Premier pas : Sortir de l'enfance

4 minutes de lecture

Tu m'as suivi, ami lecteur ?

Quel plaisir !

Pour ces cinq premiers pas, je vais partager, avec toi, ce qu'il faut comprendre pour avancer vers le bonheur.


Mais, je te sens réticent, méfiant: tu hésites ?

« Mais qui me dit que nous allons vers le bonheur ?»


Je suis heureux, tu as la bonne réaction : tu ne te laisses pas mener les yeux fermés, docile !

Je te l'ai dit, je te propose de partager ce que la vie, le bon sens , la philosophie ont pu m'apprendre.

Je ne possède pas la vérité et je ne te propose qu'une courte promenade .


Je sais l'avantage de l'écriture, c'est que l'on peut parler sans être interrompu.

Mais l'envers de la médaille est cruel, seul , je parle seul, et je dois t'imaginer lecteur.

Suis- moi : tu ne risques rien !


J'ai compris que pour connaître un homme, il suffit de savoir ce qu'il désire.

Cela n'a rien d'étonnant, selon Spinoza :le désir est l'essence de l’homme.

Depuis longtemps je médite cette thèse, et jour après jour ma vie me la confirme.


Et, paradoxalement, le désir est visible .

Pour cela, il suffit d'apprendre à écouter et à entendre .

Bien sûr, cela demande une réelle, sincère attention à l'autre.


Cet art du dialogue s'est perdu, pire l'attention à l'autre ne dépasse guère l'objectif immédiat : vendre sa camelote, dénigrer, séduire ou détruire.

Mais si vous écoutez, patiemment, attentivement votre interlocuteur le désir sera visible, audible, perceptible .


« Certes, mais quel lien avec le bonheur ? »

Ce que nous désirons, ce que nous recherchons c'est ce qui nous manque .

Nous nous disons tous : voilà ce que je désire et, si je l'obtiens, je serai heureux.


Pendant longtemps j'ai cru que tous cherchaient la gloire , l'argent ou, pour les âmes plus délicates, l'amour , le savoir.

Pourtant, progressivement, je me suis rendu compte qu'il n'en était rien .


Avec effroi, avec stupeur, j'ai compris : ce que mes semblables désirent c'est retourner en enfance, pour eux c'est cela le bonheur !

« Enfance, vous exagérez, disons, plutôt, adolescence ; «


C'est possible !

Mes proches sont toujours surpris par l'attention que je peux porter aux phénomènes de mode, les plus superficiels.

Ces épiphénomènes sont de la plus haute importance : ils dévoilent, eux aussi , le désir .



Il y avait quelque chose, quelque chose qui m'échappait dans le comportement de certaines femmes de ma génération.

Elles avaient construit un couple, avaient de nombreux enfants,et , du jour au lendemain, elles abandonnaient tout, du jour au lendemain , pour être « heureuse » ?


Un nouveau mot , une nouvelle mode, est apparu les « quincados », et là , j'ai compris face à la vieillesse, face à la mort, un seul désir subsistait rester un adolescent !

« Redevenir ? »


Non ami lecteur , non : rester.

Car jamais le passage à l'âge adulte ne s'est fait. Il faut être adolescent pour ne pas se rendre compte que détruire tous ceux qui ont partagé sa vie , époux, enfants ne pourra jamais conduire au bonheur !


« Mais tout le monde a droit au bonheur ! »

C'est bien le problème, le bonheur est devenu un droit , et même un produit que l'on vend : et les clients ne peuvent être acceptés d'être déçus .


« Qu'importe si le bonheur est là ? «

Mais c'est impossible : sortir de l'enfance est le premier pas vers le bonheur !

Bien sûr, il y a un bonheur de l'enfance. Les derniers pas de ce chemin ont pour origine mes instants de bonheur, hérités de l'enfance.


Mais trois remarques s'imposent :


1) L'enfant ne se sait pas , ne se pense pas heureux : le doux et délicieux instant de bonheur du doux baiser ou de la promenade en vélo , ne sont , pour l’enfant, que cela , un doux baiser, une promenade.

L'adulte, qui veut redevenir enfant, oublie qu'il y perdrait la conscience du bonheur.


2 ) Aucun adulte n'accepterait la réalité de l'enfance, une période de totale dépendance, d'incomplétude du corps et de l'esprit.


3 ) Enfin ( et surtout!) que vaut un bonheur qui repose sur la négation de ce que l'on est, adulte qui se renie comme enfant ?



« Oui mais l'adolescence, elle, est merveilleuse, le lieu de tous les excès, lieu de l'amour fou, le temps de Roméo et Juliette


Illusions que tout cela, ami lecteur, illusions !

Pour Shakespeare les amants de Vérone ne sont pas des adolescents, mais des amants !

A quatorze ans, ils sont adultes, ils ont le droit de se marier, ils peuvent procréer .


De fait, c'est l'allongement des études la longue dépendance des enfants qui créera ce concept d'adolescence : avant la Révolution, il n'a aucun sens !

Et l'adolescence, c'est aussi, surtout, le moment du mal être, de l’indécision : comment désirer cela pourrait-il nous rendre heureux ?


Non ami, je te le dis : le bonheur est adulte



Ami lecteur

De ton désir

N aie point peur


Peur de souffrir

Peur de rire

Peur du bonheur


Car tous et toutes

Nous sommes désir

Notre essence


Jamais ne redoute

Mais sors de l enfance

De l adolescence


Accepte ce que tu es

Et le premier pas

Sera fait


Tu t approcheras

Sans peur

Du bonheur

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