Le temps est la pluie
En un jour pluvieux du mois de mai tu es parti, me laissant planté là, sur le quai de la gare, comme un abruti. J'ai longtemps attendu ton retour, immobile sous la pluie. Pourtant le train n'est jamais revenu ; le décor l'a avalé, l'averse l'a délavé, le temps l'a effacé. Et, toi, tu as disparu. Depuis, je ne t'ai pas revu.
J'ai pourtant cru t'apercevoir, parfois, lorsque mes nuits devenaient longues et que mes jours s'habillaient de noir. Ce n'était que l'image de ton souvenir, ce souvenir décoloré par la pluie. Tes couleurs se sont envolées, l'ombre de ton sourire s'est altérée. J'ai même fini par t'oublier lorsque le soleil s'est remis à briller.
Mais, lorsque la pluie tombe, éparpillant sur terre ses gouttes de cristal, j'aperçois, au loin, ta vague silhouette discontinue. Ainsi se redessinent tes contours sous le ciel obscurci et mes larmes, alors, se mêlent à la pluie.
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