Voilà tous les témoignages recueillis via le site forum Doctissimo[1]. Ne serait-ce que sur un seul topic, on voit déjà l'ampleur des dégâts. Malheureusement, ces témoignages d'il y a 8 ans sont toujours d'actualité. Aujourd'hui, on en parle un peu plus, mais cela reste très discret. Les conséquences, elles, le sont beaucoup moins : une étude anglaise[2] a interrogé des centaines de familles avec un enfant de 12 ans entre 2003 et 2004. L'équipe anglaise a ensuite recontacté ces familles 6 ans plus tard, pour évaluer la santé mentale des jeunes à l'âge de 18 ans. Les chercheurs ont donc constaté que parmi le groupe ayant eu de graves difficultés avec leur frère et sœurs, 14% se sont infligés des automutilations (contre 7,6% des enfants n'ayant eu aucunes difficultés). En outre, 16% des enfants ayant eu des difficultés au sein de leur fratrie souffrent d'anxiété contre 9,3% des enfants n'ayant pas eu de problème marquant avec leurs frères et sœurs. Il semblerait également, d'après cette étude, que les filles soient plus victimes que les garçons, particulièrement dans les familles de 3 enfants ou plus. Les grands-frères, eux, sont plus souvent responsables de maltraitances à l'égard des plus jeunes.

« Cette étude est la première à s'intéresser aux conséquences de la maltraitance infantile par les frères et sœurs. ». Le Dr. Lucy Bowes, du département des affaires de l'Université d'Oxford, et co-auteur de l'étude signale que « même si on ne peut affirmer que la violence fraternelle est cause de dépression, les résultats de l'étude sont intéressants. Nous avons besoin de faire de nouvelles études pour en savoir davantage mais, en tout cas, les malveillances entre frères et sœurs ont des conséquences sur le long terme. Les parents doivent donc être à l'écoute de leurs enfants pour éviter les dérapages. ».

D'après le site Les Supers Parents[3], il faut être conscient des conséquences que peux avoir la violence entre frère et sœurs sur notre vie d'adulte : « Les rivalités entre frères et sœurs, ça n’arrive pas qu’aux autres ! C’est universel ! Sachez que tous nos efforts pour ne faire aucune comparaison, aucun favoritisme et donner à nos enfants un « amour égal » ne les empêcheront pas d’être jaloux et de se disputer. ». Il faut également savoir que même si nous avons également vécu la rivalité « frangins/frangines », nous ne sommes pas tout à fait près à gérer l'antagonisme de nos propres enfants. Ainsi, les relations que nous avons eu ou que nous avons avec nos frères et sœurs continuent de déclencher de vives réactions émotives en nous. Ces émotions peuvent influencer notre manière d'être maintenant avec nos frères et sœurs. Elles se transmettent également d'une génération à l'autre : « si nous n'aimons pas notre frère, il y a de fortes chances pour que nos enfants n'aimeront pas les enfants de notre frère. ». La relation entre frères et sœurs a souvent tendance à régir notre confiance en nous une fois adulte. Ainsi, un enfant que ces aînés auront traités de « bon à rien » aura une forte tendance à garder cette image-là de lui une fois adulte … Quant à l'aîné qui « dirigeait sa fratrie », il aura tendance à finir en meneur d'homme, à prendre des décisions, des responsabilités pour les autres. En conclusion, pour le site Les Supers Parents, « il ne sert à rien de chercher à ce que nos enfants s'aiment entre eux ou soient « amis ». Mieux vaut leur apprendre à se parler, à s'écouter, à se rendre compte de leurs différences et à trouver eux même des solutions pour surmonter ces différences. ».

[1]http://forum.doctissimo.fr/famille/relations-freres-soeurs/maltraitance-soeurs-freres-sujet_1117_1.htm

[2]http://www.topsante.com/maman-et-enfant/enfants/bien-grandir/depression-les-violences-dans-une-fratrie-augmentent-le-risque-64095

[3]http://www.les-supers-parents.com/resoudre-les-jalousies-et-rivalites-entre-freres-et-soeurs/