" Ils ne nous entendent pas, pourtant nous, nous les entendons tous. "
Les bruits : de la ville, des hommes, femmes, enfants ; ce sont leur voix, leur cris, leurs déplacements, lourds, frivoles, voir même leurs soupirs ! La sonorité des objets qui glissent, tombent, se fracassent...
Les bruits, je les entends tous. Ils se heurtent dans ma tête, tapent insidieusement, autant de par leur résonance, leur importance...
Sensible aux bruits qui déferlent, oui ! ils me crispent, me rendent folle. Presque à envier la surdité !
Non ! car la musique me berce, me tranquillise, m’assainit. Je m'y réfugie dans la bulle qu'est mon appartement, lorsque la voisine ne tape pas de ses talons dit "aiguille", clac ! clac ! Vous les entendez comme moi ! Ils me tapent sur le système ! Et puis ceux d'à côté, qui n'ont pas compris que les chaises ne se traînent pas, que les portes ne se claquent pas ! Que l'on hurle pas mais que l'on peut parler...
En bref, je ne supporte pas la lourdeur, la négligence : quoi de plus facile de faire doucement, tranquillement...
Les journées sont quelques fois longues et assourdissantes avant de retrouver mon cocon, les deux oreilles protégées par un casque audio, je pénètre dans la vie de Mozart, glisse sur la guitare d'Eric Clapton, et furette sur des tempos "Jazzy" et bien d'autres.
Je me crée un monde à moi, une harmonie mélodieuse...
Je voudrais une vie silencieuse, comme une minute de silence dans un stade, qui durerait éperdument. Le tapage m'aigrit, me crispe, mes nerfs sont alors à fleur de peau ! Je me désole et plus que de changer moi-même je me perds à vouloir changer le monde, c'est plutôt idiot !
Je les entends tous.