Le misérable envol
Es werd scho spat,
Il est déjà tard,
es werd scho koid,
il fait déjà froid,
s‘Lebn scho nimma gfreit.
la vie déjà ennuie.
Zwider wern de Leit.
Les hommes deviennent répugnants.
Im schwoarzen Woid,
Dans la noire forêt,
im schwoarzen Hoiz,
dans les noirs sous-bois,
werds Di ummareißn,
tu seras renversé,
werds Di zammaschmeißn.
tu seras jeté à terre.
Es is scho spat,
Il est déjà tard,
es is scho koid,
il fait déjà froid,
es kimmt de Zeit,
l’heure approche,
s’Lebn scho nimma gfreit.
la vie déjà ennuie.
D’Vogerl am Baam drobn
Les oiseaux dans les arbres
håm d’Liadln verlorn,
ont à moitié oublié leurs chants
überm Woid —
au-dessus des bois —
In da Luft geht’s
Dans les airs se déploie
ganz sakaramentisch zua.
un vacarme infernal.
Überm schwoarzen Woid,
Au-dessus de la noire forêt,
überm schwoarzen Hoiz.
au-dessus des noirs sous-bois.
Freinderl! ruaft da Boandlkramer,
Ami ! crie le marchand d’os,
Freinderl! werst aa Du hi’kemma.
Ami ! toi aussi, tu finiras ici.
Er nimmt si mit wås eahm grad gfreit,
Il prend avec lui ce qui lui plaît,
då lebast aa nimma lang,
Tu n’en as plus pour longtemps, toi non plus,
verreckatst boid.
tu crèveras bientôt.
Und kimmt die letzte Stund,
Et quand viendra la dernière heure,
und schliaßt’s es d’Augen zua,
et quand les yeux se fermeront,
nåcha gibt’s an neichn Bund,
il y aura un nouveau pacte,
nåcha habts no koa Ruah.
tu n’auras pas encore la paix.
Im schwoarzen Woid,
Dans la noire forêt,
im schwoarzen Hoiz,
dans les noirs sous-bois,
da wars gar a Freid.
ce fut un vrai plaisir.
Da werst aa Du glei’ bandlt,
On te roulera, toi aussi,
kimmst auffi an Wågn.
on te jettera sur le chariot.
Traduction du poème A haudiga Fluag, par Lunar Aurora (2002)
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