Unique, ce nouveau mendiant
Unique, ce nouveau mendiant
Déambulant les rues sans prétentions
Vetu de loques, les jointures douloureuses et pourtant...
Il arpente les dédales toujours, toujours aussi souriant
Un teint jaunatre qui au fil des jours penche au blanc
Les matins on le retrouve assis poliment,
Un bol en bois dur à quelques mètres tels ses rides,
ses profondes creuvasses ,Un signe du temps
Les soirées, c'est assis autour d'une table de conspirations
qu'il assiste aux milles commérages de ses anciens compagnons.
Plusieurs du meme état tentèrent de l'approcher sans nulles convictions
Car les nuits sont difficiles lorsque l'espoir s'éteint doucement,
Et dans la misère de cet injuste traitement,
L'homme dans sa nature cherche bien dans les échanges,
de simples et doux confidents.
Et pourtant...l'unique mendiant,
Dans son silence foudroyant, attise curiosité maladives et assaillants,
Car l'homme dans sa nature n'accepte pas
la différence d'un incompréhensible isolement.
C'est alors que fut décidé, que le premier jour d'hiver,
A l'apparition du premier flocon, lui sera reservé un cruel chatiment
Pour le punir de son comportement malséant,
De ce silence oppressant.
Les jours qui passent, s'apparentent, les précédents puis les suivants,
Et cet unique mendiant assis au bord de la route près d'un poussiéreux néon
les entend, leurs pas en mouvement,
Le bord aiguisé d'une lame que l'on lance au vent,
Et le chuintement d'un vetement,
A l'apparition du premier et dernier flocon.
Unique, ce nouveau mendiant,
Qui dans ses derniers moments réchauffe le Monde d'un sourire franc,
Son silence cachait l'attente d'un instant,
Le temps qui s'arrete subitement,
Un coup d'oeil d'admiration,
Ses yeux levés au ciel, il la voit
Sa défunte amie, Il se voit,
Plonger dans son regard océan.
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