C'était une petite ville comme les autres. Mais elle ne fut pas épargnée lorsque les aliens débarquèrent un beau jour. Ils brûlèrent et tuèrent beaucoup de monde, le monde tomba sous leur joug. Leurs faisceaux lumineux tombaient du ciel de jour comme de nuit pour scruter, scanner tous les humains, à la recherche de réfractaires.

Les aliens eux-mêmes se baladaient parmi les humains, et tuaient tous ceux qui tentaient de s'opposer à leur colonisation forcée de la planète Terre. La résistance humaine s'organisa. Un Américain (car dans tous les films de science-fiction, c'est toujours un Américain qui sauve le monde) décida toutefois un jour que la situation était intolérable. Il défia le chef des aliens en combat singulier.

Le défi était un combat à mort. Il fut organisé au milieu d'un supermarché, car les aliens étaient persuadés qu'il s'agissait de musées à la gloire de la nourriture, et ils aimaient beaucoup la nourriture, donc les supermarchés.

Chacun choisit son arme : l'alien prit un paquet de poisson pané, l'humain une botte de poireaux. Le combat dura trois jours et trois nuits. Mais à l'aube du troisième jour, l'alien désarma l'humain en fendant son poireau jusqu'à la racine. L'humain, désarmé, saisit la première arme à sa disposition.

C'était une carotte.

L'humain planta une carotte dans le cœur de l'alien, qui mourut aussitôt. C'était la seule arme qu'on ait trouvé contre eux.

Aussi, quand la résistance humaine eut défait les aliens un peu partout dans le monde, et que l'humain qui les avait tous sauvé rentra dans sa ville natale, où tous les commerces étaient fermés le dimanche, on décida pour commémorer son acte de bravoure d'autoriser la vente de carottes le dimanche.