livre 3 - 5
Nos retrouvailles à six démontraient la force des liens que nous avions établis. Nous n’étions pas des amis, pas des partenaires sexuels, c’était juste au-delà. Nous avons retrouvé nos échanges. Le genre n’avait plus aucune importance. Seul le plaisir donné et reçu de l’autre était notre recherche. Maintenant, nous n’hésitions pas à nous mettre par trois ou quatre pour emporter l’un de nous à des sommets impossibles.
J’avais considérablement changé, parait-il ! Seul Doron connaissait la cause, mais gardait le secret. Manon connaissait une autre partie, mais se taisait.
Nous étions entre nous, en ayant retrouvé intact ce qui nous liait. Immédiatement, ce sont des embrasses, des caresses, la recherche du bonheur de l'autre. Nous dinons ensemble, ce qui nous permet de parler d'autre chose que de sexe ! Puis nous reprenons nos activités physiques. J'étais totalement avec eux, mais il me manquait quelque chose. Brutalement, en début de soirée, je craque. Je ne suis pas à ma place. J'ai envie du sourire de Pierri. Cela ne s'était jamais produit avant. Je rejoins Doron et lui dis mon besoin de m'éloigner. Occupé avec Charlotte, je vois l'inquiétude dans son regard. Je lui souris et je caresse sa joue pour le rassurer.
La pièce est dans la pénombre, la nuit est douce et je sais qu'il n'y a pas âme qui vive dans les couloirs. C'est donc nu que je regagne le hall et que je monte chez Alex. Je fais le code sur la poignée et j'ouvre doucement la porte.
— C’est qui ?
— C’est moi, Usem ! Mais je croyais que tu passais la nuit chez Sarah et Lucas ?
— Je viens de rentrer par le dernier bus. Nous avons passé la journée ensemble. On a joué à un jeu vidéo et j'étais coincé entre eux deux. Si tu savais comme j'étais bien ! Mais je n’ai pas osé dormir avec eux… Pourtant…
— Je comprends ! J'ai besoin de calme ce soir. Je peux dormir avec toi ?
— Tu sais que j'adore ça ! Je venais juste d'éteindre ! Tu veux quelque chose ?
— Non, du calme ! Je suis perdu !
— Tu veux en parler ?
— Alex, tu es mignon ! Tu as tes soucis, les miens sont sans importance !
Nous nous couchons et le sommeil nous emporte.
J'avais pris mon PC, compagnon de mes insomnies. Tôt le matin, je le vois clignoter. Des mails importants sont arrivés. Je l'ouvre et je vois en fait que ce sont des commentaires sur mon texte, celui que vous êtes en train de parcourir.
Mon ami m’avait suggéré de partager mon récit, afin que d’autres puissent m’aider. N’y connaissant rien, il m’a filé son identifiant et son mot de passe. Ce que vous lisez maintenant n’est pas de lui ! J’espère que ça ne va pas lui attirer d’ennuis !
Souvent, je prends l'ordi de Doron et donc il a tous les accès. Je ne lui ai pas parlé de ce texte, que j'écris uniquement pour Jérôme et ses lecteurs. Il a dû le voir. Je n'avais pas pensé à ça.
Après un moment d’affolement, je me dis qu'il sait déjà tout ce que j'ai écrit. Il verra que je lui ai tout dit. Je comprends qu'il l'a montré à nos amis, car ce sont leurs réactions qui arrivent. Je ne lui en veux pas. Il a dû avoir besoin de leur expliquer mon absence, mes changements. Il ne connait pas tous les détails et ce texte est le meilleur moyen pour leur dire ce que je vis.
Oui, ce sont des amis, de vrais amis, car leurs commentaires sont merveilleux de compréhension, de chaleur. Mes yeux se mouillent devant tant de gentillesse.
***
Est-ce que c’est normal de raconter sa vie à ses amis et à son amant au travers d’un blog ? C’est bizarre. Je ne suis pas clair sur ce point.
En plus, il va y avoir confusion avec Jérôme ! Je dois peut-être tout reprendre sous mon vrai nom ?
Annotations
Versions