Chapitre IV. Le plus beau soir de sa vie.

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E.Y

Bianca chipotait dans son assiette, elle n'avait pas trés faim en fait. Sa meilleure amie qui lui avait fauché celui qu'elle lorgnait..Ah Marjo lui devra une explication, elle devait le voir les efforts qu'elle déployait pour que le jeune homme tombe dans ses filets. Bonne joueuse elle répondit tout de même au sourire triste que son amie lui adressa. Mentalement elle souhaitat beaucoups de bonheur au jeune couple. A coté d'elle, Evy s'ennuyait, elle aurait préférée le Mac do, entre fille, elle interpella sa voisine .

  • Oh Bianca ! Tu devais t'en douter un peu que Sébastien et Marjo sortaient ensemble, tu étais donc la seule du lycée à ne pas t'en être rendue compte ! Tu as été trop timide, Marjo elle n'a pas manquée de lucidité. Entre nous, une histoire d'amour à notre age, on est trop jeune pour ça.
  • Tu dois avoir raison , répondit Bianca qui n'en pensait pas un mot mais qui n'avait pas envie de polémiquer avec Evelyne. ll n'y a pas que ça , reprit -elle. La mort d'Akim aussi me bouleverse. Le jour ou on a eu le bac devrait être la plus belle de notre vie et...
  • Oh tu sais Akim c'était un bon pôte quand on était à l'école du lac. Il a mal viré ensuite, comme tous les arabes, lui il était un peu moins con, c'est domage, mais ça s'appelle de l'atavisme ma puce !
  • Mais t'es pourrie en fait ! C'est d'un cynisme ce que tu dis.
  • Oh et puis Zut ! je suis venue pour faire la teuf avec mes amies, je me retrouves dans un restau de bourges, entouré de vioques, comme s'il s'agissait d'un thé dansant ou d'une réunion tupperware. Il y en a une qui fait la tronche car on lui a volé le puceau qu' elle voulait pour mec. Mais elle avait qu'a se réveiller avant la rêveuse. l'autre calcule personne noyée dans les yeux de son amoureux. Et en plus on me repproche d'être cynique ! Eh bien la cynique vous emmerde et vous salue bien bas. Je vais finir ma soirée dans un endroit ou ça bouge. Ici ça sent la maison de retraite !

Et, aprés cette tirade, elle tira brusquement sa chaise et partit en faisant claquer ses talons. Sa mére et son gigolo, firent mine de la retenir, n'y parvenant pas, appelérent le garçon et abandonérent quelques billets sur un coinde table. il partirent comme des voleurs, personne ne les retint. Bianca se jeta dans les bras de sa mére, tous la regardaient maintenant. Elle essayait de parler, entre deus hoquets elle parvint tout de même à dire:

  • Ce devait être le plus beau soir de ma vie ! Marjo me calcule même pas, Evy se casse comme une voleuse en me jetant des méchancetés au visage. C'est aujourd'hui que j'apprend la mort d'Akim, un ami d'enfance, je savis qu'il n'était plus le même, pour moi, il était toujours Akimieux mou, celui qui me consolait, qui me disait que j'étais une princesse. Il était bon à l'école pourtant, quel gachis!

Un homme de l'autre coté de la salle se crût invité à intervenir et abboya narquois

  • Mais un bougnoule de Villeneuve, c'était écrit, ils ont ça dans le sang. Je vais pas pleurer cette racaille! Ils ne savent faire que ça, violer, tuer, bruler les caisses, et se câmer.

Fort heureusement, un homme assis à la même table que ce sinistre individu lui coupa la pârole.

  • Robert, tu as bu trois pastis t'es déjà rond, je ne te laisse pas le choix, tes apéro c'est pour moi, mais fait moi plaisir, casse toi avec ta gueule de con. les racistes de ton genre ça me débecte. Tire toi, ou je te déboite !

L'autre ne demanda pas son reste, il embarqua sa veste et poliement salua l'assemblée et s'en alla.

