Le Roi Jaune avait un fils qui n'avait pas encore atteint la maturité. Ce prince s'appelait Eztellan.

Eztellan aimait paresser aux fenêtres des grandes pièces lourdement chargées du château pour recevoir la caresse tendre du soleil. Il lui exposait la chair délicate et blanche de son cou, lui tendait les mains dans une invitation de jouissance et lui souriait comme un amoureux sourirait à sa belle.

Le Roi Jaune désespérait de le voir s'entraîner au combat et apprendre les rudiments de la vie d'un roi. Eztellan était un poète dans l'âme. Sa sensible personnalité s'émerveillait de la moindre poussière et de la moindre couleur présente en ce monde. Il écrivait jusque tard dans la nuit des poèmes.

Le Roi Jaune était le seul parent qu'il avait puisque sa mère était décédée en lui donnant la vie. Le Roi Jaune ne savait plus que penser de son fils qui portait fièrement le visage gracieux et envoûtant de sa mère.

Cet après-midi-là, Eztellan avait enfin réussi à s'échapper des griffes de son professeur. Il avait trouvé refuge dans une aile du château interdit d'accès à toute personne y vivant. Le jeune homme s'était enfoncé dans les entrailles sinistres de ce long couloir pour déboucher dans une pièce circulaire baignée d'une lumière divine. Cette source de clarté provenait d'une grande fenêtre voûtée. C'était la première fois que Eztellan voyait quelque chose d'aussi beau : il n'avait encore jamais vu de vitraux. Le soleil qui perforait les couleurs avec élégance les rendaient plus vives que jamais.

Eztellan était hypnotisé par cette magie. Alors qu'il s'avançait sous la pluie du soleil, il remarqua trop tard le portrait de la femme que les vitraux présentaient.