Chapitre VIII : Doutes

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Bertrand est assis au bar du Sofitel à Lyon.

Il a eu de la chance jusqu’à maintenant. Pourquoi ne continuerait-elle pas à lui sourire ?
C’est ce qu’il se dit.
Et pourtant…

4 jours qu’il est à Lyon. Il n’y tenait plus d’attendre un coup de fil qui lui devenait de plus en plus hypothétique.

Il a pris quelques jours de congé et a dit à sa femme qu’il avait une mission sur Lyon.

Sylviane, sa maîtresse, a voulu l’accompagner. Il a été difficile de la convaincre que ce n’était pas une bonne idée !

Il a écumé les écoles de Lyon. Le matin, à midi, en début d’après midi et le soir. Aux entrées de classes et aux sorties, il guettait les institutrices. Plus d’une fois son cœur s’est enflammé à la vue d’une silhouette lointaine qui lui paraissait familière.

Espoirs déçus.

Il interrogeait les parents en leur décrivant la femme brune aux yeux sombres, du mieux qu’il pouvait. Certains ne comprenaient pas ce questionnement et le regardaient d’un œil soupçonneux.
D’autres étaient indifférents.
Et ceux qui prenaient la peine de l’écouter ne voyaient pas de qui il s’agissait.

Il commençait à désespérer, à croire qu’il aurait besoin d’une autre semaine de recherche.
Peut-être pour rien ?

Et aujourd’hui, en début d’après-midi, un papa a réagi à sa description.
Bien sur qu’il la connait !
« Ce doit être Cécile Dumont, c’est l’instit des CP. Mon fils l’a eu l’an dernier »

Il aurait bien sauté au coup de ce papa.
Quelle joie !!

Il y a bien longtemps qu’il n’avait pas ressenti un tel sentiment amoureux.

Il était comme un gamin à qui on promet une glace.

A partir de 16 h, il s’est installé sur un banc, face à l’entrée principale de l’école et il a guetté.
Il a patienté.

Et enfin, 1h30 plus tard, il l’a vu traverser la cour.
Il a eu la même émotion qu’il y a maintenant plus d’un mois quand il a rencontré son regard derrière la vitre du wagon.
Quel charme dans cette tunique à fleurs sur un legging qui lui arrivait à mi mollets ! Elle semblait légère.
Heureuse de la vie.

Il ne regrettait pas les mensonges. Le temps passé à la recherche n’était plus du temps perdu.

Elle s’est dirigée vers une porte latérale qui donnait sur un petit parking.

Bertrand s’est levé pour la rejoindre et c’est à ce moment là qu’il a remarqué un homme sur ce parking qui regardait Cécile.

Ce n’est pas l’homme qui l’accompagnait dans le train. Il en est certain.

Mais il semblait l’attendre.
Lui aussi !

Cécile a ralenti le pas en l’apercevant.
Et elle s’est dirigée vers l’homme.
Un jeune homme.

Elle s’est arrêtée en face de lui.
Ils se sont échangés quelques mots.

Bertrand ne pouvait entendre.

Le jeune homme semblait contrarié de ce que Cécile lui disait.
Il l’a prise aux épaules. Elle a eu un mouvement de recul. Mais le jeune homme a réussi à l’amener contre lui.
Il a agi par force ou Cécile s’est laissée faire ? A cet instant Bertrand doutait encore.

Le jeune homme a cherché les lèvres de Cécile. Elle s’est d’abord dérobée puis elle les lui a données.

Bertrand a eu l’impression que son cœur se fendait en deux !

Assis au bar de l’hôtel, Bertrand a toujours un goût amer dans la bouche.

Jaloux !
Pourtant elle l'a vu et dans son regard il a lu de l'étonnement bien sur. Mais... Ses beaux yeux se sont figés. De l'émotion ? De l'attente ?
Il maudit la présence du jeune amant.


Demain il en aura le cœur net.
Demain il retournera à l'école.

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