La désillusion de Khlein

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Il était une fois,

Un roi...

Mais pas n'importe lequel, non...

C'était un roi qui ne pensait pas comme les autres, ou plutôt, qui ne voulait pas penser comme les autres...

Lui, ce qui l'interessait, c'était la richesse.

Car bien sûr, la richesse amène le pouvoir, et le pouvoir amène l'obéissance...

Et comme la suite paraît logique, l'obéissance,elle, devrait amener à l'asservissement...

On raconte que celui qui détient la plus grande richesse, est celui qui peut tout posséder.

Voilà ce en quoi le roi William Khlein II croyait.

Né dans une famille de noble, il grandit dans la luxure et l'aristocratie.

Son père, voyant que son fils débordait d'ambition, lui apprit tout ce qu'il fallait savoir sur le statut de roi ansi que les devoirs et privilège que ce titre apportait.

Jusqu'à son âge d'homme, il ne cessa de nourrir les connaissances de son fils, tant et si bien qu'il devient impitoyable et plus intelligent que tous les jeunes princes héritiers eux-même.

À l'âge de 20 ans, il parcouru différents royaumes et prononça des discours avec l'accord de leurs souverains où il exposait ses idées et projets s'il devenait roi.

La plupart des seigneurs connaissaient la famille Khlein, il avait donc été simple pour son père d'organiser ces discours sans qu'il n'y est le moindre tensions où d'hostilités venant de leur part.

À ses 21 ans, il arborait le titre de héraut, accordé et donné par son père, lui même émissaire du roi du royaume où ils vivaient.

Pendant 2 ans, il continua ses voyages, multipliant ses discours et faisant des nouvelles rencontres, lui permettant d'atteindre une notoriété des plus importantes.

Durant l'année de ses 23 ans, William Khlein II devient le plus jeune roi existant.

Son père avait réussit à convaincre le roi de leur royaume à lui léguer le trône en lui expliquant que son fils réussirait à tripler sa richesse actuelle, ce qu'il fit.

Désormais au pouvoir, le roi William Khlein II n'avait plus qu'un seul objectif : devenir la plus grande richesse du monde.

Et il ne lui a fallut que 5 ans pour l'atteindre...

Jamais un roi n'avait été capable d'une telle prouesse, jamais...

Tous les autres souverains étaient dépassés, tous les souverains, oui, mais pas seulement eux !

Les habitants de tous les royaumes n'en croyaient pas leurs yeux eux aussi quand ils le voyaient recouvert d'or sur le dos de sa monture...

Elle même plus riche que certains manants.

Khlein était devenu immensément riche.

Ce qu'il désirait, il l'obtenait.

Les femmes, les bijoux, les montures, les armes et plus encore...

Tout cela était à sa portée, et pour les obtenir, il lui suffisait de laisser couler quelques pièces d'or de ses manches de soie...

Voilà comment le grand William Khlein II prospéra.

Pendant 10 ans, il réussit à s'enrichir encore et encore, à tel point qu'il posséda quasiment tout, y compris d'autres royaumes.

Nul n'osait s'opposer à lui et à son autorité, tant et si bien qu'il ne resta que quelques petite principautés qui refusaient de lui appartenir.

Cependant, parmis ces principautés, l'une d'elle appartenait à la princesse Cassandre Eleonor.

Une jeune femme qui avait hérité des terres de sa mère et qui possédait plusieurs mines de diamant.

Elle avait reçu une éducation des plus durs de la part de sa mère afin qu'elle puisse s'imposer dans le monde où nous vivons, un monde où ce sont les hommes qui ont le pouvoir.

Cassandre Eleonor eu l'occasion de converser avec le roi Khlein le jour où celui-ci lui demanda de lui vendre son royaume.

À sa grande stupéfaction, elle refusa son offre.

Khlein ne comprenait pas, jamais on ne lui avait refusé quoi que ce soit, par crainte ou tout simplement par sentiment d'infériorité.

Nous nous rappelâmes encore leurs discussion...

" - Ce sont vos terres que je désire Souveraine...

Pourquoi ne me les léguer vous pas ?

En acceptant, vous serez toujours la princesse Cassandre Eleonor, mais de mon royaume.

Je vous offre la possibilité d'être une jeune femme si riche, que même la richesse vous envirait...

Que vous suggère votre conscience...

Dites moi.

- Vous êtes tellement sûr de vous...William...

Vous pensez pouvoir tout obtenir grâce à votre fortune, mais il n'en sera rien.

- Vous refusez donc ma proposition...

Est-ce ce que je dois comprendre ?

- Je ne vous cèderai pas mes terres, vous l'avez bien compris.

- Ainsi soit-il.

Puisque ce n'est pas vous qui me donnez vos propriétés, je vais me les approprier moi même.

- Sans mon accord, vous ne pouvez rien faire William, vous le savez très bien.

Vous seriez prêt à mener une guerre pour ça ?

- Une guerre ? Avait répondu le roi Khlein.

