Repli
Le retour se fait dans un état second. Je me fais flasher deux fois, je m’en contrefiche.
Je cogne la voiture de devant en me garant et déclenche une alarme. J’entends à peine le hurlement, plaque mon numéro de téléphone sur le pare-brise sans vérifier les possibles dégâts et pénètre dans mon immeuble. Je longe les murs. Cherche l'entrée. Les clés. La serrure se déverrouille. J’ouvre et pénètre dans mon appartement. Je referme la porte avant de m’y adosser. Mes yeux se ferment à mesure que l’adrénaline quitte mon corps. Je glisse lentement, je me sens mal. Le sol dur rencontre mes fesses dans un claquement douloureux. Je tente de retenir mes sanglots alors que je sens le bad trip m’arriver comme un violent coup de poing dans l’estomac… L’air quittant vos poumons, l’impossibilité de respirer, la douleur qui vous paralyse…
Je n’en peux plus.
Je reste là, pleurant en silence pour ne pas gêner les voisins. Je n’ai pas allumé la lumière, je suis dans le noir, me griffe bras et jambes en priant pour que la douleur m’évite de sombrer.
Ça finit par aller mieux. Un tout petit peu mieux.
Lentement, je me relève, m’oriente vaguement grâce au mur jusqu’à mon lit, me fourre sous les draps en cherchant un corps absent. Elle est en mission, je suis encore seule pendant un mois. J’ai déjà appelé Hugo vendredi dernier, et Claire n’est plus là…
Je veux dormir. Laissez-moi dormir…
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