Yoshitérù traversa le désert brûlant tout au bord de l'océan. Le sel en croûte brillait à la surface du sable ondulé. Slim le lézard, filait vif, sur la pellicule endurcie.

— Bonjour Yoshitérù.

— Tu connais mon nom ?

— Oui, il est marqué sur ton front.

— Pourquoi marches-tu dans le désert ?

— Je dois avancer, me tenir droit et gagner l'horizon.

— Qu'y a-t-il de mieux là-bas ?

— Coulent les sources claires, fraîches et délicieuses à boire.

— Qui te l'a dit ?

— Ceux qui revenaient de là-bas. Je les crois. Tu peux me suivre.

— Aurais-je la place pour courir ?

— Il suffira de te frayer un passage dans la végétation luxuriante. Tu trouveras également, mouches, moustiques, papillons à foison, sans trop te déplacer.

— Parce qu'ils ne volent pas ?

— Si ! Bien sûr. Mais il y en a tant et tant que tu n'auras pas à courir pour trouver à manger.

— Mouais... répondit perplexe Slim le lézard... ne pas courir... je vais m'ennuyer... grossir... graisser... m'empâter... vivipariser.

— Fais ce que tu penses être bon pour toi.

— J'aime mieux tracer sur le sable. Ici, je suis rapide comme l'éclair. J'ai le soleil qui m'aide à me tenir en pleine santé. Regarde, ma vitesse de pointe !

Sans demander son reste et avant de disparaître, Slim le lézard lança à Yoshitérù :

— Si tu as soif, crois-moi, garde le soleil dans ton dos.

Vite camouflé parmi les couleurs identiques des dunes ridées, aucune trace ne permettaient de suivre Slim le lézard.

Yoshitérù avança avec sa seule ombre maigre pour repère et son espoir de mieux-être comme horizon.