Il s'était mit à rire.

- Non, jamais, oh grand jamais.

Pourquoi se battre lorsque l'on possède les plus grandes richesses du monde ?

Ce que je veux ma chère, ce sont vos terres...

Et je ne vois qu'un seul moyen pour les avoirs.

Acheter la Terre elle même.

Cette fois, c'était au tour de Cassandre Eleonor de se mettre à rire.

- Personne ne possède la Terre, elle n'appartient à aucun Homme.

Vous ne pouvez pas vous permettre....

Non...

Vous n'avez aucun droit sur elle.

Cette idée vous pouvez l'oublier.

- Ah oui ?

Tous les souverains possèdent des parts de terres, des domaines, des royaumes...

À qui croyez vous quelles appartiennent initialement ?

À la Terre.

Si nous avons réussi à obtenir des petits morceaux jusqu'à aujourd'hui, nous pouvons avoir la totalité, encore faut il en être capable.

Et moi, William Khlein II, je le suis.

Dans une semaine, je reviendrai ici, avec mes droits sur tout ce que vous possédez et l'acte qui le prouvera. "

Ce fut sur ces mots que la rencontre du roi Khlein et de la princesse Cassandre Eleonor prit fin.

La plupart de ceux qui les avaient entendu, ne croyaient pas en la parole de Khlein.

Pour eux, il avait raconté cela pour effrayer la princesse, afin que celle-ci change d'avis et décide de s'incliner.

Mais ils étaient loin de se douter des desseins du roi.

À peine était il retourné dans sa demeure, que Khlein convoqua six de ses émissaires.

Il leur dicta le message qui'ils devaient annoncer aux souverains des autres royaumes et aux villages indépendants.

Les émissaires partirent le jour même en direction des autres contrées.

La nouvelle fît rapidement le tour du monde.

Tout le monde était concerné, car une personne prête à acheter la sphère bleue, ce n'est pas tous les jours que l'on entendait ça.

Cependant, si pour la plupart des habitants des royaumes cela n'avait aucune importance, aux yeux de Synésios Saturnis, un paysan d'un village indépendant ; la décision que Khlein avait prise était inacceptable.

C'est donc armé de son courage et de son droit à s'exprimer qu'il se rendit au château du roi Khlein afin de s'entretenir avec lui.

Quelle ne fut pas la surprise de Klhein lorsque l'un de ses valets lui annonça qu'un paysan souhaitait s'entretenir avec lui à propos de sa décision.

Néantmoins, il accepta tout de même l'entretien.

Ceux qui y ont assisté, se rappelent encore de leur discussion...

" - Bonjour.

Bonjour.

Bonjour.

Synésios Saturnis saluait tous les valets et les gardes.

Il n'était jamais entré dans le château de Khlein, comme beaucoup d'autres paysans d'ailleurs...

En fait, il n'était jamais entré dans aucun château.

D'autant plus qu'aucun paysan n'était autorisé à pénétrer les demeures royales sans autorisation.

En arrivant devant l'entrée du château, Khlein s'adressa à lui.

- Synésios Saturnis ?

- En personne, lui répondit-il de loin.

- Je vous en prie, avancez.

Il avança entre les deux rangées de garde qui se trouvaient à droite et à gauche de lui.

Un long tapis marron longeait la salle du trône.

Lorsqu'il arriva à environ trois mètre du roi, les deux gardes royaux qui étaient postés près du trône se plaçèrent devant lui, leurs lances l'empêchant de faire un pas de plus...

Klhein se leva...

Le conseiller du roi Klhein s'adressa à Synesios.

- Veuillez vous incliner devant le roi, paysan impétueux...

- Je n'en ferais rien, répondis Synésios.

- Comment oses...

- Ce n'est rien Thébus.

S'il ne veut pas s'incliner, il ne s'inclinera pas, je ne force personne à le faire.

- Alors...

Tu es le fameux paysan qui désire s'entretenir avec moi...?

- En effet, je suis ce paysan.

- Tu as du courage, je dois l'avouer...

Désires-tu un quelconque breuvage ?

Que l'on t'apporte un met...?

- Vous êtes bien aimable Khlein, mais je vais décliner les deux propositions.

- Très bien, à ta guise.

Khlein était calme, il l'était toujours.

Lorsqu'il devait discuter avec quelqu'un, il savait comment apaiser même les plus argneux des individus.

- Que désirez-vous Synésios Saturnis ?

- Vous ne savez vraiment pas pourquoi je suis ici ? Demanda Synésios.

- Je n'en ai pas la moindre idée, mais je vous en prie, éclairez-moi...

Khlein demanda aux deux gardes qui barraient la route du paysan de s'écarter.

Synésios Saturnis commença.

- Comme beaucoup d'autres hommes, je fait partie du bas peuple...

Je suis également de ceux qui ne gagnent pas cent pièces d'or ou plus, grâce à leur travaille, mais plutôt cinq pièces de bronze pour tous les efforts que je fournis...

