Dans ma tête...Etes-vous vraiment sûr de vouloir vous y rendre ? C’est vraiment un endroit mal rangé. Un endroit où tout a sa place, et où rien n’est mis de côté. Un endroit où personne ne pourrait se retrouver sans un plan. Mais comme il n’existe pas vraiment de plan des lieux... (je n’aime pas beaucoup les plans...Mon sens de l’orientation est probablement caché quelque part dans ma tête, donc inutile de le chercher.) Comme il n’y a pas de carte, je vous prie de bien suivre le guide, et de ne pas quitter le groupe. Aussi, marchez bien dans mes pas, car certains endroits ont un sol plutôt inégal.

Dans ma tête, il y a tout d’abord mes souvenirs. Ici, sur cet écran, vous pourrez voir un des chapitres de ma vie. Celui sur la première fois que j’ai mis les pieds à la fac. Ici, c’est celui sur la perte de ma peluche favorite, quand j’avais cinq ans. Je ne l’ai jamais retrouvée. Dans ce petit coin, là, ce sont les souvenirs douloureux. Mieux vaut ne pas s’attarder, ils ont le don de vous plomber le moral en moins de cinq minutes. Je les envoie souvent au sous-sol, mais il leur arrive de remonter sans prévenir. Mes souvenirs, c’est l’endroit le plus rangé. Tout le reste n’est que tourbillon de choses éparses….

Par exemple, ici se côtoient toutes les idées d’histoires. Ça se bouscule et ça chahute. Je ne peux pas y faire grand-chose, elles s’arrangent entre elles. C’est celle qui arrive en premier qui est notée en premier. Par contre, elles peuvent attendre encore un moment dans un carnet avant la réalisation. Ce qui est sûr, c’est qu’elles s’évaporent de ma tête si je ne les écris pas quelque part. Il vaut mieux, car cet endroit n’est pas un endroit extensible. Il faut bien faire un peu de ménage de temps en temps. Parmi les idées, on retrouve celles inspirées par la vie réelle, celles inspirées par la lecture et les films, et aussi celles qui apparaissent d’on ne sait où, comme un cheveu sur la soupe.

Et aussi, dans ma tête, il y a des pensées. Avec les idées, c’est peut-être ce qui prend le plus de place. Des pensées un peu au hasard, des pensées stressées, des pensées heureuses si par exemple j’ai réussi à ne pas encore atterrir au troisième étage au lieu du deux (parce que quelqu’un appelle TOUJOURS l’ascenseur depuis le troisième étage quand je me rends au deuxième…). Il y a aussi, aussi bizarre que cela puisse paraître, des pensées dans une autre langue, une langue que j’ai apprise, bien sûr, et la langue dépend du moment. C’est souvent du hasard pur. Mon cerveau se demande parfois ce que donnerait telle ou telle phrase entendue en anglais, par exemple, et il la traduit, ou s’il ne peut pas le faire, alors il décide de regarder plus tard dans un dictionnaire ou sur internet.

Voilà, fin de la visite de ma tête. C’était pas très bien rangé, c’était un peu bizarre, mais c’était moi.