***
L'homme, un quadragénaire athlétique, accompagné d'une ravissante brune d'une trentaine d'année s'était levé et se présentait maintenant à la tablée de Marcello

  • Mon ami, qui n'en était pas un à quitté le restaurant précipitemment ! vous m' autorisez à m'asseoir à coté de la signorina ! Marcello, présentes moi!
  • Roger Morrichon,un honnete homme pour qui j'ai été heureux de travailler...

Il ne le laissa pas finir,

  • voici ma femme Aicha, qui se fait appeler Rose à cause d'abrutis comme ce Robert, il y a tant de raciste dans notre belle institution. Le jour ou je suis commissaire, je balance cette merde à la circulation. Mais je vous en prie, messieurs dames, la fête continue, elle a raison la demoiselle, on fait la fête, le jour du bac, on laisse les tristesses au vestiaires. j'ai demandé au serveur de mettre des bouteilles de champagne au frais. Nous allons trinquer à ces jeunes filles.

Roger tira la chaise occupée un peu plus tôt par Evelyne. Sans attendre d'approbation il s'installa et invita sa femme à se joindre à lui. De toute façon, il savait que sa carrure de rugbyman et son autorité naturelle balayait toutes les objections. Rares étaient les audacieux à vraiment s'opposer à lui. Encore moins nombreux étaient ceux qui se permettaient de parler avec lui en toute franchise .Sans plus s'occuper du reste de l'assemblée, il sortit un petit mouchoir brodé de sa poche de veston et sécha les larmes de sa jeune voisine.C'est Bianca ton prénom, c'est ça, je connais ton pére, c'est un brave homme, il est venu faire des gaches chez moi. Il travaille bien et vite. Tu sais je ne suis pas fier de travailler avec un abruti Comme Robert, il a eu de la chance de comprendre ce que je lui ai dit. Je l'aurais rossé volontier. Tu connaissais Akim, c'est triste, une mort est toujours triste, je connaissait son pére Rachid, il ne travaillait pas aussi bien que ton pére, ni aussi vite, mais c'est un brâve gars, sa femme vient du même bled que Rose. C'est des kabyles, il y a encore des crétins en France qui confondent Arabes et Berbéres. Bon jeune fille, je sais que tu vient tout juste de passer ton bac. Sais-tu ce que tu voudras faire plus tard ? comme la plupart des filles de ton age tu en a sans doute aucunes idée. sache que si tu veux être utile à ton pays tu peut devenir flic. Tu as l'air intelligente, tu grimperas les échelons petit à petit. Moi je n'ai aucun mérite, j'étais sergent dans l'armée de terre, je n'ai pas fait d'étude, j'ai le bac, je vais bientôt devenir commissaire. Il faudra un jour se débarasser de ces antiquités poussiéreuse et racistes qui sont une honte pour la police. Ah oui, ma belle, ne t'apitoie pas trop sur les gamins de l'Arlequin ou de Teisseire ou Mistral. Ils ont choisis leur vie, ils ont du mal à en sortir. Ceux qui choisissent le mauvais coté de la force, ils le paient tôt ou tard. Mais tout n'est pas écrit. Je suis certain qu'un jour l'état de droit reviendra dans les quartiers. La police à besoin de femmes dans ses rangs, des filles d'origine populaire avec un coeur gros comme ça pense y !

****

Dans le tram, au retour, Bianca pensait à cette soirée bizarre, à la proposition de ce drôle de bonhomme, ses peines de coeur et a ce pauvre Akim. Une chose était certaine, pour l'instant, malgrés l'amour qu'elle portait à ses parents, pour rien au monde, elle ne voudrait rester à Grenoble.Le Tram stopa brusquement. Devant eux l'avenue Marcellin Berthelot etait barré par un cordon de poubelles enflammées. au loin villeneuve semblait bruler. Des jeunes du quartier, tout de noir vétus, casqués cagoulés caillaissaient les pompiers et les forces de l'ordre. Un bataillon de crs, venus du quartier voisin de mistral sécurisa comme il pût le carrefour. les émeutiers se dispersérent dans le quartier voisin qu'ils connaissaient comme leur poche. les forces de l'ordre, gardiens de la paix ou crs restérent prudemment en retrait. ils savaient que suivre ces jeunes écervelés dans ce labyrinthe piéton était risqué. ils devaient attendre les renforts pour agir

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