Depuis plus de treize années déjà, je verse mon obole tous les mois au roi Edgemont, seigneur des terres où je vie...

Nous le bas peuple, nous ne gagnons presque rien et sommes quand même taxé...

Pourquoi ?

Pour les nobles, c'est si simple...

Pourquoi ne pas partager vos richesses ?

Plus le temps passe, et plus les paysans s'appauvrissent.

L'obole devient de plus en plus chère, mais nous ne gagnons pas plus...

Et voilà qu'aujourd'hui, le roi le plus cupide du monde décide de s'approprier la sphère elle même...

Comme si notre sort n'était pas déjà assez misérable...

Comment pouvez-vous faire une telle chose Khlein ?

Comment pouvez-vous agir de la sorte ?!

Avez-vous la moindre idée de ce que cela signifie ?

Le conseiller de Khlein, exaspéré par les propos déplacés de Synésios, ne pu s'empêcher de se mêler à la discussion.

- Cela suffit !

Tais-toi maintenant, villageois pitoyable et insignifiant...

Ton irrespect envers le roi et ce ton hautain que tu emplois vont te côuter très chère, sache-le.

- Non.

Il ne sera as puni.

Dis Khlein promptement.

Le conseiller Thébus ne comprenait pas.

- Mon seigneur, vous êt...

Khlein se tourna en direction de Thébus avant même qu'il ne finisse sa phrase...

- Je suis en train de quoi ?

Ose terminer ta phrase...

Le conseiller baissa les yeux et le roi se replaça face au paysan.

Khlein qui s'était assis pour écouter ce que Synésios avait à dire, se leva.

Les mains derrière le dos, il commença à s'exprimer.

- Votre discours sur la richesse et la pauvreté m'aura presque touché Synésios Saturnis.

Mais cette couronne, dit Khlein en la touchant de la main gauche, me donne le droit sur bien des choses...

Notamment sur ceux qui n'en possède pas.

Je sais que mes paroles ne t'effraient pas, je ne t'effraie pas...

En dépit de l'abscence de sang noble, tu as eu l'audace, une vertue que la plupart de ceux qui partagent mes victuailles n'ont pas été béni...

Tu as cru pouvoir m'atteindre ?

Réponds-moi.

- En achetant la Terre, vous condamnez tous les êtres humains hormis vous, à vous rendre des comptes.

Nous serions donc tous dans l'obligation de donner une obole supplémentaire...

Nous n'aurons plus de moment à nous...

L'air que l'on respirera, l'eau que l'on boira, tout ce que l'on bâtira...

Est-ce que ce qui fait de nous des êtres vivants doit être payant ?

N'avez vous aucune limite...?

- Ceci sera ma limite.

Une fois que la Terre sera mienne, j'aurais accomplie le but que je m'étais fixé : devenir le roi le plus puissant de tous.

Je saurais faire la part des choses.

J'établirai des règles, partagerai mes terres, fixerai une valeur à tout ce qui peut en avoir, afin que même ceux qui n'ont rien puisse en profiter...

- Balivernes...

Vous savez comme moi que les rois demanderont plus !

Les riches s'enrichissent et les pauvres s'appauvrissent, ça a toujours été comme ça et cela ne changera jamais.

L'Homme et la cupidité ne font plus qu'un aujourd'hui.

Vous êtes la personnification même de la cupidité Khlein.

- Encore cette insolence...

Puissiez-vous comprendre un jour, qu'il ne doit y avoir qu'une seule couronne pour contrôler la Sphère.

- Et vous pensez être cette couronne...? Demanda Synésios.

Khlein descendit les marches devant son trône.

Les deux gardes qui barraient le chemin au paysan s'écartèrent et le laissèrent passer.

Il s'approcha du visage de Synésios Saturnis et lui répondit fermement.

- Oui.

- Tout ce qui provient de la Sphère, absolument tout ce quelle dègne nous offrir, ne devrait pas avoir de prix.

Car c'est en donnant une valeur à quelque chose que la cupidité naît.

Khlein ne prononça pas un mot.

Il regardait Synésios dans les yeux, figé, comme s'il venait de tout lui prendre seulement grâce à une phrase.

Le conseiller Thébus lui-même, semblait être déstabilisé par ces propos.

Et pour cause...

La discussion entre le roi et le paysan ne reprit pas.

Après ça, William Khlein II resta cloîtré dans son château pendant six mois, son conseillé à ses côtés.

Pourquoi ?

Personne ne la jamais su.

La seule phrase qui arriva aux oreilles des peuples fut la suivante : William Khlein II ne veut plus la Terre.

Quand à Synésios Saturnis, il retourna dans son village.

Pour lui, ce qu'il avait réussit à faire n'était pas un exploit, c'était un devoir qu'il devait accomplir pour le bien de la Planète, pour le bien de l'Humanité...

Personne n'est au-dessus de personne et la Terre n'appartient à personne.

Celui ou celle qui pense le contraire a déjà donné une valeur à l'un ou l'autre.

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