ! Claude !

Paul ouvrit si grand les yeux que le garçon crut qu'ils allaient sortir et se mettre à rouler sur le sol. Sans un mot, il attrapa le bras du garçon, et le traîna jusqu'à son cheval. Il le mit dessus, galopa presque jusqu'à l'auberge. Le petit s'écriait Papa, où va-t-on ? mais la colère l'empêchait de parler.

Il entra en trombe dans l'auberge. Les grands-parents du petit arrêtèrent leurs activités sous le choc. Paul balança dans la pièce l'enfant, qui n'avait sur lui que des vêtements salis par le voyage.

-Voilà que pendant cinq ans j'ai élevé un bâtard, et pire ! le fils d'un bagnard !

Et sans un regard pour le garçon, il conclut :

-Il est à vous.

Et il s'enfuit.

Les aubergistes s'approchèrent de l'orphelin et le prirent dans leurs bras. Dehors, le printemps avait fait pousser les fleurs. Deux papillons se perdirent en route, et se posèrent côte à côte, sur la cheminée de l'auberge. Le garçon les observa. Et ils s'envolèrent.

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