Je suivis le couple, discrètement, jusque chez eux de crainte qu'un autre vampire ne les agresse en pleine rue. Une fois qu'ils eurent retrouvé leur foyer, je restai là quelques instants, scrutant les horizons de mes yeux perçants. Ensuite, dès que je jugeai qu'ils étaient hors de danger, je rentrai chez moi.

A la fenêtre de mon appartement, je jetai un dernier coup d’œil en arrière. La ville avait retrouvé son calme; pas de chat qui miaulait à la lune ni de chien pour lui aboyait dessus et dans les chaumières, tout le monde dormait à poings fermés. J'entrai donc, fermai la fenêtre devant moi et me dirigeai dans ma chambre. Là, j'y découvris Emilie, endormie dans mon lit. Je souris.

Je me déshabillai, enfilai mon pyjama et me glissai sous les couvertures après avoir pris soin de fermer les volets car je pouvais le ressentir, les premiers rayons du soleil n'allaient pas tarder à paraître. Je fermai les yeux, essayai d'attirer le sommeil jusqu'à moi mais rien à faire, l'agitation de cette nuit et l'apparition d'un nouveau vampire m'avaient plongé dans une certaine angoisse et mon esprit ne put trouver repos, avec toute cette nouvelle agitation à laquelle il devait faire face.

Je pensais être le seul vampire, à part Emilie que j'avais mordue et transformée. Je réfléchis et réfléchis quand soudain je me rappelai un détail que j'avais oublié avec tout ce qui s'était passé par la suite; les animaux du zoo ! Je m'étais nourri de leur sang et cela avait dû les infecter comme une sorte de virus. Je me souvins ensuite leurs comportements étranges.

L'homme avait dû être mordu ce jour-là car par la suite, il m'avait semblé les avoir tous privés de vie. Je devais agir vite et voir si d'autres vampires n'avaient pas vu le jour depuis. 

J'avais eu le temps de peser le pour et le contre de ma nouvelle vie, philosopher sur les notions de bien et de mal et de voir ce que je pouvais faire et ce que je devais faire. J'avais convenu que m'en prendre à mes semblables, aux humains était mal et qu'il fallait mieux que je trouve mes proies chez les animaux. Cependant, eux, tout juste nés vampires n'avaient pas eu le temps de réfléchir à la question de l'éthique.

Aussi décidai-je après avoir recontacté Justine pour remettre les choses au clair et essayé de recoller ce qui, entre nous, s'était brisé, de fouiller la ville à la recherche d'autres comme moi afin de leur montrer la voie à suivre, la voie de l'éthique.